Hide & Seek ☼ SILVER&&HOLLYA

Quand il y repensait, Silver ne comprenait toujours pas. Il se souvenait d'un avant, d'un après... Mais ce moment, précis, était incalculable. S'il avait à parier là-dessus, c'est lui qui aurait perdu, cela lui semblait logique..inévitable. Il avait beau essayer de se voiler la face, de se croire courageux et totalement imperméable, il ne l'était pas, voir par du tout.  Pouvait-il alors nier qu'il n'y avait pas songé ? Non, c'était la première chose à laquelle Silver pensait en la voyant, au détriment d'une conversation en cours ou même, d'une action qu'il exécutait et dont il n'avait plus le moindre souvenir ensuite. Autant dire que lorsqu'elle lui avait ses cadeaux -un sabre laser du premier film dédicacé et des photos de leurs années passés- l'envie de l'embrasser était plus forte que tout. Les souvenirs enfouis refaisaient surface, le passé enterré ressortait de l’oubli comme l'un de ces maudits zombies dans le film du dimanche soir sur la chaîne frisson et, il était prêt à parié sur le moment que peut importe ce qu'il se passait, il avait fait une erreur en bravant ce presque interdit. Il ne s'était pas trompé. Le goût d'un baiser amer et éphémère, puis, la perte. Seul, planté dans la salle de bal sans plus personne devant lui il avait mal. Le foutu zombie lui avait arraché le cœur. Alors qu'est-ce qui pouvait le rendre heureux ? La certitude d'un avenir stable, avec une petite femme correcte et un job sympa dans une maison d'un quartier résidentiel correct de New-York ? Il avait réussi un moment à le croire, se trouvant une petite amie, fondant une famille, prêt à se faire passer la corde au cou ou plutôt la bague au doigts. C'était ce que tout le monde rêvait. Une vie simple et sans soucis. Mais ce n'est pas ce que le gamin d'un cirque voulait, en tout cas par lui. Il ne savait plus bien ce qu'il cherchait, ce qu'il convoitait au final. Perdu et arraché à celle qu'il aimait il avait trouvé une copie ratée et espérait en tomber amoureux jusqu'au bout, jusque devant l'autel, car c'était bien ce que la convention disait de faire : se marier. Mais rien. Jamais rein, toujours rien. Tout le laissait sur sa faim, c'était vide et fade creux. Même ce baiser, car il n'avait pas de sens. Car si le passé était passé, pourquoi l'avoir fait puis..avoir disparue.

Il rassemblait les ustensiles lavés dans les placards et les plats sales dans  le lave-vaisselle, les choses à jeter dans le broyeur. Le soir était tombé, le silence était tombé dans les couloirs depuis un moment comme le règlement l'exigeait et beaucoup d'élèves avaient délaissé la cuisine ou la salle de séjour pour leur lit douillet. C'était à ce moment là qu'il se posait le plus de question, quand le silence tombait et que, pour rendre service à ses collègues il rangeait ce qui traînait par terre, les bouquins dans les salles, le bazar dans la cuisine le tout après avoir mit sa fillette au lit. C'était quotidien, c'était comme ça depuis des années et on le connaissait assez pour savoir que se glisser dans sa cuisine en pleine nuit c'était prendre le risque de se faire réprimander par l'irlandais sirotant sa bière parce qu'il ne trouvait pas le sommeil. Pourtant qu'est-ce qu'il aimait dormir cet homme. Bref, il était chargé de remplir le frigo pour le lendemain et de préparer ce qu'il y avait à préparer pour le petit déjeuner dans le garde manger. Le sous-sol, plus que les couloirs était étranglé par un silence de mort, on n'entendait que ses pas dans le couloir, que sa main sur la poignée. Indifférent il ne s'était pas inquiété pour la lumière allumée, vous savez..vivre avec des ado, tout ça. Il ne fallait pas leur demander d'éteindre après tout. Il prit quelques boites sur des étagères qu'il posa sur le comptoir. Une boite de pêche au sirop, de la confiture..Avant de voir le verre, trônant de l'autre coté remplit de lait dont le contenu retombait seulement au fond de celui-ci. Quelques miettes traînaient autours. Il n'était peut-être pas tout seul, mais la pièce lui semblait..semblait seulement. Observant les alentours, il remarqua le sac de farine au sol -place à laquelle, ni lui, ni ses collègues ne laissent traîner les choses cqfd.

