Parce que trop, c'est trop ! [Pv Silver]

LLa matinée était enfin finie et, avec elle, le service de midi. Il est des jours où Liam n'aime pas son job. Ca arrive rarement, mais ça arrive. C'était un de ses jours là.
Au fond, le problème n'était pas tant le job. Mais plutôt l'environnement de travail. Ou plutôt, non, une personne dans ledit environnement. En fait, ce n'était pas la personne le vrai problème... C'était... Compliqué. Ou plutôt, non, c'était très simple : le problème, c'était Liam. Rien que Liam. Toujours Liam.
Depuis une semaine, il tournait comme un lion en cage. Et, avec son idée subite d'apprendre à se battre, il s'était ajouté une couche supplémentaire de stress. D'ailleurs, la veille, il avait raté un plat. Non, raté n'est pas un terme suffisant. Il avait carbonisé un plat. D'ailleurs, la poêle n'avait pas survécu et elle reposait à présent en paix ou, au moins, dans le container à ordures.
Ce n'était pas fondamentalement grave. Des ustensiles, la cuisine n'en manquait pas. Mais c'était l'indicateur que quelque chose clochait. D'ailleurs, si Liam s'était empressé de la jeter directement dans le local à poubelle, c'était bien pour que personne ne tombe dessus. Pour que personne ne remarque le carnage. S'il n'y avait eu que cela, son état aurait peut-être pu passer inaperçu. Mais il n'y avait pas que cela.
Depuis une semaine, il n'était plus un centimètre carré de la cuisine qui ne soit pas récupéré et lavé avec outrance. A ce stade, parler de soin serait minimiser le caractère TOCé des pulsions ménagères du cuisinier. Et, ce matin là, s'avait été encore pire. Sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, Liam s'était retrouvé à ranger tous les pots contenant les épices, les herbes, et autres aides culinaires.
D'ordinaire, il mettait les épices avec les épices, les herbes avec les herbes et les aides industrielles entre elles. Parfois, il lui prenait l'envie folle de ranger aussi les épices par couleur, mais ça restait dans l'ordre de l'acceptable et du soutenable pour son collègue Silver.
Sauf que, ce matin là, Liam les avait classées... Par nom. Mais même pas par nom d'usage courant en anglais, non, le vicieux était allé se souvenir de TOUS les noms LATINS des épices et des herbes (quand je dis qu'il est loin d'être bête le jeune homme !) pour ENSUITE les classer par ordre alphabétique.
Qu'on se rassure dans les chaumières : il avait conservé l’alphabet courant. C'était déjà ça de pris.
Naturellement, il avait également fallu organiser les pâtes, en fonction de leur taille, des plus petites aux plus grandes, dans un ordre d'une précision chirurgicale. Idem pour le riz. Ah parce que vous croyez que le riz n'a qu'une seule taille ? Malheureux ! Mais les grains de riz varient selon s'il s'agit de riz blanc, rouge, basmati ou que sais-je encore ! Vous l'ignoriez ?
C'est plutôt une preuve de votre santé mentale.
Pour finir son classement frénétique, Liam avait été jusqu'à plier tous les torchons comme il se devait (ou, du moins, comme il a l'habitude personnelle de le faire) avant de les aligner en un dégradé de couleurs du plus bel effet, dans le placard sous l'évier.
Ai-je besoin de préciser que les produits nettoyants ont été nettoyé (bah oui quoi les ustensiles à nettoyer ça se nettoie aussi ! Les gouttelettes, ça laisse plein de traces...) et aligner comme il se devait ? Idem pour les casseroles, poêles et autres joyeusetés du genre soigneusement suspendues à leurs places ?
Avec tout cela, on aurait pu croire que Liam aurait fini par être un minimum apaisé, mais pas du tout. Il se sentait juste... Sale. C'est pourquoi il revint à sa chambre où il s'astreignit à des séries d'exercices physiques pour tromper son stress, auxquels il renonça finalement pour cause d'inefficacité.
Oui, quelque chose se passait chez le cuisinier, lui qui est d'ordinaire si calme et posé. Si... A-réactif.
Soupirant, Liam attendit d'arrêter de transpirer avant d'aller prendre une douche, plus pour tromper l'ennui qu'autre chose, mais aussi parce qu'il avait besoin d'ordre et que ça impliquait sa personne. Il en sortait justement quand il avisa Shamrock dont les poils s'acharnaient à tomber comme la chaleur arrivait. Alors il s'arma de sa brosse à poils et il entreprit de dépoiler son chien, littéralement. Puis, lorsque l'animal ne trouva plus amusant de se voir tripoter ainsi, et qu'il lui mordit les doigts avant de se réfugier à l'autre bout de la pièce, dans son panier, Liam changea son fusil d'épaule, et c'est de l'aspirateur qu'il s'arma pour se débarrasser des poils tombés au sol.
Je ne l'ai pas précisé, mais sa chambre est impeccablement rangée et son lit est fait au carré, comme toujours.
Il était là, nu, en train de passer l'aspirateur quand Silver déboula dans son dos. Peut-être avait-il frappé, peut-être pas, l'aspirateur avait couvert le bruit en tous les cas. Quand il aperçut son collègue, Liam lâcha l'engin pour couvrir pudiquement le sien, rougissant jusqu'aux oreilles.
Il ne manquait plus que cela...

DEV NERD GIRL

parce que trop, c'est trop !

william & silver

I am nothing without love I’m but a ship stuck in the sand Some would say that I’m all alone But I am, I'm nothing without love. I wanna hold her in my arms But she feeling low she feeling sad . I would take credit for what’s wrong But I am, I'm nothing without love

Les cheveux de ta fille se mettaient à foncer légèrement avec le temps. Tu étais sûrement le seul à le remarquer, te souvenant mieux que les autres des brins dorés que tu tressais il y a quelques années. Ils te rappelaient ceux de sa mère, tout comme ses yeux, trop bleus, ne venant pas de toi non plus. C'était parfois à se demander si tu étais bien son père biologique, mais plus elle grandissait, plus tu te retrouvais dans l'air rouquin que prenait sa chevelure, se rapprochant du non-sens de tes cheveux, ou dans son comportement qui te rappelais toi, quand tu étais plus jeune, et encore normal. Avant Hollya, avant tes pouvoirs. Quand le monde tournait encore rond.
Engloutissant la dernière cuillère de tes céréales, tu profitais que les cours aient déjà commencés et que le bébé dorme encore pour partager ton petit déjeuner tardif avec sa sœur aînée. En réalité il était midi bien passé, très bien passé même, mais amoureux de ton lit tu avais comme toujours eu un mal de chien à le quitter, et pour être honnête si ta fille n'était pas venue sauter dans ton lit pour t'en faire sortir, tu serais bien encore resté dedans dix ans ou plus.

