Je me suis toujours demandée si toutes les histoires commençants par once upon a time finissaient par un happy end. Ne le sachant pas je pense que commencer cette histoire par cette formulation serait vous mentir. Ce que je vais vous raconter n'est donc en rien le genre d'histoire que l'on conte à ses enfants avant de les coucher, alors si vous cherchez un monde peuplé de licornes et de petits elfes, passez votre chemin...Très bien alors...commençons.
Deux faces d'une même pièceIsaora est née en Avril dans un petit village sans prétention du Sud de l'Italie. De exactement 1 minute et 20 secondes plus âgée que sa sœur Maxine elle est pourtant celle des deux la moins raisonnable, la plus têtu et la plus caractérielle. Issue d'une famille des plus atypiques, en effet leur deux parents étant tout deux mutants, elles ont dès leur plus jeune âge étaient baignées dans l'idée qu'un jour elles aussi posséderaient un don unique. C'est donc sans grande surprise que lors de leur 14 ème année les filles eurent la chance d’acquérir leur don. Mais avant de vous laisser découvrir l’étendu et la nature de ces derniers parlons un peu de ce qu'à été la vie d'Isaora avant ses quatorze ans.
Il paraît que chez les jumeaux il y a toujours un dominant et un dominé. Chez les Fanizzi il était plutôt question d'étoile et d'étoile noire. Maxine était la rayonnante, le fille qui semble réussir tout ce qu'elle entreprend. Elle avait aussi ce pouvoir qui lui permettait de faire ressortir le meilleur de chaque personne et de chaque situation. En revanche ce n'était pas vraiment le cas de Isaora qui avait un certain don pour les histoires foireuses et les rencontres tout aussi foireuses. Physiquement elles étaient pour sure des copies conformes, la même blondeur immaculée, cette même peau fine et pâle et ce même regard bleuté qui pouvait assez aisément vous faire perdre le file de votre pensé. Il était difficile de croire qu'elles pouvaient autant se ressembler physiquement et être si différente dans la manière de gérer et de vivre leur vie respective. Mais elles aimaient à croire que leurs différences étaient le fruit d'une complémentarité, certes complexe, mais hors du commun. Leur relation étaient des plus fusionnelles. Elles ne pouvaient vivre l'une sans l'autre même si elles ne se comprenaient pas tout le temps. Elles étaient comme les deux faces d'une même pièce faisant partie d'une même entité tout en ayant une vision du monde très différente.
Isaora était en quelque sorte le vilain petit canard de la famille sans pour autant être blâmé par cette dernière. Ses parents étaient bien placé pour savoir que les mutants et mutants à en devenir n'avaient pas toujours un caractère facil. De plus elle était aussi une adolescente essayant d'être perçu différemment de sa sœur. Certes elle n'avait pas choisit le meilleur des chemin, mais étant donné que Maxine l’empruntait déjà, elle s'était dit que créer son propre chemin n'était pas une si mauvaise idée.
Ce chemin la fit bien trop souvent passer par la case prison pour de petits larcins sans grands intérêts tel que le squatte de vieux entrepôts ou de maison plus ou moins abandonnées ainsi que de la revente de petits objets en tout genre. Bon elle était aussi souvent en possession de diverses substances pas toujours légales. Oui Isaora était débrouillarde pour se mettre dans les mauvaises combines. Si seulement elle avait su que ça vie basculerait du tout au tout pour l'une d'entre elle, elle aurait sans doute tout arrêté sur le champ.
Si je reste
Chez les Fanizzi les dons étaient une histoire de famille et c'est donc sans surprise que Maxine et Isaora entrèrent en contacte avec le leur. Malgré leur gémellité les jeunes sœurs alors âgées de 14 ans ne partagèrent pas la même mutation. Alors que Maxine eut la bonne surprise de se voir attribuer un don à la mesure de sa personnalité, l'amplification des pouvoirs des autres mutants, Isaora quand à elle resta perplexe face au sien. En effet la jeune mutante se trouva face à une mutation qu'elle ne comprenait pas, un non pouvoir, celui d’annihiler les dons des autres mutants. La découverte de cette mutation avait réellement été mal vécu par la jeune mutante qui se voyait accompagné d'un périmètre de non action de quelques mètres. Se voyant confronté aux pouvoirs des ses parents et de sa sœurs les rendant nuls durant quelques heures après être entré en contact avec elle, ne serait-ce que visuellement, sa famille avait tendance à l'éviter, ce qui provoqua chez la jeune mutante un mutisme de plusieurs semaines. Même si ils n'en avaient pas l'air et même si durant ces semaines sont père passait la plupart de ses soirées à tenter de l'aider avec ses pouvoirs elle ressentait un malaise qui la poussé à aller de l'avant et à maîtriser au plus vite ce don qui n'en était pas vraiment un au bout du compte. Il lui fallut tout de même plus de six mois avant de maîtriser la partie zonage de son pouvoir et de ne plus condamner systématiquement chaque membre de sa famille à vivre sans don plusieurs heures durant. Mais cette maîtrise partielle avait encore ses limites. Elle n'arrivait pas à contrôler ses émotions et son pouvoir en même temps. Si bien que lorsqu'elle se mettait en colère, avait peur ou même lorsqu'elle était trop joyeuse son pouvoir la dépassé et son entourage se voyait priver du leur.