Silver ouvrit la porte du placard, ne sachant pas vraiment quel élève il allait devoir réprimandé avant de remonter dans les cuisines lui faire un chocolat chaud. Lasse de râler et épuisé, il n'était pas fait pour être autoritaire avec les étudiants, ni en vouloir au monde pour ce qui lui arrivait. Il fut survit de tomber néanmoins sur Hollya, haussant les sourcils sous le coup de la surprise mais incapable de savoir quoi dire, à part une ânerie. «  J'ai gagné la partie de cache-cache on dirait. » Quoi dire, à part qu'il ne comprenait pas. Est-ce que cela avait une réelle importance ou non après tout, qu'il comprenne ? La solution il ne l'avait pas, elle n'allait pas débarquée un jour en lui promettant de repartir dans leur romance là où elle s'était arrêtée. Douze ans pour lui, beaucoup plus pour elle. « Tu as passé les dernières semaines là-dedans ? Ou bien tu avais faim...» Dit-il en lui tendait la main. Pas certain qu'elle s'en aide pour se relever, il s'en fichait. Ce qui comptait, pour le moment, c'était qu'elle ne disparaisse pas de nouveau, raison pour laquelle il retira sa main, reculant à contre coeur. Parlant de son coeur, oui, il avait mal. Comme à chaque fois, peut-être plus sans qu'il n'ose le dire. Ô, comme il la faisait tourner aisément en bourrique, depuis si longtemps. Cruel non, de les séparer ? Il détourna le regard pour éviter l'ensorcelante vérité. Un visage qu'il connaissait par coeur et qui le hantait. Qu'est-ce qu'il était faible en fait, Silver. « J'ai fait du poulet, au dîner. Il en reste là-haut, si tu veux. Je sais que t'as déjà mangé du gâteau mais on sait jamais. T'aimes ça, après tout. » Un soupire franchis ses lèvres. C'était dur de même vouloir faire semblant, si ...fatiguant. Il ne savait toujours pas quoi dire, faut bien l'excuser.

Un peu des deux... Un mélange de positif et de négatif le plongeant dans l'hésitation la plus totale. Qu'est-ce qui était bien ou non, finalement. Écouter ce qu'elle lui racontait ou n'en faire qu'à sa tête. Suivre les règles, ou aller totalement à contre courant, obstiné et finalement bien sot. Inconscient du retour de flamme qu'il allait prendre, aventureux ou sage et blasé. Qu'est-ce qui ferait le plus mal, après tout. Reste dans sa case ou sauter sans savoir s'il allait retomber sur ses jambes. « Merci... Je vais voir.... Heu... Mais... Écoute... Je suis désolée pour ce qui s’est passé pendant le bal... c'était... j'avais un peu trop bu... »
Silver reprenait ce qu'il faisait, prenant une boite de pâte à pancake en poudre dans le placard où elle s'était cachée, une bouteille de lait et du beurre dans le frigo, le plus naturellement possible. Il devait réfléchir et ça, c'était sans la regarder, sans l'approcher. Est-ce qu'il serait capable de rester planté devant elle sans craquer ? Invraisemblable, il en était parfaitement conscient. Silver savait que ça allait tomber à un moment où à un autre parce qu'il était en colère, au fond. Triste et coléreux. Vexé de n'avoir eu que quelques secondes, de n'avoir pu répondre. Qu'est-ce qu'il voulait ? De la farine, oui. Des œufs, non y'en avait déjà. L'embrasser ? Ça oui, mais c'était perdre. C'était risquer qu'elle se sauve encore, risquer qu'elle ne comprenne pas. C'était pas simple, et lui, s'énervait tout seul à ne pas avoir la moindre concentration...mais qu'est-ce qu'il en avait envie.

« Ne me mens pas... Je sais encore faire la différence entre toi disant la vérité et toi, me racontant des mensonges. Ou encore de toi sobre ou pas, Holly. » dit-il, un peu sec, fatigué. Elle comprendrait. Elle le connaissait mieux que n'importe qui. Hollya avait ce petit tic de se toucher l'oreille, quand elle mentait à quelqu'un. Il avait eu des années pour le voir, ou pour savoir qu'elle aimait le poulet frit plus que n'importe quel aliment, ou qu'il était impossible de la faire aller dans l'eau, à la mer. C'est pour ces petites choses là qu'il ne pouvait pas faire semblant de ne pas le connaître, d'accepté d'être en retrait. Elle prenait autant de photo que lui, l'avait connu à différentes période de sa vie, saisissant son caractère boudeur et sa capacité à être l'homme le plus têtu du monde. Elle savait qu'il n'était pas fichu d'emballer un cadeau correctement ou qu'il a visité tous les aquariums d'Irlande parce qu'il trouve ça reposant.  
« Alors, on pourrait... juste oublier ?... »  
« J'ai pas envie d'oublier, je suis crevé de faire comme si j'oubliais, c'est que des mensonges et on le sait tous les deux. »
Ne plus se souvenir d'un passé qui malheureusement revenait souvent à lui. Beaucoup plus qu'il ne voulait l'avouer. Malchanceux dans ce domaine sa mémoire ne faiblissait pas et Silver se souvenait de ce qu'il faisait à un moment de sa vie, ce qu'il ressentait surtout. Du bonheur lisible sur son visage d'adolescent amoureux en photographie comme du reflet du miroir ce matin, d'un homme au réveil assez vieux pour être lessivé par la vie et pas un sommeil empoisonné. Il savait que dans ces deux situations, la si dévastatrice sensation que son cœur implosait était présente dans le premier cas, parce qu'elle était dans ses bras et dans le second parce qu'il ne l'était plus une fois réveillé.