Autour de vous, ton espace de travail, silencieux à cette heure: la cuisine. Par chance aujourd'hui ce n'avait pas été ton rôle, de faire le service ce midi. Cela expliquait les céréales dans le lait à cette heure... Mais cela expliquait d'avantage l'aspect show-room ikea de la cuisine, avec chaque ustensile ranger savamment à une place bien précise et à l'odeur de produit ménager surplombant celui du repas qui venait d'y être préparer. Il était clair que oui, ce n'était pas ou le dernier à être passé par ici. Bon en fait c'est faux, tu venais de cuisiner des frites... Parce que oui, dans ton monde, manger des céréales hyper sucrés et des frites, dans cet ordre, était le synonyme d'un repas ordinaire et tout à fait équilibré pour vous. C'était le genre de choses que tu faisais souvent, avant, avec Leia, mais dont vous aviez perdus l'habitude maintenant que votre famille s'était agrandie.

En revanche, pour que tout soit parfait, il manquait une de vos traditions... « Tu veux du paprika dessus ? » Réponse évidente, la gamine perchée sur le comptoir acquiesce avec joie. Tu saisis un flacon sans vraiment regardé son contenu puisque tu savais en général l'emplacement des flacons que tu utilisais le plus souvent. Le paprika, c'était le douzième en partant du milieu vers la droite. Pas vraiment précis puisque tu te faisais ta propre idée du milieu de l'étagère (qui, soyons honnête, n'était sûrement pas le bon), mais au moins tu étais capable de distinguer de façon précise ta droite et ta gauche, tout espoir n'était pas perdu et ta main pioche ce qui te semble être le bon flacon, remplit d'une poudre justement colorée. Machinalement et avec ta rapidité habituelle, tu saupoudres un généreux montant de la poudre rougeâtre sur l'ensemble des frites. Le paprika, plus il y en a mieux c'est, alors tu as toujours la main lourde. Peut-être parce que vous aimez tout particulièrement manger celle du dessus, les plus poudrées au point d'en saisir une et de "trinquer" avec. Le repas s'annonce divin, tu gobes ta frite sans plus de familiarité et là... Et là c'est le drame. Soudain ça te brûle la bouche, fort, comme si tu avais avaler un demi litre de vinaigre ou encore mordu dans un citron. De l'acide en poudre sur tes frites ? En tout cas, ça pique. Ça pique très fort même. Le temps que tu réussisse a y voir clair la fillette elle aussi faisait la grimace. Tu retournes le flacon, l'observe... il est écrit sur celui-ci le mot suivant : Sumac, ou encore rhus coriaria, pour les intimes. Cette épice, c'est toi, qui l'a ramené d'orient. Comme tu en avais ramené bien d'autres, de tes voyages express à l'autre bout du monde. Dans quel marché aux épices ou encore dans quel pays tu t'en étais procuré ça, mystère. En tout cas, si toi tu ne connaissais pas son nom latin et ne t'en souviendrais pas dans les dix secondes après avoir été donné, tu connaissais son utilisation primaire, rendre acide tout ce que cette baie touche, même en toute petite quantité. Autant dire que là, vous étiez servis niveau acidité. La surprise passée, la consternation. Un regard vers l'étagère un peu plus attentif que le précédent et tu découvres la totalité des épices dans un ordre totalement différent de celui de d'habitude, du moins celui auquel tu t'étais habitué depuis la dernière lubie de rangement de ton collègue... Mais là, à tes yeux, ce n'était qu'un non-sens. Quand tout le reste était très, voir beaucoup trop ordonné à ton goût, les épices tu ne comprenais pas...et ça t'inquiétais soudainement. Plus que le riz en ordre de taille, plus que les casseroles dans lesquelles tu pouvais voir ton reflet. Bon, certes, ça aussi c'était flippant, même pour ton collègue.

L'air résigné, tu envois les frites dans le tréfonds de la poubelle en boudant, limite triste de devoir dire adieu aux fécules frits. Aujourd'hui devrait être un deuil national, si on questionnait les deux Braxton aujourd'hui rassemblés devant la poubelle..et William, lui, allait entendre ta plainte ! Trop c'est trop, on ne touche pas à ton paprika, car voilà le résultat ! Qu'est-ce qu'il lui arrivait ces derniers temps, c'est vrai quoi ! La cuisine était devenu un bloc opératoire ! Il te suffisait de déplacer un objet de dix centimètres pour le retrouver au service suivant, replacé là où tu l'avais prit, nettoyé, poli, à la limite d'avoir été stérilisé... Toi qui a l'habitude de dire que le désordre apporte une touche de vie, voilà que ta femme pliait soudainement le linge en secret et que ton collègue rangeait tout dans un ordre dépassant le stade militaire. Tu ne tardes pas, embarqué par ton mécontentement enfantin, pas bien grave, pour une poignée de friture, tu vas chercher le coupable sur le chant... Après bien entendu avoir prit deux glaces, dont une pour ta fille en lui promettant de la finir pour elle si elle n'y arrivait pas. Et oui, tu étais un bon père, un héros près à se sacrifier pour sa progéniture. Quel homme.