Jusqu'à ses seize an Isaora eut tout le loisirs d'apprendre à maîtriser ce don. Les jumelles bien que de nouveau séparé par l'incompatibilité de leur don et de leur tempérament restèrent soudées l'une à l'autre comme au premier jour. Du moins elle le restèrent jusqu'à ce fameux soir où Isaora commit l'erreur de trop.
Ce soir là Isaora était sortie avec un groupe d'amis. Ils avaient traîné quelques heures en ville avant de partir squatter dans une fête foraine fermée et interdit au publique. Ils leur arrivaient souvent de rallumer le disjoncteur et de faire redémarrer le carrousel et cette fois ci encore ce fut le cas. Ils avaient bu et fumé beaucoup, beaucoup trop si bien que la jeune mutante en oublia la promesse qu’elle avait fait à sa sœur, celle de venir assister à sa représentation de violon ce déroulant dans la ville voisine. Ils durent faire trop de bruit car avant même que la nuit ne finisse de tomber entièrement une patrouille de police les emmena au commissariat.
Au même moment, à l'autre bout de la ville, alors même qu'ils s’apprêtaient à partir, ses parents reçurent un coup de téléphone du commissariat. Alors que sa sœur et sa mère étaient d'avis de laisser Isaora cuver dans la salle de dégrisement du bâtiment, son père insista pour aller la chercher.
Cela faisait donc maintenant quelques minutes que Isaora était assise à côté de son père à l'avant de la voiture. Sa mère et sa sœur l'ayant royalement ignoraient depuis sa sortie du commissariat. Intérieurement Isaora se maudissait d'avoir oublié cette fichue représentation qu'elle savait importante pour sa sœur. Quand elle se retourna enfin pour bredouiller quelques excuse sa sœur ne prit même pas la peine de la regarder sifflant qu'elle n'avait nullement envie de l'entendre pour le moment. Les jumelles n'avaient pas l'habitude de se disputer si bien que cette altercation blessa la jeune mutante qui sous l'emprise de l'alcool ne sut contrôler son pouvoir. Tout en se retournant elle entendit sa mère et sa sœur souffler à l'unisson un « manquait plus que ça ». Sa gorge se noua tendis qu'au loin les lumières d'un camion envahissaient la petite voiture. Elle n'eut pas le temps de se tourner complètement qu'un choc brutal secoua la voiture qui vola sur plusieurs mètres. Un camion venait de percuter la voiture de plein fouet laissant la famille en dehors de la route. Lorsque la jeune mutante se réveilla du sang tachait son haut qui quelques heures plus tôt était d'un blanc immaculé. Le corps de son père gisait à ses côtés, d'un mouvement lent et compliqué elle tenta de le réveiller en vain. Instinctivement elle essaya de trouver sa sœur du regard mais elle n'en eut pas le temps. Des mains venaient de la sortir de la voiture. Sa vue était brouillée par la lumière qu'elles pointaient sur elle et le bruit de l'impact raisonnait encore dans sa tête si bien qu'elle ne sut dire si c'était là l’œuvre d'un inconnu ou des secours. Si elle avait su qu'à ce moment précis l'homme responsable de l'accident qui avait coûté la vie aux membres de sa famille venait de la sortir de cet enfer pour la conduire vers un autre...