Comment on fait alors, pour oublier ?Il pouvait toujours demander à un des mutants de l'institut capable de manipuler les souvenirs. Il pourrait, choisissant la méthode la plus simple le suicide de son esprit et un avenir différent du sien. C'était comme appuyer sur le bouton reset de sa défunte sega. Il pouvait, oui... Mais ne voulait pas. C'était trop simple, non ? D'oublier, d'un coup. De ne pas faire face à un échec sans essayer de persévérer. Faible, ce n'était pas son genre. Ca influencerait tellement de chose de sa vie, de son caractère. Si elle n'était pas là, serait-il ici ? Non. Il ne serait peut-être pas parti d'Irlande, n'aurait jamais eu d'enfant. Si elle n'était pas arrivée, alors il aurait découvert son don en ayant peur car il ne connaissait personne comme lui. Qui il aurait rencontré, qui serait la première personne qu'il ait embrassé, si ce n'était pas elle. C'était beaucoup de question sans les moindres réponses, et il ne les voulait pas. Pourquoi quitter cette complexe vie, qu'elle avait finalement trop chamboulé pour pouvoir s'en effacer d'un coup.


« J'ai cru pendant plusieurs jours que t'avais disparue pour les dix prochaines années, c'est rude. Au final on m'a dit que non alors j'ai arrêté de m’inquiéter... »
Balancée par ses collègues, on avait rassuré le cuisinier au bout d'un certain temps le laissant mariner dans sa colère et son inquiétude. Dix ans ou plus -ou moins, mais cela semblait malheureusement peu probable- avec comme dernier instant un baiser ; De quoi lui faire cogiter les méninges pendant très longtemps. Il se souvenait de la photo abandonnée à son dernier départ et sa tristesse. Pas de rendez-vous, pas de certitude... Il avait disjoncté. A présent il savait avec plus ou moins exactitude qu'il ne cesserait de la croiser sans pouvoir la garder avec lui autant qu'il le désirerait, sauf si elle apprend à maîtriser son don -ce qui n'était pas gagné. Silver mit la main sur le sucre roux qu'il posa avec le reste prêt du verre de lait. La question qui lui trottait dans la tête, il arrivait à formuler en un seul mot. Un petit mot quoi pouvait tout expliquer, tout simplifier. « Pourquoi. » Simplement ça. Comprendre lui était vital, il fallait comprendre pour arriver à trouver une solution. Savoir pourquoi elle était  « Pourquoi tu as fait ça ? Partir, et faire comme si il ne s'était rien passé ? » Il se tourna alors vers Hollya, l’interrogeant du regard. Le silence était ponctué du tapotement de ses doigts sur le comptoir métallique. Il attendait une véritable réponse.   On dirait le jeu du chat et de la souris et c'était effectivement ça, un jeu sans fin dont il n'avait qu'à moitié conscience. Qui des deux était la proie et la victime au final, c'était ça la grande question.