Ta glace à la main tu montes à l'étage, assez lentement pour finir la fusée colorée -parce que oui quoi de plus adulte que de manger une fusée- avant même t'être arrivé à votre étage, celui des professeurs. Sans grande difficulté tu trouves la chambre de Liam, dont le bruit de l'aspirateur, encore plus lancinant à tes oreilles, en confirmait la présence. Tu ouvres la porte après avoir frappé ….Et il était bien là, oui. Nu. Nu, au milieu de sa chambre, entrain de passer l'aspirateur, sans t'avoir entendu débarqué on dirait puisqu'il continua son affaire sans te prêter attention. Pour un peu tu aurais recraché le bâtonnet que tu t'amusais à mordiller depuis tout à l'heure pour te mettre à rire avec violence, tant le spectacle était étrange. Mais, non. Non car tu avais une mission bien plus importante que te mettre à hurler de rire, il fallait que tu penses à la société entière... et également à prendre de l'avance pour le calendrier 2016 de l'institut, on mettra Liam sur la couverture bien évidemment avec un châpeau de père noël rajouté ensuite sur sa tête, mais franchement, tu ne pouvais pas te retenir...Alors tu as osé. Tu as osé sortir ton téléphone de ta poche et t'es amusé à prendre une quantité de photo assez ahurissante en l'espace d'une demi seconde, fier comme tout d'avoir quelques choses de nouveau, avec lequel l'embêté. Le temps que Liam se retourne et ne te voit, c'était trop tard. Pour un peu tu regrettais de ne pas avoir filmé, à la place, car pour le coup sa réaction était hilarante. En tout cas, toi, tu te mis à rire comme un fou avant de te reprendre, et d'agiter ton téléphone avec fierté. « Désolé, mais ça valait la photo. » Tu affiches ton air le plus innocent possible. Oui, cet air, là. Le sourire jusqu'aux oreilles et le regard fuyant. Un "je n'ai rien fait" que la plupart des gens te connaissant on déjà du voir au moins une fois, sûrement suite à une nouvelle bêtise faite ou à une farce qui risquait au final de ne pas être appréciée. Si on devait comparer l'institut à une célèbre école de sorcellerie tu serais sans doute Peeves, son esprit frappeur, mais en version bisounours et cœurs à paillettes. Pas violent avec tes victimes pour un sous, mais toujours capable de semer derrière toi une pagaille monstre tout en t'éclipsant en un clin d'œil. Tu continues ton petit manège, cessant de remuer dans tous les sens l'objet du délit et le range dans ta poche, avant de reprendre la parole. « C'est pour mes longues soirées d'hiver en solitaire seulement t'en fais pas, après tout...Je serais totalement incapable de m'en servir à mauvais escient...Ce serait mal me connaître... » Oui mais voilà le soucis, il te connaissait. Assez bien, même. Assez en tout cas pour savoir que tu étais capable de bien des choses, pour satisfaire ta curiosité maladive ou obtenir ce que tu voulais. Assez pour savoir que tu utiliserais ce cliché autrement qu'en l'encadrant pour le laisser trôner sur ta table de chevet en pensant à lui chaque soir avant de t'endormir. L'idée te faire rire de nouveau, si rapidement qu'il n'a même pas dû le remarquer. « Je pourrais faire oublier cette histoire et cette image -que mes yeux n'oublieront jamais, eux- si tu te décidais à m'expliquer ce qu'il ne va pas en ce moment... » Tu marques un temps d'arrêt. Si en général tu aimais bien laissé de l'espace aux autres et ne pas trop poser de questions aux autres, ses habitudes devenaient vraiment trop étrange pour que tu te taises...ça te rappelait d'ailleurs quelqu'un d'autres de tout aussi étrange en ce moment. Un truc dans l'air, peut-être. Tu passes le pas de la porte sans y être invité, apparaissant soudainement près de la fenêtre en créant une de tes rafales de vent qui exaspérant tant les autres. L'extérieur t'intéresse pour une poignée de seconde. L'étendue de verdure vous coupant du monde, transformant ces murs en une cage pour toi, souvent. Un endroit dont tu avais souvent le besoin de t'évader, tout à ton collègue. « Ou alors tu peux aussi continuer à récurer compulsivement le sol et les murs jusqu'à avoir les mains dissoutes par la javel. Tu peux même rester le paquet au grand air je jugerais pas...je serais trop occupé à montrer ça à tout le monde de toute façon. » Oh oui, tu en étais totalement capable même. C'était bien le genre de chose qui devait le mettre mal à l'aise, même si à ton humble avis, il n'était à l'aise en rien, c'était ça le soucis. Trop renfermé, trop secret, trop coincé... Tu savais pour preuve visuelle désormais qu'il n'avait pas de balais logé à un endroit inapproprié... c'était déjà ça non ?

LLiam avait sursauté. Quoi de plus naturel quand on se retourne pour découvrir quelqu'un derrière soit ? Il avait lâché le tuyau de l'aspirateur pour protéger sa pudeur. Pas tellement de Silver qui, après tout, avait bien dû déjà voir des appareils génitaux masculins dans sa vie, mais plutôt de la porte qu'il avait laissée grande ouverte dans son intrusion. Alors Liam râla dans la barbe qu'il n'a pas et se déplaça en crabe jusqu'à la porte pour la faire claquer et préserver son intimité.
Du moins, c'est ce qu'il croyait. Mais il était déjà trop tard pour cela. D'ailleurs, Silver ne se cachait pas de son crime ! Non ! Il s'en vantait ! Liam resta un instant complètement interdit et oublia de passer un boxer, pour l'instant du moins.
De toute façon, à présent qu'ils étaient seuls, c'était nettement moins urgent.

« Désolé, mais ça valait la photo. »