La fille derrière la porte
Ça faisait maintenant quelques heures que la mutante tentait de se réveiller dans sa chambre d’hôpital. Des poches de perfusions étaient placées de part et d'autre de son lit et elle pouvait assez facilement entendre le bip bip agacent d'une machine placée juste à côté d'elle. Instinctivement,quelques secondes après avoir scruté la chambre,elle avait arraché ses perfusions et les câbles qui la relié à cette machine. Le plat que fit la machine du alerter les aides soignants car à peine avait-elle posé le pied au sol qu'un homme entra dans la chambre. D'un geste assuré il l'avait reposé sur son lit tendis que Isaora se débattait comme un petit diable criant à perdre haleine qu'elle voulait voir sa sœur. La réaction de l'homme fut sans appel, il l'attacha violemment à son lit lui indiquant qu'elle n'était pas prête de revoir sa sœur ni ses parents d'ailleurs. Le visage sans vie de son père revint alors la hanté la plongeant dans un état de paralysie. Cette nouvelle avait eu l'effet d'une bombe en elle, ses parents, sa sœur, personne n'avait survécu à part elle. Et pourtant elle était sans doute la principale raison pour laquelle ils étaient mort. Sans elle, son père n'aurait pas eu besoin de prendre la route avec une heure de retard, sans elle, il aurait pu utiliser son pouvoir afin de dévier la trajectoire du camion, sans elle, aucun d'eux ne seraient mort.
Elle resta plusieurs jours attachés à son lit d’hôpital fixant la porte de sa chambre sans émettre le moindre son, la moindre parole. L'homme qui était venue lors de son réveil venait lui apporter à manger un fois par jour et le moins que l'on pouvait dire sur lui c'est que lui non plus n'était pas étouffé par les mots. Ce petit manège dura plusieurs semaines avant qu'enfin il ne se décide à lui parler. « Bon maintenant que tu semble plus où moins rétablit je pense que je te dois des explications. Mais avant que je ne commence il va falloir que tu me promettes de ne pas te mettre à hurler et de m'écouter jusqu'à la fin. »Pour toute réponse Isaora se contenta d'un hochement de tête et d'un bruit qui s'apparenta à un oui. Sa réponse du le satisfaire car il reprit la parole. « Par quoi je vais commencer moi... »hésitât-il « Le début ça serait pas mal... »finit-elle par siffler « Je...l'accident, il faut que tu sache que je ne pensais pas qu'ils iraient jusqu'à là. Si j'avais su je les aurais arrêté...Tu sais pour moi c'était un jeu...Stupide mais rien qu'un jeu...Je suis tellement désolé... »Il balbutia des phrases dont elle ne comprit pas vraiment la portée avant qu'il ne finisse par lui expliquer plus clairement la situation. L'accident n'en avait pas vraiment été un, ou plutôt il avait été organisé par un groupe d'humains désireux d'éliminer des mutants. Il lui mentionna le fait qu'à la base il ne s'agissait là que d'une blague qui avait mal tournée. Puis dans l'engrenage des choses le chef de leur petite bande avait décidé d'embarquer la seule survivante de l'accident histoire de voir de quoi un mutant été fait. Lui dans cette histoire était là pour la garder le temps qu'elle se rétablisse et qu'ils décident ce qu'ils allaient réellement faire d'elle. Il précisa qu'elle ne se trouvait pas dans un hôpital mais dans la cave de leur QG. Pour dieu pour sais quelle raison ils l'avaient transformé quelques années plutôt au cas où...il avait dit. « Au cas où votre boss aurait l'idée de kidnapper quelqu'un histoire de s'amuser c'est ça ? ». Elle avait craché cette phrase avec tellement de rage et de colère qu'il était alors impossible d'imaginer qu'à l'intérieur d'elle c'était le chaos. Elle venait d'avoir la confirmation que ça famille avait été décimé, juste pour permettre à des humains de...s'amuser un peu. Elle était enfermée au beau milieu de nul part et se voyait devenir la chienne cobaye d'un dégénéré en mal de sensationnel. Elle qui de base ne trouvait pas sa vie très passionnante aurait volontiers passé son tour pour cette aventure merdique.
Quelques jours après la révélation de l'homme dont elle ne savait pas le nom, elle rencontra les autres membres du groupe ainsi que leur dirigeant. Elle les avait imaginé bourru et quelque peu écervelé mais il n'en fut rien. Ils semblaient tous bien intégré dans la société, parlant un italien soutenu et étaient tous tiré à quatre épingles dans leur costume de couturier. L'après-midi qui suivit cette rencontre, les expériences commencèrent.