La colère lui montait au nez aussi vite que la moutarde. Comme les larmes, qu'il ne versera pourtant pas. Elle était désolée. L'adolescent rebelle qui en veut à la terre entière, ça faisait partie de lui, c'était lui quelques part. Qu'on le laisse vivre son amour en paix sans lui arracher, encore et toujours. L'injustice lui faisait serrer les poings, aidait à délocaliser la douleur qui lui arrachait le cœur de la poitrine pour finir piétiné. Elle ne l'aimait plus, c'était ça qu'elle lui disait. Voilà qui réveillait l'ado qui ne comprenait pas pourquoi le sort s'acharnait sur lui. Un espoir, donné sous la forme d'un baiser qui se réduisait en poussière et un amour mit à mal. Et même si il doutait de ses propos, si cela lui semblait inconcevable...Il avait mal, ça raisonnait dans sa tête comme une effroyable vérité dont il avait peur car il n'avait connu que ça.Une stupide erreur.
Depuis quatre ans ils se croisaient presque tous les jours, entretenaient une relation de collègue, polie et impersonnelle. C'était le cuisinier, elle était la professeur de littérature. Alors rien en apparence ne les liait, rien à par leurs histoires, les souvenirs qu'elle disait conserver d'eux, jeunes, au travers des photos, de la mémoire. Un passé qu'elle disait enfouit derrière des décennies, voir siècles.  Alors la vérité à ses oreilles sonnait trop irrationnelle pour être vraie. Une vérité qu'il n'avait pas d'autres choix que de comprendre, d’assimilé alors, si c'était véritablement la vérité. Si ce n'était pas un nouveau mensonge pour le "protéger". C'était celle qu'il ne voulait jamais avoir à entendre, ni même à accepter. Je ne t'aime plus Silver.

Le sérieux de la situation ne permettait pas au doute de subsisté plus longtemps. Alors, il ne contesterait pas, ne pourrait rien y faire hormis panser ses blessures et revêtir le masque de l'homme que tout le monde connaît, souriant, assez casse-pieds cachant le lamentable Roméo qui n'a jamais eu de chance en amour, pas plus qu'elle visiblement. La malchance les touchait donc sans relâche, ne leur permettant nul repos. Silver desserra les poings, la moutarde l'avait tant brulé que la douleur n'augmentait plus, stagnante et lancinante derrière lui. Il ne soupira pas, ne protesterait pas en suppliant. Il n'avait mêmme pas à protester, plus maintenant peut-être. Ce serait trop enfantin que de pinailler, non. Après tout elle ne semblait plus avoir de problème à lui dire ses mots. « D'accord...j'ai comprit. » La gorge sèche ne laissa passer que ces mots, avant qu'il ne déglutisse, les yeux baisés à présent. Il ne pouvait pas fixer ses yeux, réussir à contrôler sa peine en la regardant dans les yeux.
Peut-être avait-elle raison. Peut-être que c'était mieux, ainsi. Plus d'amour. Plus que le passé à oublier dans un carton au dessus de l'armoire. Une adolescence où il était si heureux, que cela devait forcément avoir une fin. Si elle quittait l'institut, il ne la reverrait sûrement jamais, elle y veillerait. Rien ne viendra lui rappeler sa présence, ni prénom prononcé, ni allusions de ses camarades ayant comprit que le sujet était sensible. Ses rêves pourraient disparaître, effaçant ses étranges impressions de déjà-vu qui lui brouillait le cerveau depuis longtemps la concernant qui n'aidait pas Silver à faire l’indifférent. Il revivrait une relation platonique, quittera l'institut pour une maison en banlieue, avec un chien et une femme qu'il n'épousera pas malgré les conventions simplement parce qu'il en était incapable. L'histoire se répétera, mais sans l'espoir de la voir au coin d'une ruelle. Cela ne semblait le rassurer il était incapable de dire ce qu'il pensait, au fond de lui. Il ne voulait pas qu'elle parte.


«  Oh non... » «  Quoi ? » Il entendait les mots sans en connaître la raison. Relevant il n’eut que le temps de la voir tomber légèrement en arrière, se retenant à la table derrière elle. Immédiatement il se rapprocha, inquiet. La main sur le rebord de la table était légèrement translucide, laissant apparaître la matière en-dessous d'elle...C'était ça, c'était l'heure ? « Non.  Non non non non non. NON ! » Il ne lui avait pas fallut longtemps pour comprendre ce oh non, cette transparence. Non. La panique l'envahit comme une traînée de poudre. Il n'y avait plus de courage qui tenait, ni de renouveau. Juste la peur de se voir de nouveau sans elle. La peur de ne pas savoir si tout était fini, ou non. Quel était leur avenir, le sien, sans elle ? C'était flou, aussi flou que sa vision ou que ses idées à l'instant. Ce n'était pas possible, encore moins possible que les instants précédent. Le sort acharné sur eux séparait les amants amoureux, où qu'il l'étaient. Ignorant totalement ses éventuelles protestation, ne se souciant pas de ce qui était bon ou mauvais son cœur lui hurlait de la retenir, comme il le pouvait, malgré tout ce que cela coûterait. Sa vie ici, sa famille. Il était prêt à partir avec elle sur le champs si il le fallait et s'y agripperait jusqu'à ce qu'elle disparaisse de nouveau entre ses mains, cette fois peut-être pour toujours.  La soutenir. Il posa les mains sur ses épaules pour l'éviter de tomber, la maintenir debout. Ne pas la laisser filer. « Je t'interdis de partir tu m'entends ? Je t'interdis de me laisser encore ! Tu ne peux pas t'en aller comme ça! C'est pas juste. » Dans sa voix de la colère et de la peine. Cette haine, qu'il avait développé contre ce don qui les séparait. Cette séparation douloureuse, beaucoup plus douloureuse que leur ignorance de ses dernières années. Car elle avait été là ; Elle lui a sourit, parlé. Elle n'était pas sienne, mais elle était de chair et d'os devant elle, et pas une pale copie dessinée qui le regardait comme elle pouvait le faire autrefois, qui finissait par disparaître, magie éphémère de son don. « Je ne peux pas te perdre, je ne veux pas... » Le peine prenait le dessus sur la colère. Cette peur, si puissante. Il appréhendait l'instant, agrippé à elle autant que possible que le mirage ne s'efface, que tout s'éclipse.