La photo ? Quelle photo ? se demanda-t-il avant de remarquer, horrifié, le téléphone dans la main de son collègue. Alors Liam se décomposa sur place, ouvrant de grands yeux ronds, avant d'essayer de se ruer pour lui arracher l'appareil des mains. En vain, naturellement. En plus d'être agaçant à souhait, Silver était le plus rapide de tout l'institut. Shamrock s'amusa à courir après Silver, sans avoir plus de chances de succès, mais cette perspective semblait moins perturber l'animal que son maître. Le chiot adorait jouer avec Silver, même s'il se lassait en général assez vite.
De son côté, Liam comprit qu'il ne récupérerait pas aisément les images volées. Pas de cette façon du moins. Il enragea sur place.
Comprenez bien que Liam n'est pas quelqu'un de pudique. Il n'a aucun problème avec son corps en général. Certes, il n'est pas non plus nudiste, mais à présent que personne d'autre ne risquait plus de le surprendre, il évoluait assez librement dans le plus simple appareil. Normal, puisqu'il était avec Silver. Et, Silver, il s'en fichait autant que lui qu'il soit à poil. Silver aimait les femmes. La sienne en particulier.
Non, ce qui énervait Liam c'était l'idée que son intimité lui soit volée. Or, c'était précisément ce que venait de faire son collègue. Le brun réfléchit quelques instants et évalua les chances qu'il avait de s'approcher et de dérober le téléphone pour le détruire et les traces du crime avec. Mais il renonça. Silver était rapide et malin. Il ne se laisserait pas avoir aussi facilement. De plus, détruire le téléphone ne suffirait peut-être pas...
Ce "cher" "ami" pouvait les avoir propulsées sur un cloud ou sur le net. Vous vous dites qu'il ne ferait jamais ça ? Ne sous-estimez JAMAIS les excentricités qui peuvent passer par l'esprit du cuisinier. S'il court vite, il agit aussi parfois plus vite qu'il ne pense. Et ce n'est pas sans conséquences...
D'ailleurs, là aussi Silver s'en vantait, soulignant qu'il ne comptait pas s'en servir à mauvais escient. Et Liam perdit patience. Oui, oui, vous avez bien lu : LIAM PERDIT PATIENCE.
Ce qui se traduisit par un soupir très agacé.
Ouais, je sais, c'est dingue.
Silver acheva de se pavaner, non sans préciser que ses yeux n'oublieraient jamais une telle image ( et, personnellement, je peux le comprendre !), en demandant à Liam de lui dire ce qui n'allait pas. A nouveau, Liam grommela dans la barbe qu'il n'a toujours pas mais refusa de répondre. Ca ne regardait pas son collègue. Et puis, il n'y avait rien de particulier. Rien à dire. Tout allait normalement.
Tout allait toujours normalement.
Liam n'avait aucun problème.
RAS.
End of story.
...
C'était sans compter sur l'entêtement de son collègue qui le connaissait suffisamment pour ne pas tout bonnement attendre une confession en bonne et due forme. Pour que Liam s'épanche, il faut le bousculer, pas simplement attendre qu'il se décide. Parce qu'il ne se décidera pas. D'ailleurs, il est excellent dans la faculté de nier les soucis. De se voiler la face.
Et de se réfugier à l'excès dans ses TOC de rangement pour contrecarrer son angoisse. Alors Silver se lança dans le chantage. Ce n'est pas très honnête, surtout avec un tel moyen de pression, mais ça avait le mérite d'être efficace. Ou de pouvoir l'être.

« Ou alors tu peux aussi continuer à récurer compulsivement le sol et les murs jusqu'à avoir les mains dissoutes par la javel. Tu peux même rester le paquet au grand air je jugerais pas...je serais trop occupé à montrer ça à tout le monde de toute façon. »

Les poings du cuisinier se serrèrent en un geste totalement inconscient. S'il s'était écouté, Liam aurait frappé son comparse. Ou, du moins, il aurait essayé. Mais Liam n'est pas quelqu'un de violent. C'est un gentil, un nounours. On pourrait même l'affubler du descriptif "trop bon trop con". Mais il avait ses limites. Et Silver frôlait dangereusement son point de rupture....
Pour reprendre un semblant de contrôle, Liam se retourna vers sa commode, il ouvrit le second tiroir en partant du haut, piochant dans la première rangée, et dénicha un boxer savamment plié en quatre qu'il passa en tournant le dos à Silver, ce qui avait quelque chose de ridicule. Mais ne vous moquez pas. L'air de rien, Silver le bousculait, vraiment. Et Liam n'a pas l'habitude qu'on le fasse.
C'est pour son bien, nous sommes entièrement d'accord. Mais lui ne voit pas les choses sous cet angle. Au contraire.
En sus de son boxer, Liam enfila un jean et passa même un tee-shirt. A présent qu'il avait retrouvé un semblant de prestance, il se retourna et affronta son collègue du regard. Un regard noir, je vous préviens.

_ Tu ne vas rien montrer à personne, lança-t-il d'un ton qui se voulait sans appel.

Et dans lequel on pouvait sentir qu'il ne plaisantait pas. Si Silver faisait ça, ça marquerait la fin de leur amitié, tout bonnement. Liam ne rigole pas sur la rancune. Il toisa longuement son collègue d'un regard déterminé et où pointait la menace. Le combat silencieux dura un moment, puis, lorsque Liam estima que le message était passé, il rompit la pression visuelle.
Il croyait sincèrement que Silver pouvait mettre sa menace à exécution. Peut-être avait-il raison.
Ou, plus sûrement, aurait-il dû se dire que son ami ne voulait que lui venir en aide et qu'il avait trouvé un stratagème peu fair-play mais efficace. Somme toute, il ne lui ferait jamais de mal. Mais, ça, Liam oublia de s'en souvenir.
Restait donc pas mal de choses à régler.
Il se retint de tourner en rond comme un lion en cage et commença par botter en touche. Ca ne serait pas Liam sinon...

_ Je n'ai aucun problème particulier, assura-t-il en mentant éhontément.

D'ailleurs, il n'avait pas la moindre chance de convaincre son collègue qui haussa un sourcil dubitatif et tenait toujours son téléphone comme preuve d'une menace imminente. Alors Liam soupira, encore.

_ C'est vrai ! Je n'ai pas de problème particulier... reprit-il avant de céder partiellement sous la menace qui se concrétisait sous ses yeux.

Parce qu'il ne faudrait pas même une seconde à Silver pour partir en trombe et le planter là. Alors, Liam se plaça devant la porte, comme si cela pouvait suffire à arrêter son comparse. Il avait conscience que ce n'était pas le cas, mais c'était plus fort que lui.

_ ... Je suis peut-être "légèrement" tendu, concéda-t-il avant de se défiler à nouveau. Mais pour la cuisine, avoue que j'agis pour le mieux ! Tu n'imagines pas les couches de crasse que j'ai trouvé dans les recoins ! Est-ce qu'il t'arrive de temps à autre de passer un coup d'éponge ?