Ce petit jeu dura plusieurs mois. Religieusement toujours à la même heure, dans la même pièce elle recevait des corrections physique ou mentale. Le but de la manœuvre n'étant pas de tester sa résistance mais d'utiliser son pouvoir comme une arme contre les autres mutants. Pour ce faire ils avaient besoin de la conditionner, de la convaincre qu'elle était un monstre et que tous les mutants en étaient. Aujourd'hui encore les marques de ces séances jonchent encore son corps et il n'est pas rare que la nuit alors que le sommeil l'emporte son esprit l’emmène dans cette pièce où elle revit l'une de ces tortures. La plus courante étant l'expérience de Milgram. A l'origine cette expérience servait à évaluer le degrés d'obéissance d'un individu par un jeu assez simple. Pour jouer il fallait une liste de mot, un élève, un maître et un correcteur. Le but du jeu étant de mémoriser la liste de mot et de la réciter sans erreur. L'élève était en charge de mémoriser, le maître de mentionner là où il y avait faute et le correcteur quand à lui était en charge de donner une décharge électrique à l’élève en faute. Dans l'expérience originelle les décharges électriques ne sont pas réelle, l'élève ainsi que le prof sont des acteurs testant le degrés d'obéissance du correcteur. Mais ici dans cette pièce, les décharges étaient bien réelles et il va sans dire qu'Isaora était toujours l'élève. Parfois il lui arrive encore de ressentir cette douleur intense et fugace que provoque l'électricité s’immisçant dans son corps. Il lui arrive même dans les moments les plus sombres de sentir de nouveau l'odeur de sa chair se consumant un peu plus à chaque décharge.
C'est dans cette peur constante et dans ce cauchemar sans fin que la jeune mutante passa une année de sa vie. Il va sans dire qu'elle en ressortit brisée. En essayant de la conditionner ces hommes ne réussirent qu'à faire naître en elle une haine profonde de l'être humain. Cette sous espèce qui sous couvert de son infériorité torture impunément des mutants. Elle avait fini par les haïr tous se jurant qu'un jour elle aussi se chargerait de leur cas.
Vous voulez sans doute que je vous explique par quel moyen Isoara s'en est sortie. Ne vous attendez pas à une sortie à la prison break avec une évasion par les conduits de ventilation ou en s'étant au préalable creuser un tunnel avec une petite cuillère en plastique. Non si elle s'en ai sortie c'est uniquement grâce à un...humain. C'est plutôt ironique qu'en on y pense n'est ce pas ? Pris d'un sursaut de conscience l'homme qui l'avait emmené dans la cave et qui l'avait soigné avait prit la décision de la sortir de là. En échange elle ne devait plus jamais remette les pieds en Italie et ne surtout jamais dire à personne par quel moyen elle s'en était tiré sans oublier de ne jamais parler à qui que ce soit de ce qui s'était passé. Il lui céda 30 dollars, un passeport, une tenue correcte ainsi qu'un billet dans retour pour New-York. Qu'allait-elle bien pouvoir devenir, seule dans un pays qu'elle ne connaissait qu'à travers des séries, sans connaître sa langue et avec 30 pauvres dollars en poche. Bien sur elle aurait pu rester en Italie, retourner tous les tuer à la I spit on you grave mais bien que désespéré elle n'en restait pas moins consciente que ses chances de survit étaient faible. Ils avaient tué sa famille, il n'aurait aucune pitié à la faire disparaître. Non la chance qui s'offrait à elle était trop précieuse pour qu'elle la gâche. C'est pour cette raison qu'elle décida sans même un regard en arrière de quitter l'Italie pour partir vers un nouveau monde à des lieux de ce qu'elle connaissait, laissant derrière elle des années heureuses ainsi que la pire année de sa vie. Il va sans dire qu'elle se jura de revenir pour les tuer tous sans exceptions.