Puisqu'elle ne tenait plus seule debout, puisqu'elle allait disparaître, peut-être que rien n'avait plus d'importance. Ni les bienséances, ni les mensonges pour préserver l'autre de la douleur. Ils allaient souffrir, c'était tout ce qu'il y avait a savoir... et plus encore que durant ces années d'ignorance. C'était de nouveau une séparation qui s'amorçait, sans réelle chance de savoir quand est-ce qu'ils se retrouveraient de nouveau, si ils y arrivaient. Elle ne répondait pas à ses mots, il ne savait même pas si elle l'entendait lorsqu'elle qu'elle posait la tête contre sa poitrine, épuisée par son don qui la rendait de plus en plus translucide. Alors, rien ne l'empêchait de la serrer dans ses bras sans la moindre honte, combattant son appréhension et sa peur en se confortant de cette étreinte. Silver retrouvait enfin sa présence contrôle lui après un temps infiniment long à ses yeux dans un soupire, partagé entre libération et tristesse. Ce n'était pas juste. L'odeur de son parfum ne changeait pas d'après ses souvenirs et ses rêves à la saveur si réaliste, la texture de ses cheveux non plus, curieusement.
Chérir ce moment pour supporter les autres, profiter, car c'est la première fois qu'il avait le temps de lui dire au revoir avant l'un de ses départs. Silver n'y avait jamais assisté, se contentant de constater avec douleur qu'elle était partie en laissant derrière elle des indices, un signe, pour qu'il sache. « Je veux pas te perdre non plus... » L'ironie de la situation lui arracha un rire nerveux, en comparaison avec les mots dit plus tôt, cela sonnait si disparate. Il ne savait plus trop, se contentait d'écouter ses mots sans en effectuer un tris précis. Sans or, elle partirait peut-être d'un mauvais pieds dans l'époque où elle atterrira, sans savoir laquelle. Sans ressource et sans bagages, peut-être était-ce de sa faute. Peut-être qu'à chaque fois qu'il s'approchait d'elle, c'était lui qui déclenchait ces sauts dans le temps ? Il finissait par le penser, peut-être le mauvais karma de l'irlandais, ou simplement une malédiction, contrains de la voir inchangée quand lui vieillira, ne pourra pas l'attendre toute sa vie en restant celui qu'il est. Le seul moyen donc était qu'elle apprenne à contrôler son pouvoir, pour qu'elle puisse restée si elle le désirait. Personne ne voulait la voir partir, du moins la plupart des gens de l'institut, ceux l'appréciant qu'elle énumérait, en finissant pas lui. Il aurait aimé y croire, Silver. Peut-être qu'un jour elle y arriverait, et qu'elle resterait plus longtemps avec lui. Le fait qu'elle voyage dans le temps de façon aléatoire ne permet aucune estimation du temps, même si il en avait estimé la moyenne : douze ans, parfois moins. Sous son regard elle continuait ses dernières confessions de ce temps, celui des mensonges fait. Alors elle avouait avoir utilisé son pouvoir, le privant d'eux pour l'épargné de la souffrance, pour son bien. «  Comment, quoi ? ...Tu as remonté le temps ?... Mais combien de fois ?!»  dit-il, partagé entre la stupeur et l'indignation.  Silver n'était pas aussi imperméable et capable de self-control qu'il le pensait, voir beaucoup moins. Ils s'étaient donc retrouvés, s'étaient aimés, en fin de compte durant cette époque, sans qu'il ne le sache...Mais alors il aurait eu encore plus mal, en l'apprenant disparue. Peut-être plus frustré, plein de remords et de "si j'avais" hantant déjà assez ses rêves. Soufflant, il comprenait et n'avait que d'autres choix d'accepté ce qui avait été fait, même si il se sentait trahit, quelques part, d'avoir souffert de leur ignorance.  « J'aurais préféré que non, tu sais. J'aurais eu...des souvenirs. » Ces souvenirs à affectionner, dont il n'avait aucune idée précise se contentant de vagues déjà-vu expliquant le réalisme de ses rêveries des derniers mois. « Je t'attendrais... Tout le temps qu'il faudra. » L'étreinte ne se brisait pas, la promesse fut scellée d'un baiser dans ses cheveux  lorsque l'éclair frappa.