Oui, en plus d'être menteur, de mauvaise foi et un peu lâche, Liam était également capable de rejeter la faute sur les autres. Charmant le jeune homme, non ?
Il était donc là, devant la porte, conscient du risque qu'il prenait, mais incapable pour l'heure de verbaliser ce qui le tracassait. Sûrement parce qu'il ne le savait pas encore bien lui-même. Ou qu'il refusait de se l'avouer.
Oui, plutôt ça.
Il faudrait un peu de doigté et de temps à Silver pour lui tirer les vers du nez, mais il était sur la bonne voie. D'ailleurs, Liam était inquiet. Donc vulnérable. Ce qui n'est pas souvent le cas.

_ Ne fais pas ça, Silver. S'il-te-plaît.

Nerveux, l'homme l'était, lui qui ne parvenait même plus à affronter le regard de son ami, pas directement du moins. Ses doigts s'agitaient, compulsivement, comme si cela avait pu canaliser une partie de son stress. Objectivement, il savait que Silver n'avait pas tort, que quelque chose clochait chez lui ces derniers temps. Mais il ne savait pas encore quoi.
Et il ne savait surtout pas en quoi c'était le problème de Silver.
Le concept d'amitié, c'est flou pour le jeune homme. Il est grand temps de clarifier les choses !

DEV NERD GIRL

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william & silver

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Si tu pensais faire de l'effet avec cette entrée, tu avais réussi. Non seulement tu lui avais fait peur mais tu avais réussi à le déstabiliser un peu, et ça, tu trouvais ça drôle. Si son chien était content de ta présence, toi qui avait tendance à l'épuiser en courant dans tous les sens, son maître lui semblait au bord de l'hystérie. Et ouais, il a soupiré... C'est grave pour lui vous savez.
Heureusement ton collègue se décide à s'habiller enfin. Non pas que ça te dérange, encore une fois tu t'en fiche, mais tu savais aussi que si quelqu'un ouvrait la porte l'air hébété en voyant Liam à poil tu ne pourrais retenir une blague de mauvais goût qui finirait de rendre Liam fou de rage. Tu avais déjà réussi à pas mal le mettre en colère visiblement, et tu en étais plutôt content, voir même très content, l'imbécile.. En dernier recours se battre avec lui pourrait lui remettre le cerveau en place, qui sait. Voilà pourquoi à peine la phrase de William finie, tu ne peux t'empêcher de répondre à son regard noir par un sourire angélique totalement surfait, accompagné d'une nouvelle réflexion. « T'es mignon, tu tentes de m'intimider...Dommage que ça ne marche pas. » Ton visage se durcit, suite à tes mots. Tu n'as pas peur de lui, loin de là et ça il devait le comprendre.

Effectivement il t'en fallait beaucoup plus pour avoir la frousse. Te regarder mal, cela ne suffirait sûrement pas à te faire renoncer en théorie, même si, tu le savais, tu n'avais même pas l'intention de montrer ça à tout le monde. Tu avais cette faculté de te moquer de tout, de ne pas prendre une menace à la légère et particulièrement celles des gens dont tu connaissais les pouvoirs. L'habitude, sûrement. Le fait aussi d'avoir grandit en étant le gamin qu'on osait pas taquiner de trop, celui qui fait des crasses aux autres, mais qui n'en faisait pas tant que ça, au lieu de les subir. Ça te donne une confiance en soit inébranlable de ce point de vue. Tu es très grand, plus grand que Liam, plus grand qui la plupart des gens que tu connais, alors tu te sens beaucoup moins en danger, beaucoup moins faible physiquement. Mentalement, te briser était un jeu d'enfant. Tu avais juste tendance à mettre ça de côté et à l'oublier, te force à te dire que tu es fort, mentalement, que rien ne peut te toucher, alors que c'était tout à fait faux.

« Est-ce qu'il t'arrive de temps à autre de passer un coup d'éponge ?»
… Nan mais ça va oui ? « Je nettoie tous les jours... Alors de la crasse partout je pense que tu devrais acheter des lunettes. » dis-tu, d'un ton sec. Si il y a quelques choses que tu n'aimais pas, c'est que l'on t'accuse de ne pas avoir bien fait les choses. Évidemment, tu as tendance à tout laisser en plan sur le comptoir de la cuisine quand tu fais à manger mais les sols, ça, tu le faisais tous les jours pendant que la vaisselle tournait dans le lave-vaisselle... Alors dire que ta cuisine n'était pas propre, c'était mal te connaître. Bordélique, oui, dégoûtante non.

« Tu ne vas pas bien, c'est pas possible... Tu as vu ton classement des épices ? Il n'a même pas de sens ! C'est quoi cette idée d'avoir tout changé de place comme ça j'ai mit la mauvaise dans mes frites à cause de ça.. Mes FRITES, Liam ! Quel drame ! » dis-tu, surement un peu trop vite que quelqu'un de normal, une main posée contre ta poitrine et l'autre imitant un éventail devant ton visage. Tu reprenais ton habitude à faire l'idiot, surjouant la perte réellement dramatique des frites de ta fille et toi. Au final ce n'était que des frites, tu t'en remettras, mais l'incident trahissait un soucis chez l'autre cuisinier que tu ne pouvais pas laisser s'étendre encore. Bientôt il rentrerait en pleine nuit dans la chambre des gens pour remettre en ordre alphabétique des couleurs leurs sous-vêtements et chaussettes.

« Sans rire, mec. C'est même plus être tendu à ce niveau là. Ce n'est pas en répétant que ça va, que tu vas arriver à le faire croire aux autres... Et encore moins à toi-même. » Ça, tu le savais très bien pour en avoir fait l'expérience plusieurs fois dans ta vie. Dire que ça va et au fond savoir que non, ça n'allait absolument pas, pas du tout. Mentir, à toi et aux autres pour éviter cette question que tu lui posais aujourd'hui. Qu'est-ce qu'il ne va pas. C'est parfois dur a expliquer, ça fait mal, c'est honteux... Voilà pourquoi c'était si compliqué à expliquer.

« J'avais pas l'intention de le faire, mais vu comment tu es bouché parfois, la menace, c'était le meilleur moyen pour que tu l'ouvres un peu.... Qu'est-ce qu'il se passe alors ? » les bras croisés contre ton torse, tu restais là, à l'observer. A la fois prématurément fatigué de son comportement, mais toujours aussi..inquiet ? En tout cas tu n’avais pas l'air d'avoir envie de bouger d'ici..Pas du tout même, tu voulais des réponses et tu avais tout le temps du monde pour les obtenir.