Un nouveau monde de nouvelles règles
Cela faisait maintenant six mois que Isaora traînait dans les rues de New York. Elle avait apprit à ses dépends à survivre. Il m'est impossible de dire à combien de reprise elle avait du se battre pour manger ou pour dormir au sec mais aujourd'hui encore certaines cicatrices jonches son corps. Pour survivre la jeune mutante avait réussit à trouver dans les bas font de la ville un repère où les mutants troquaient leur pouvoir contre de l'argent. A maintes reprises elle avait utilisé le sien pour annihiler les pouvoirs de certains mutants qui avaient du mal avec les leurs. A cette période de sa vie cet argent servait avant tout à lui payer ses petits moments de vis dans lesquels elle se perdait et oubliait l'enfer qu'était devenue sa vie. Elle ne s’alimentait plus vraiment est était devenue l'ombre de ce qu'elle avait pu être se perdant dans ses propres limbes. Et elle s'y serait sans doute perdu si elle n'avait pas à ce moment précis rencontré un mutant qui allait à tout jamais changer sa vie : Blake Whisper. Il n'était pas vraiment le genre de personne altruiste et n'était même pas vraiment sympa avec elle. Mais il avait eut un effet des plus bénéfique sur elle, l'effet que fait une bonne claque lorsqu'elle vous réveille d'un cauchemar beaucoup trop réel. Il lui avait montré une alternative à sa vie de dépravation et de misère, une vie avec d'autres mutants, la vie à l'institut.
Aujourd'hui encore elle se souvenait parfaitement du sentiment qui l'avait envahit lorsqu'elle avait franchit les portes de l'établissement. Une vague de nostalgie et de peur, la sensation de revenir à la vie. C'était à la fois enivrant et tellement effrayant. Sans Blake à ses côtés elle n'aurait sans doute jamais eut le courage de rester. Puis le temps avait fini par faire ce qu'il faisait de mieux, réparer les choses brisées. Elle avait réapprit à vivre au côté de Blake qui au fil des mois et des années était devenu son meilleur ami.
Après 4 années passées à l'institut la jeune mutante est peu à peu redevenue celle qu'elle était auparavant même si son histoire l'a rendu plus sombre et moins docile. Sa notion du bien et du mal étant parfois pervertis par ses idées noires. Elle tente toujours de s'intégrer, à sa façon, dans ce monte qui est maintenant le sien.
Si je reste
Chez les Fanizzi les dons étaient une histoire de famille et c'est donc sans surprise que Maxine et Isaora entrèrent en contacte avec le leur. Malgré leur gémellité les jeunes sœurs alors âgées de 14 ans ne partagèrent pas la même mutation. Alors que Maxine eut la bonne surprise de se voir attribuer un don à la mesure de sa personnalité, l'amplification des pouvoirs des autres mutants, Isaora quand à elle resta perplexe face au sien. En effet la jeune mutante se trouva face à une mutation qu'elle ne comprenait pas, un non pouvoir, celui d’annihiler les dons des autres mutants. La découverte de cette mutation avait réellement été mal vécu par la jeune mutante qui se voyait accompagné d'un périmètre de non action de quelques mètres. Se voyant confronté aux pouvoirs des ses parents et de sa sœurs les rendant nuls durant quelques heures après être entré en contact avec elle, ne serait-ce que visuellement, sa famille avait tendance à l'éviter, ce qui provoqua chez la jeune mutante un mutisme de plusieurs semaines. Même si ils n'en avaient pas l'air et même si durant ces semaines sont père passait la plupart de ses soirées à tenter de l'aider avec ses pouvoirs elle ressentait un malaise qui la poussé à aller de l'avant et à maîtriser au plus vite ce don qui n'en était pas vraiment un au bout du compte. Il lui fallut tout de même plus de six mois avant de maîtriser la partie zonage de son pouvoir et de ne plus condamner systématiquement chaque membre de sa famille à vivre sans don plusieurs heures durant. Mais cette maîtrise partielle avait encore ses limites. Elle n'arrivait pas à contrôler ses émotions et son pouvoir en même temps. Si bien que lorsqu'elle se mettait en colère, avait peur ou même lorsqu'elle était trop joyeuse son pouvoir la dépassé et son entourage se voyait priver du leur.
Jusqu'à ses seize an Isaora eut tout le loisirs d'apprendre à maîtriser ce don. Les jumelles bien que de nouveau séparé par l'incompatibilité de leur don et de leur tempérament restèrent soudées l'une à l'autre comme au premier jour. Du moins elle le restèrent jusqu'à ce fameux soir où Isaora commit l'erreur de trop.
Ce soir là Isaora était sortie avec un groupe d'amis. Ils avaient traîné quelques heures en ville avant de partir squatter dans une fête foraine fermée et interdit au publique. Ils leur arrivaient souvent de rallumer le disjoncteur et de faire redémarrer le carrousel et cette fois ci encore ce fut le cas. Ils avaient bu et fumé beaucoup, beaucoup trop si bien que la jeune mutante en oublia la promesse qu’elle avait fait à sa sœur, celle de venir assister à sa représentation de violon ce déroulant dans la ville voisine. Ils durent faire trop de bruit car avant même que la nuit ne finisse de tomber entièrement une patrouille de police les emmena au commissariat.