Le poids de son corps se dissipa d'un coup, après le flash lumineux l'ayant aveuglé. Ses lèvres dans le vide s'étaient mise à trembler. Les yeux fermés, Silver hésitait à les rouvrir, peut à accepté ce renouvellement du cycle infernal qu'était leur histoire. La sensation de vide lui était douloureuse, les bras toujours placés dans un dos qui n'était plus présent.  L'océan de ses yeux s'ouvra d'un coup. Le silence  perturbé par la turbine d'un frigo qui ne semblait même pas audible du cuisinier, les yeux rivés sur le sol et ce vide, qu'il l'en séparait. Dans un rire totalement nerveux étouffé par les débuts de larmes, Silver craqua. Seul et énervé. C'était l'injustice de la mutation qui le faisait tant détesté parfois ces gênes les habitants, défaillants. Pourtant, sans eux, leur histoire n'existerait pas et il ne l'oubliait pas non plus. Dans un excès de rage il frappa violemment du pieds le meuble métallique lui faisant face. Il était tout seul, malgré l'institut veillant que lui, malgré sa fille, ses amis et ses collègues. C'était la partie du rêveur qu'on maltraitait, le romantique déchu et borné qui vivait mal ce monde dans lequel il vivait sans l'une de ses pièces maîtresses. Avec une bouteille de bière ou un verre de whisky à la main il enverra paître ceux qui voudront savoir ce qu'il à, pour éliminer sa rage le consumant à gorgée de boissons, de discussion tardives avec ses meilleurs amis et de dessins aux traits secs, rapides, plein d'une colère qui déchirait par endroit le papier. Il resterait avec Leia, des heures en essayant de ne pas y penser, mais à chaque fois échouerait lamentablement. C'était ce que la situation lui inspirait, alors qu'il s'assit sur le sol. D'un coup de poignet il sécha les larmes aux coins de ses yeux dans un silence toujours trop parfait, sans cris, sans insultes. Se contenir.

Il resta longtemps ainsi, partagé entre l'envie de partir et fuir cette pièce, ou bien y rester pour se rappeler. La farine et les fruits au sirop attendront encore qu'il ai l'envie de se relever, ce qui n'avait semblé venir avant qu'un nouvel éclair suivit d'un énorme bruit ne le fasse sursauté et relevé en une demi-seconde. « Putain de merde.... » sa voix. Les yeux écarquillés Silver lui faisait face. Dix minutes à peine s'était écoulées et elle était de nouveau face à lui. Et la son ceour implosait sous l'émotion forte d'une joie immense, partagée à la frayeur qui s'emparait de lui. L'irlandais resta muet lorsqu'elle dit son nom, fixant avec des yeux ronds la femme qui se redressait devant lui. Les cheveux coupés, elle avait d'autres vêtements sur le dos, mais ne semblait pas avoir changé d'âge. Plus effrayant, et surtout raison pour laquelle lui n'arrivait pas à prononcer le moindre mot : son ventre, d'où dépassait un couteau était entouré de sang. Il avait beau l'écouter, avait beau se dire de ne pas paniquer il avait peur, très, peur, malgré son air plutôt calme pour une situation de ce genre. « N'y touche pas, ça va aller, j'ai juste besoin d'un peu de temps, pour que mon pouvoir fasse effet sur ma blessure... » les mystère de son pouvoir trop complexe. Il se contenta de hocher la tête, ponctuant le tout d'un « Comme tu veux... Hollya... » répliqua-t-il enfin, refrénant son désir de la reprendre dans ses bras. Pas maintenant en tout cas. Le soulagement de sa présence libérait le nœuds écrasant son estomac. Il n'avait plus à se sentir mal, plus à être en colère... Miraculeusement, elle était là et il ne pouvait qu'en être heureux. Si l'envie de se jeter dans ses bras était là, forte et que l'embrasser devenait de plus en plus pressant il se contenta d’approcher doucement de son côté, partageant ses regards entre son visage et son abdomen blessé. Combien de temps c'était écoulé pour elle ? Beaucoup, surtout. Assez pour se faire poignarder apparemment et se retrouvé projetée à travers une pièce entière. «  Qui t'as fait ça ?.. Tu étais où, et quand ? Tu sens quelques choses ? T'as mal ? » Impuissant face à la situation, il se contenta de la regarder, de poser son regard dans le sien attendant une réponse à ses questions. Puisqu'elle semblait calme, peut-être qu'elle ne sentait rien, encore un miracle de sa pourtant cruelle génétique. Si cruelle qu'il n'avait attendu qu'une dizaine de minutes assis tout seul dans son coin, avant qu'on ne lui rende la femme qu'il aimait, qu'il aimerait toujours si l'on en croyait ses dires, ses convictions les plus fortes. Incapable d'attendre plus longtemps et malgré la situation quelques peut étrange il ne pu résister au désir de poser ses lèvres sur les siennes, peut inquiet de l'interrompre. Il n'aura attendu pas bien longtemps, cette fois.