LLiam n'appréciait pas du tout de se retrouver dos au mur. En général, il est un animal prudent, qui se ménage toujours une porte de sortie. La nature même de son pouvoir consiste en la protection. Elle conditionne toute son existence. Et puis, il n'y avait pas eu grand monde dans sa vie pour le bousculer. Charles Xavier, certes, mais peu de personnes depuis. C'est qu'il ne leur en laissait pas l'occasion. Il se montrait froid et distant, quand il le fallait, et il tuait dans l'oeuf toutes les tentatives pour le faire s'ouvrir un peu. Surtout quand il était question de lui. Et qu'il ne voulait pas le faire.
C'est pour cela que lorsque Silver se moqua de ce qui était, effectivement, une tentative d'intimidation, le second cuisinier referma plus nerveusement ses doigts autour de ses poings. Même s'il n'en avait pas spécialement envie, le fait de savoir qu'il ne pouvait pas frapper Silver était plus agaçant que lui. Et pourtant son collègue plaçait la barre très haute !
Parlant de barre haute, Liam l'entendit répondre qu'il devait s'acheter des lunettes et il se retint de surenchérir. Pour deux raisons : déjà Silver avait toujours cette foutue photo et mieux valait ne pas l'énerver. Ensuite, parce qu'il avait raison. Si Liam était un hystérique de la propreté, Silver était loin d'être un porc. Il était juste... Moins propre que Liam. Mais ça, en même temps, ça valait pour tout le monde. Il y a bien des profils de mutants dans cet institut, aucun ne surpasse le cuistot dans son culte de la propreté. Le pire, c'est que, si l'hygiène comptait bien sûr, ça tenait plus d'un rituel pour s'apaiser, que d'un besoin de nettoyer. Il fallait que les choses soient en ordre. Ca allait mieux.
Parlant d'ordre, ce fut le sujet suivant abordé et Liam leva les yeux au ciel de voir la fausse hystérie de son collègue. En temps normal, son exubérance parvenait à dérider un peu Liam, parfois elle lui arrachait un sourire ou un rire. Mais pas aujourd'hui. Pourtant, ce n'était pas faute d'essayer...

_ Je les ai classé par ordre alphabétique, marmonna-t-il à voix basse. Après, j'ai peut-être utilisé leurs noms latins... Tu aurais dû vérifier avant de t'en servir.

Mauvaise foi quand tu nous tiens ! Il savait parfaitement qu'il l'avait fait, mais il se défendait comme il pouvait. Ne vous méprenez pas : Liam est capable d'assumer ses erreurs, surtout les plus graves. Il prend ses responsabilités ce qui en fait un des piliers de l'institut. Mais là, c'était différent. Si Silver ne l'avait accusé que de cela, il aurait avoué. Mais il s'agissait d'un problème plus profond, alors son instinct premier était de se tapir dans son coin et d'attendre que la tempête passe.
En fait, Liam est une autruche.

« Sans rire, mec. C'est même plus être tendu à ce niveau là. Ce n'est pas en répétant que ça va, que tu vas arriver à le faire croire aux autres... Et encore moins à toi-même. »

Liam baissa les yeux. Parce qu'il savait que Silver avait raison. Et qu'il était temps de faire quelque chose. Alors il amorça un mouvement inédit pour lui : il admit qu'il avait un soucis.

_ Je sais.

Oui, ça, pour Liam, c'est un progrès. Rome ne s'est pas faite en un jour et Liam n'allait certainement pas lâcher prise d'un coup. Silver devait bien l'avoir compris lui qui insista encore et qui se planta dans une position qui signifiait clairement qu'il prendrait le temps nécessaire pour lui faire cracher le morceau.
Alors le brun (le mien) poussa un soupir qui venait de loin et il cessa de crisper ses doigts. Signant sa rédition, il se força à bouger de devant la porte, même si ça signifiait abandonner la possibilité (fictive) de se défendre (entendez pas là d'essayer d'attraper Silver au vol s'il décidait de s'enfuir). Il alla s'asseoir sur le lit et Shamrock, ayant certainement perçu son trouble, vint aussi lui sauter sur les genoux et quémander des caresses.
Il y avait quelque chose d'attendrissant à voir ce grand brun, musclé et droit dans ses bottes d'ordinaire, réconforté par un chiot. Il lutta quelques instants encore, cherchant une autre explication à son mal être, une ultime échappatoire, un moyen de ne pas avouer ce qui le préoccupait, mais il ne trouva rien. Peut-être parce qu'un mensonge serait insuffisant. Peut-être aussi parce qu'il avait besoin de parler à quelqu'un.
L'augmentation considérable de ses TOC était-elle un moyen d'attirer l'attention sur son mal-être ? Inconsciemment, c'est à n'en pas douter.
Il fallut du temps à Liam pour sortir de ses pensées, du temps pour les rassembler et les ordonner, et trouver le courage d'affronter à nouveau Silver du regard, brièvement, juste avant d'avouer dans un murmure honteux le nœud de tous ses angoisses...

_ Amélia est revenue.

Le murmure était si ténu qu'il fallut qu'il répète pour que Silver entende, ce qui l'agaça plus encore.

_ Amélia est revenue ! lança-t-il avec presque de la colère cette fois.

N'y tenant plus, il repoussa Shamrock qui jappa de protestation et se leva pour mieux tourner en rond dans la pièce.
Naturellement, Silver n'allait pas se contenter de si peu et il fallut à Liam toute la volonté du monde pour s'expliquer plus avant.

_ Ne va pas croire des choses ! ordonna-t-il parce qu'il connaissait bien son ami. C'est juste que...

Nouveau silence et quelques déambulations frénétiques.

_ Je ne pensais pas qu'elle reviendrait, voilà ! Alors je... Je lui ai confié des choses...

Liam avait chaud... Et froid en même temps. Il avait envie de courir, mais aussi de s'allonger pour mieux se dissimuler sous sa couette et, fol espoir !, d'y disparaître à jamais. En tous les cas, il rougissait et son visage trahissait l'effort extrême qu'il faisait pour parler, pour extérioriser. Il n'en avait ni l'habitude ni l'envie. Charles Xavier était le seul qui lisait en lui et encore il fallait qu'il use de son pouvoir, qu'il le touche par surprise, par moment, juste pour passer sous son bouclier.
Parler, volontairement, à une autre personne que Charles, et qui se tenait en face de lui, c'était nouveau pour lui. C'était déroutant et pénible.
Et ça ne servirait probablement à rien.