Au même moment, à l'autre bout de la ville, alors même qu'ils s’apprêtaient à partir, ses parents reçurent un coup de téléphone du commissariat. Alors que sa sœur et sa mère étaient d'avis de laisser Isaora cuver dans la salle de dégrisement du bâtiment, son père insista pour aller la chercher.
Cela faisait donc maintenant quelques minutes que Isaora était assise à côté de son père à l'avant de la voiture. Sa mère et sa sœur l'ayant royalement ignoraient depuis sa sortie du commissariat. Intérieurement Isaora se maudissait d'avoir oublié cette fichue représentation qu'elle savait importante pour sa sœur. Quand elle se retourna enfin pour bredouiller quelques excuse sa sœur ne prit même pas la peine de la regarder sifflant qu'elle n'avait nullement envie de l'entendre pour le moment. Les jumelles n'avaient pas l'habitude de se disputer si bien que cette altercation blessa la jeune mutante qui sous l'emprise de l'alcool ne sut contrôler son pouvoir. Tout en se retournant elle entendit sa mère et sa sœur souffler à l'unisson un « manquait plus que ça ». Sa gorge se noua tendis qu'au loin les lumières d'un camion envahissaient la petite voiture. Elle n'eut pas le temps de se tourner complètement qu'un choc brutal secoua la voiture qui vola sur plusieurs mètres. Un camion venait de percuter la voiture de plein fouet laissant la famille en dehors de la route. Lorsque la jeune mutante se réveilla du sang tachait son haut qui quelques heures plus tôt était d'un blanc immaculé. Le corps de son père gisait à ses côtés, d'un mouvement lent et compliqué elle tenta de le réveiller en vain. Instinctivement elle essaya de trouver sa sœur du regard mais elle n'en eut pas le temps. Des mains venaient de la sortir de la voiture. Sa vue était brouillée par la lumière qu'elles pointaient sur elle et le bruit de l'impact raisonnait encore dans sa tête si bien qu'elle ne sut dire si c'était là l’œuvre d'un inconnu ou des secours. Si elle avait su qu'à ce moment précis l'homme responsable de l'accident qui avait coûté la vie aux membres de sa famille venait de la sortir de cet enfer pour la conduire vers un autre...
La fille derrière la porte
Ça faisait maintenant quelques heures que la mutante tentait de se réveiller dans sa chambre d’hôpital. Des poches de perfusions étaient placées de part et d'autre de son lit et elle pouvait assez facilement entendre le bip bip agacent d'une machine placée juste à côté d'elle. Instinctivement,quelques secondes après avoir scruté la chambre,elle avait arraché ses perfusions et les câbles qui la relié à cette machine. Le plat que fit la machine du alerter les aides soignants car à peine avait-elle posé le pied au sol qu'un homme entra dans la chambre. D'un geste assuré il l'avait reposé sur son lit tendis que Isaora se débattait comme un petit diable criant à perdre haleine qu'elle voulait voir sa sœur. La réaction de l'homme fut sans appel, il l'attacha violemment à son lit lui indiquant qu'elle n'était pas prête de revoir sa sœur ni ses parents d'ailleurs. Le visage sans vie de son père revint alors la hanté la plongeant dans un état de paralysie. Cette nouvelle avait eu l'effet d'une bombe en elle, ses parents, sa sœur, personne n'avait survécu à part elle. Et pourtant elle était sans doute la principale raison pour laquelle ils étaient mort. Sans elle, son père n'aurait pas eu besoin de prendre la route avec une heure de retard, sans elle, il aurait pu utiliser son pouvoir afin de dévier la trajectoire du camion, sans elle, aucun d'eux ne seraient mort.