Peut-être qu'il avait plus de chance qu'il ne le pensait tout ce temps. Un irlandais sans chance, quelle ironie après tout. Mais le vent semblait tourné alors, lorsque l'éclair blanc frappa de nouveau la pièce. Une incroyable nouvelle chance, inconcevable quelques instants plutôt. Comme assourdis par un trop plein de pensée mêlé au tambourinement d'un cœur battant trop vite, Silver retrouvait l'once d'espoir qui lui était nécessaire pour aller bien, pour croire que tout était possible. On venait bien de lui rendre l'amour de sa vie, si vite qu'il en resta muet au premier abord, avant qu'un flux de parole ne franchisse ses lèvres. Chanceux. Il était pour cela incapable de retenir l'envie de l'embrasser, pas plus de quelques instants malgré le couteau planté dans son abdomen qui disparaîtrait à un moment où à un autre. Sans attendre, sans même savoir si elle allait l'accepté ce baiser surprise donné par un homme qui croyait au retour violent du karma.
Il l'avait mérité après tout, ce départ. Cette souffrance retrouvée. Lui qui était revenu avec une enfant, qui avait échappé de justesse au mariage, brisant cette promesse... Je t'attendrais. Il s'en voulait pour ça, pour tout ce qu'il avait fait de mal. Prison, vols, drogues en justifiant tout par le fait qu'il avait besoin d'elle, que c'était de sa faute. Que c'était elle, sa cocaïne finalement. Le sevrage lui faisait toujours autant de mal ; La rechute -un baiser surprise un soir de Noël- était catastrophique, violente et le voilà replongeant dans son propre vise, lentement.

Elle est revenue, aussi surprenant que ce le fut pour elle, pour lui. En trois mois elle avait eu le temps de découvrir un temps qui lui était totalement inconnu et dont il ne saurait rien, comme toujours. C'était l'annonce de l’apprentissage de son pouvoir. De sa maîtrise. Elle était revenue parce qu'elle l'avait choisi et y était parvenu, à sa plus grande joie, concluant son explication par ce qu'il attendait depuis longtemps pour éviter de revivre cette solitude soudaine : elle pouvait restée, si elle le voulait. Alors ils n'auraient plus à craindre d'être arraché l'un à l'autre. Était-ce la fin de l'inquiétude ? De la course contre la montre ? La fin de la peur d'une mutation Ô combien complexe. Il l'enlaça lorsqu'elle revint vers lui, totalement réticent à la voir reculer de nouveau, la retenue n'avait plus lieu d'être, c'était déjà trop. « T'es partie que dix minutes, mais ça a suffit pour que tu me manques, un peu.» murmura t-il contre  ses lèvres après qu'il ait rompu leur baiser, l'espace d'un court instant. Aveuglé par ses sentiments plus aucune questions ne se posaient. Plus sur les voyage dans le temps, ni leur relation depuis ces quatre dernières années. Oubliant ce pourquoi il aurait dû s'énerver, ne réfléchissant plus à sa conviction lorsqu'elle lui a dit ne plus l'aimer. Silver revint embrasser ses lèvres si bien que tout fut pardonner sur le moment, épousseté par l'impatience de la retrouver. « Tu vas plus remonter le temps j'espère. Parce que, J'aimerais me souvenir de ça. » Il disait cela avec humour... Une partie de lui espérait pourtant qu'elle n'y ait même pas songé, que c'était totalement oublié. Mais elle pouvait le refaire, c'était un risque et il ne se souviendrait pas des baisers, des mots. Tout cela parce qu'il n’aurait rien vécu de ça. Le verre de lait et la farine serait restés en place et Silver serait retourné à son existante en attendant de la croiser à une autre occasion pour avoir des explications sur le bal de Noël. Cela pouvait se passer tout autrement. Mieux, pire... Le destin faisait qu'il ne le saurait pas, de toute façon. Un charmant sourire s'étirait sur ses lèvres, alors que leurs visages restaient si proche l'un de l'autre et que la tentation de reprendre leurs langoureux baisers le vaincu, malgré son désir de lui parler, bavard qu'il est. Lentement...puis d'un seul coup, comme l'on peut s'endormir, il signait pour un nouveau tour des montagnes russes sentimentales. Dans l’entraînement, il la fit reculer jusqu'à toucher la table derrière-elle où elle avait atterrie. Tout reprenait comme cela c'était arrêté, simplement mît en pause par une décennie d'absence. L'étreinte ressentie comme une délivrance, les baisers s'intensifiaient et l'étau de ses bras se resserrait autour de la taille d'Hollya si bien que les séparer aurait semblé très compliqué. Le temps n'était plus compté, pour une fois. Qu'elle reste, qu'ils vieillissent même, ensemble, dans leur quotidien toujours plus décalé du commun des mortels. Oh oui, il pouvait reprendre ses rêveries, si il le désirait.