_ Laisse tomber, conclut-il avant de se poster devant la fenêtre pour regarder dehors et bien signifier à Silver que l'entretien était terminé.

Du moins, c'est ce qu'il croyait.
Elle est mignonne mon autruche, non ?

DEV NERD GIRL

parce que trop, c'est trop !

william & silver

I am nothing without love I’m but a ship stuck in the sand Some would say that I’m all alone But I am, I'm nothing without love. I wanna hold her in my arms But she feeling low she feeling sad . I would take credit for what’s wrong But I am, I'm nothing without love

Les épices par ordre latin ? Sérieusement ?
Tu fonces légèrement les sourcils, agacé par ses messes basses. Il t'étais très difficile de comprendre les murmures des autres, trop long, trop silencieux. Ils paraissaient comme un léger bruissement à tes oreilles et rien d'autres. Tu entendais pourtant clairement les autres bruits autour de toi, le battement sourd de ton propre cœur ou encore les pattes du chien claquants sur le sol. Des choses très distrayantes à vrai dire, dans tout monde où tout sonnait comme si tu étais sous l'eau. Si en plus on murmurait une idiotie pareil, il fallait s'attendre à ce que tu pestes un peu. Du latin ? Tu n'avais jamais mit les pieds dans une école avant celle-ci, alors apprendre le latin a toujours été très loin d'être une de tes priorités...tu oubliais limite l'existence de cette langue en fait, que ta compagne devait parler de façon courante, elle. Tu aimes les choses pratiques, rapides... Si ça l'était pour lui, cela ne l'était pas pour toi et tes lacunes scolaires. L'idée d'un tel classement ne t'aurais jamais traversé l'esprit donc, et te paraissait vraiment inutile. Quelques choses te disais que tu ne serais pas le seul à trouver ça étrange. Loin de là, en fait.

Ce qui arrivait à ton ami ? Aucune idée. Tu l'observais, en silence, les bras croisés contre ton torse. Tu n'allais pas partir, il le savait, alors il avait intérêt à parler. Malgré ton pouvoir aussi contraignant, tu étais d'une patience surnaturelle la plupart du temps, habitué, à devoir attendre après les autres. Qu'ils soient près. C'est ce que tu attendais d'ailleurs, qu'il soit enfin près à dire ce qu'il n'allait pas. L'y pousser était inutile, il le ferait quand il le voudrait, tu n'allais pas le contraindre, mais le plus tôt était le mieux quand-même il fallait l'avouer. Il avouait déjà que tu avais raison, que faire semblant n'aiderait absolument pas à améliorer sa situation, ni la tienne, ni celle de tous les gens décidant de faire un tour dans la cuisine en sa présence. Rien qu'à l'imaginer tu avais peur. Imagine, quelqu'un faisait tomber un pot de sauce tomate sur le sol qu'il venait de nettoyer... On allait perdre William, ainsi que l'élève impliqué, c'était clair. Xavier ne serait pas forcément ravi de l'apprendre, à ton avis. Et tu aurais plus de travail, quelle horreur, toi qui ne dormais pas assez en ce moment ! A qui la faute ? Ah, oui. Le bébé, qui n'avait pas l'air de comprendre, sûrement à cause de l'âge qu'elle a, que ses parents avaient besoin de dormir eux aussi, la nuit, comme le jour. Tu devrais penser à aller voir d'ailleurs si tes filles étaient encore vivantes, sait-on jamais, avec les mutants...

Tu l'observes bouger, s'asseoir, le chien venant immédiatement vers lui pour lui faire la fête ou en tout cas, pour réclamer son attention. C'était fou, le lien qu'il avait avec les animaux. A force d'avoir grandit avec eux, les animaux, tu pouvais te considérer comme un ami des bêtes mais posséder un animal et avoir un lien aussi fort avec, ça ne t'était pas arrivé beaucoup, ni dans les mêmes conditions..Les animaux du cirque n'ont pas vraiment la même taille ni le même régime alimentaire on va dire. Merci à ton don, tu étais trop rapide pour t'être fait dévorer une main ou même, la tête. Quelques minutes plus tard il se met à parler, à voix basse, de quoi te mettre en rogne une seconde fois puisque là, tu n'as tout simplement rien comprit à ce qu'il racontait avant qu'il ne le répète, plus fort. Plein d'une rage que tu ne lui connaissais pas puisqu'il pousse son fidèle chien pour pouvoir se lever comme une furie. Il n'allait vraiment pas bien et tu ne pouvais même pas comprendre pourquoi. Amélia ? C'était qui, Amélia ? Six ans, presque sept que tu étais là et tu n'avais pas vraiment entendu parlé de ce prénom là, pas en désignant quelqu'un de précis en tout cas. Si ? Soudainement ta mémoire te fait défaut, et Amélia, c'est un prénom courant à tes yeux – tout le monde n'avait pas le privilège d'être affublé du prénom Silver, ou encore Revan - il devait il y en avoir des Amélia ici dont tu n'avais jamais entendu parlé ! Ça t'échappes totalement, même si tu tentes d'y réfléchir. Peut-être qu'il en avait parlé, une ou deux fois à la rigueur, mais pas d'avantage ? Pas à ce que cela devienne la source de ses problèmes ?

« Amélia qui ? Qu'est-ce qu'il y a, avec cette Amélia pour que tu débloques ? »

Il était très secret, l'autre cuisinier. Beaucoup plus que toi, qui te moquait bien qu'on te voit nu où que l'on sache que tu es fleur bleu au possible, à pleurer quand on t'abandonne ou devant un dessin animé quelconque. Tu te moquais bien de ce que les gens pouvaient penser de toi, ne te cachais pas, ou peu. Hormis ton séjour en prison et ton ta consommation de cocaïne dont tu n'étais pas fier, tu ne cachais rien à personne, si on te le demandait, tu répondrais sans la moindre hésitation, excepté pour cette partie de ton passé. Tu as été faible, tu as été brisé...Les gens n'avaient pas forcément besoin de savoir que même toi, l'homme intègre et farceur, avait commit des choses pas très belles, par frustration. Une frustration qu'il semblait aussi exprimer. T'étais perdu, toi, à essayer de suivre cette histoire. Dire des choses ? Il semblait mal à l'aise à en parler en tout cas, comme si un énorme secret pesait sur ses épaules. Beaucoup plus imposant que tes rails de cocaïne. Du moins ça avait l'air encore plus lourd pour lui que cela ne l'était pour toi.