Elle resta plusieurs jours attachés à son lit d’hôpital fixant la porte de sa chambre sans émettre le moindre son, la moindre parole. L'homme qui était venue lors de son réveil venait lui apporter à manger un fois par jour et le moins que l'on pouvait dire sur lui c'est que lui non plus n'était pas étouffé par les mots. Ce petit manège dura plusieurs semaines avant qu'enfin il ne se décide à lui parler. « Bon maintenant que tu semble plus où moins rétablit je pense que je te dois des explications. Mais avant que je ne commence il va falloir que tu me promettes de ne pas te mettre à hurler et de m'écouter jusqu'à la fin. »Pour toute réponse Isaora se contenta d'un hochement de tête et d'un bruit qui s'apparenta à un oui. Sa réponse du le satisfaire car il reprit la parole. « Par quoi je vais commencer moi... »hésitât-il « Le début ça serait pas mal... »finit-elle par siffler « Je...l'accident, il faut que tu sache que je ne pensais pas qu'ils iraient jusqu'à là. Si j'avais su je les aurais arrêté...Tu sais pour moi c'était un jeu...Stupide mais rien qu'un jeu...Je suis tellement désolé... »Il balbutia des phrases dont elle ne comprit pas vraiment la portée avant qu'il ne finisse par lui expliquer plus clairement la situation. L'accident n'en avait pas vraiment été un, ou plutôt il avait été organisé par un groupe d'humains désireux d'éliminer des mutants. Il lui mentionna le fait qu'à la base il ne s'agissait là que d'une blague qui avait mal tournée. Puis dans l'engrenage des choses le chef de leur petite bande avait décidé d'embarquer la seule survivante de l'accident histoire de voir de quoi un mutant été fait. Lui dans cette histoire était là pour la garder le temps qu'elle se rétablisse et qu'ils décident ce qu'ils allaient réellement faire d'elle. Il précisa qu'elle ne se trouvait pas dans un hôpital mais dans la cave de leur QG. Pour dieu pour sais quelle raison ils l'avaient transformé quelques années plutôt au cas où...il avait dit. « Au cas où votre boss aurait l'idée de kidnapper quelqu'un histoire de s'amuser c'est ça ? ». Elle avait craché cette phrase avec tellement de rage et de colère qu'il était alors impossible d'imaginer qu'à l'intérieur d'elle c'était le chaos. Elle venait d'avoir la confirmation que ça famille avait été décimé, juste pour permettre à des humains de...s'amuser un peu. Elle était enfermée au beau milieu de nul part et se voyait devenir la chienne cobaye d'un dégénéré en mal de sensationnel. Elle qui de base ne trouvait pas sa vie très passionnante aurait volontiers passé son tour pour cette aventure merdique.
Quelques jours après la révélation de l'homme dont elle ne savait pas le nom, elle rencontra les autres membres du groupe ainsi que leur dirigeant. Elle les avait imaginé bourru et quelque peu écervelé mais il n'en fut rien. Ils semblaient tous bien intégré dans la société, parlant un italien soutenu et étaient tous tiré à quatre épingles dans leur costume de couturier. L'après-midi qui suivit cette rencontre, les expériences commencèrent.
Ce petit jeu dura plusieurs mois. Religieusement toujours à la même heure, dans la même pièce elle recevait des corrections physique ou mentale. Le but de la manœuvre n'étant pas de tester sa résistance mais d'utiliser son pouvoir comme une arme contre les autres mutants. Pour ce faire ils avaient besoin de la conditionner, de la convaincre qu'elle était un monstre et que tous les mutants en étaient. Aujourd'hui encore les marques de ces séances jonchent encore son corps et il n'est pas rare que la nuit alors que le sommeil l'emporte son esprit l’emmène dans cette pièce où elle revit l'une de ces tortures. La plus courante étant l'expérience de Milgram. A l'origine cette expérience servait à évaluer le degrés d'obéissance d'un individu par un jeu assez simple. Pour jouer il fallait une liste de mot, un élève, un maître et un correcteur. Le but du jeu étant de mémoriser la liste de mot et de la réciter sans erreur. L'élève était en charge de mémoriser, le maître de mentionner là où il y avait faute et le correcteur quand à lui était en charge de donner une décharge électrique à l’élève en faute. Dans l'expérience originelle les décharges électriques ne sont pas réelle, l'élève ainsi que le prof sont des acteurs testant le degrés d'obéissance du correcteur. Mais ici dans cette pièce, les décharges étaient bien réelles et il va sans dire qu'Isaora était toujours l'élève. Parfois il lui arrive encore de ressentir cette douleur intense et fugace que provoque l'électricité s’immisçant dans son corps. Il lui arrive même dans les moments les plus sombres de sentir de nouveau l'odeur de sa chair se consumant un peu plus à chaque décharge.