Il se sauve vers la fenêtre, t'invitant sans le dire à partir. Ce que non, tu ne feras pas. Tu t'avances, et va t'adosser au mur près de cette même fenêtre, le regard toujours sur lui.

« Et alors quoi ? Elle sait que tu aimes porter des boxer roses et que tu danses sur dirty dancing dans ta chambre... C'est quoi le soucis ? Elle sait des choses... D'ailleurs je me demandes bien ce que cela peut être pour que tu te mettes dans cet état là...Mais est-ce que c'est si grave que ça ? T'as tué quelqu'un ? Tu aimes manger des pruneaux ? Parce que je vois pas vraiment ce qui peut justifier de paniquer autant que ça. »

Il était tombé sur le collègue le plus têtu de tous. Le plus tête à claque aussi.

« Tu sais que tout me passe au dessus de la tête, alors tu vas avoir du mal à me faire croire que ça vaut la peine de paniquer. » Oui enfin, tout ou presque. Du moment que ça touchait à ta famille ou au bien-être des autres, là, ça t'intéressait. Là, tu ne pouvais pas laisser les choses passer. C'était trop important pour que tu puisses l'ignorer, même avec tes idéaux pacifistes. Est-ce qu'elle lui avait fait du mal ? Lui en avait-il fait ? C'était la question.

LIl ne comprenait rien. De toute façon, il n'y avait rien à comprendre, ce n'était pas son affaire. C'était un peu l'état d'esprit de Liam avant u'il aille regarder obstinément par la fenêtre. Il avait le vague espoir que Silver lui lâche la grappe. Mais vague, l'espoir.
Déçu surtout.
Ca commençait mal puisque Silver ne voyait pas de qui il parlait. A sa décharge, il était vrai qu'il n'avait jamais dû rencontrer Amélia et que Liam n'avait jamais dû lui en parler. Ce n'était guère son genre de se livrer alors il se serait mal vu expliquer à son collègue qu'il écrivait chaque semaine à une amie émigrée en Angleterre, avec qui il n'avait guère échangé que quelques mots de vive voix, bien plus en les couchant sur papier. C'était plus simple et sans conséquences. Du moins, c'est ce qu'il avait alors cru.

_ Amélia, c'est la nouvelle prof de droit, expliqua-t-il sommairement. Elle était élève ici avant de partir faire ses études en Grande-Bretagne et là elle revient.

C'était sommaire mais suffisant. Enfin presque. Parce que bon ça omettait "juste" la raison pour laquelle cela posait un problème. Silver vint le rejoindre tandis qu'il s'obstinait à éviter son regard. Il avait cette désinvolture agaçante et pourtant cette sincérité qui faisait que Liam ne l'envoyait pas paître. Ca et les photos, mais elles passaient en second plan à présent. Même s'il ne voulait pas se l'avouer, Liam avait besoin de parler à quelqu'un, et il n'avait trouvé personne avec qui le faire.
Emerick était exclu pour des raisons évidentes. Charles ne l'aurait pas jugé, au contraire, mais Liam était bien trop secret pour aborder le sujet avec lui. Encore moins volontairement. La pudeur masculine est touchante, parfois. Chiante, souvent. Alors pourquoi pas Silver ? Il ne le trahirait pas. Et puis, il avait une façon de parler qui poussait à se dérider, comme si rien n'était vraiment important, encore moins tragique.
Au fond, il n'avait pas forcément tort. C'était juste Liam qui faisait une attaque de panique.

_ Et alors quoi ? Elle sait que tu aimes porter des boxer roses et que tu danses sur dirty dancing dans ta chambre...

Il y parvint, l'idiot, il lui arracha un sourire interdit. Il n'y avait que lui pour émettre des théories aussi farfelues. Mais le naturel de son comparse reprit rapidement le dessus et Liam leva les yeux au ciel avant de se détourner à nouveau... Sauf qu'il n'avait pas bien loin où aller. Alors il tourna en rond.

_C'est quoi le soucis ? Elle sait des choses... D'ailleurs je me demandes bien ce que cela peut être pour que tu te mettes dans cet état là...Mais est-ce que c'est si grave que ça ? T'as tué quelqu'un ? Tu aimes manger des pruneaux ? Parce que je vois pas vraiment ce qui peut justifier de paniquer autant que ça.

Il avait beau y mettre des blagues, il cherchait à savoir le fond du problème... Ce qui était logique, mais pas pour demain. Silver conclut en disant sans le dire qu'il pouvait tout entendre, mais Liam n'avait pas envie de parler. Il répondit donc... Partiellement.

_ Non, il n'y a rien d'inavouable, merci de ta confiance... marmonna notre ours ronchon avant de piquer du fard. C'est juste que c'est... Très personnel.

Le visage de son collègue exprimait si littéralement qu'il ne saisissait pas où était le problème qu'il reprit peu après, mais franchement agacé.

_ Elle... Sait tout de moi. Absolument tout. Je ne lui ais parlé... Que parce que je ne pensais pas qu'elle reviendrait ! Comment je suis censé me comporter maintenant ? Elle me trouve sûrement ridicule et... Et puis, ce n'est pas si simple... On avait l'habitude de s'écrire, en permanence. Mais je ne saurais pas lui parler, en vrai. Je suis nul en conversation...

Liam guetta Silver, certain qu'il ne se priverait pas d'une remarque acerbe à cet instant. Il patienta puis reprit.

_ Je n'ai jamais su comment me comporter avec les femmes... Alors une qui me connaît... C'est... Raa c'est impossible ! Mais comment j'ai pu être aussi bête !

Cette fois, Liam était suffisamment à bout pour que son poing, indemne encore, s'abatte nerveusement sur une commode, faisant sursauter Shamrock.

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