C'est dans cette peur constante et dans ce cauchemar sans fin que la jeune mutante passa une année de sa vie. Il va sans dire qu'elle en ressortit brisée. En essayant de la conditionner ces hommes ne réussirent qu'à faire naître en elle une haine profonde de l'être humain. Cette sous espèce qui sous couvert de son infériorité torture impunément des mutants. Elle avait fini par les haïr tous se jurant qu'un jour elle aussi se chargerait de leur cas.
Vous voulez sans doute que je vous explique par quel moyen Isoara s'en est sortie. Ne vous attendez pas à une sortie à la prison break avec une évasion par les conduits de ventilation ou en s'étant au préalable creuser un tunnel avec une petite cuillère en plastique. Non si elle s'en ai sortie c'est uniquement grâce à un...humain. C'est plutôt ironique qu'en on y pense n'est ce pas ? Pris d'un sursaut de conscience l'homme qui l'avait emmené dans la cave et qui l'avait soigné avait prit la décision de la sortir de là. En échange elle ne devait plus jamais remette les pieds en Italie et ne surtout jamais dire à personne par quel moyen elle s'en était tiré sans oublier de ne jamais parler à qui que ce soit de ce qui s'était passé. Il lui céda 30 dollars, un passeport, une tenue correcte ainsi qu'un billet dans retour pour New-York. Qu'allait-elle bien pouvoir devenir, seule dans un pays qu'elle ne connaissait qu'à travers des séries, sans connaître sa langue et avec 30 pauvres dollars en poche. Bien sur elle aurait pu rester en Italie, retourner tous les tuer à la I spit on you grave mais bien que désespéré elle n'en restait pas moins consciente que ses chances de survit étaient faible. Ils avaient tué sa famille, il n'aurait aucune pitié à la faire disparaître. Non la chance qui s'offrait à elle était trop précieuse pour qu'elle la gâche. C'est pour cette raison qu'elle décida sans même un regard en arrière de quitter l'Italie pour partir vers un nouveau monde à des lieux de ce qu'elle connaissait, laissant derrière elle des années heureuses ainsi que la pire année de sa vie. Il va sans dire qu'elle se jura de revenir pour les tuer tous sans exceptions.
Un nouveau monde de nouvelles règles
Cela faisait maintenant six mois que Isaora traînait dans les rues de New York. Elle avait apprit à ses dépends à survivre. Il m'est impossible de dire à combien de reprise elle avait du se battre pour manger ou pour dormir au sec mais aujourd'hui encore certaines cicatrices jonches son corps. Pour survivre la jeune mutante avait réussit à trouver dans les bas font de la ville un repère où les mutants troquaient leur pouvoir contre de l'argent. A maintes reprises elle avait utilisé le sien pour annihiler les pouvoirs de certains mutants qui avaient du mal avec les leurs. A cette période de sa vie cet argent servait avant tout à lui payer ses petits moments de vis dans lesquels elle se perdait et oubliait l'enfer qu'était devenue sa vie. Elle ne s’alimentait plus vraiment est était devenue l'ombre de ce qu'elle avait pu être se perdant dans ses propres limbes. Et elle s'y serait sans doute perdu si elle n'avait pas à ce moment précis rencontré un mutant qui allait à tout jamais changer sa vie : Blake Whisper. Il n'était pas vraiment le genre de personne altruiste et n'était même pas vraiment sympa avec elle. Mais il avait eut un effet des plus bénéfique sur elle, l'effet que fait une bonne claque lorsqu'elle vous réveille d'un cauchemar beaucoup trop réel. Il lui avait montré une alternative à sa vie de dépravation et de misère, une vie avec d'autres mutants, la vie à l'institut.
Aujourd'hui encore elle se souvenait parfaitement du sentiment qui l'avait envahit lorsqu'elle avait franchit les portes de l'établissement. Une vague de nostalgie et de peur, la sensation de revenir à la vie. C'était à la fois enivrant et tellement effrayant. Sans Blake à ses côtés elle n'aurait sans doute jamais eut le courage de rester. Puis le temps avait fini par faire ce qu'il faisait de mieux, réparer les choses brisées. Elle avait réapprit à vivre au côté de Blake qui au fil des mois et des années était devenu son meilleur ami.
Après 4 années passées à l'institut la jeune mutante est peu à peu redevenue celle qu'elle était auparavant même si son histoire l'a rendu plus sombre et moins docile. Sa notion du bien et du mal étant parfois pervertis par ses idées noires. Elle tente toujours de s'intégrer, à sa façon, dans ce monte qui est maintenant le sien.