Silver était prêt à tout pour la faire rester, du moins c'est ce qu'il se disait. Capable de couper avec sa vie d'avant, d'aller n'importe où pour peu qu'on lui laisse le droit de rester avec elle. Ne plus jamais ressentir ça. La déchirure, la plaie, ouverte il y a bien longtemps qui ne cessait de se lacérer de nouveau. Elle se laissait convaincre par son argument, un nouveau baiser puis un sourire. Il aimait croire qu'ils seraient capable de pouvoir enfin rester ensemble, vivre et avoir un futur tous les deux, une famille. Ne plus avoir à oublier quoi que ce soit. Qu'avec cette envie folle de la garder près de lui il pourrait s'en préserver. Qu'il l'exprime grâce à une étreinte, ou par ses sentiments les plus profonds. Silver avait l'avantage d'être capable de les communiquer, en les lui écrivant. Lui faire ressentir ce qu'il ressentait pour elle, grâce à ce pouvoir dont il remettait souvent en cause l'utilité, comparé au sien, dont la cruauté n'était plus aussi si certaine qu'avant puisqu'ils étaient de nouveau réunis, pour longtemps. Il pouvait y croire. 


Au matin, rien n'avait sembler les réveiller. Ni le soleil, ni le réveil machinalement éteint par l'irlandais encore endormit. Ce n'était pas la première fois, et certainement pas la dernière que les élèves les plus matinaux en week-end râleront de son absence pour leur faire des pancakes. Il rêvait. Souvent de la même chose, mais il s'en souvenait toujours. Ça parlait de sa fille, ça parlait de ses peurs, d'Hollya, de ses meilleurs amis dans ses situations plus ou moins farfelues, de sa famille laissée en Irlande et de sa vie quotidienne, le tout mélangé, aussi désordonné que le restant de sa vie. Les grasses matinées existent, mais cela faisait bien des années qu'il n'avait pas eu l’occasion d'en faire une. Depuis que sa petite fille avaient apprit parler par exemple....ou pire : apprit que sortir de son lit et venir sauter sur son père était un excellent moyen d'avoir ce qu'elle voulait le plus une fois levée : manger. Du haut de ses cinq ans la petite blonde était déjà debout depuis à peine une dizaine de minutes qu'elle était déjà affamée. Sautant hors de son lit la blondinette se précipita hors de sa chambre pour rejoindre celle de son père de l'autre côté du couloir aussi vite que l'éclair, persuadée inconsciemment que, comme tous les jours, il y serait seul et donc ne le dérangerait pas. Elle ne savait pas qu'elle allait non pas réveillé qu'une seule personne, mais bien deux. Parce que ça a toujours été ainsi, et qu'elle ne se souvenait que de cela, son père et elle, et puis c'était tout. Alors lorsqu'elle ouvrit la porte elle ne se priva pas de hurler, en courant vers le lit sur lequel elle sauta violemment. « Papa ! Papaaaa debout ! Debout J'ai faimmm ! » Un grognement se laissa entendre de sous les couvertures, celui du père qui avait très peu dormit et qui bénissait les grasses matinées. Il sentait le lit rebondir sous les sauts de la fillette sans pour autant se décider à ne serait-ce qu'ouvrir les yeux, car il avait peur que tout ceci ne soit qu'une fantaisie de son esprit.  Cela n'aurait pas été la première fois, ni la dernière qu'il se plaisait à imaginer un réveil à deux, tardif et romantique. Éloigné de celui-ci, où le couple se faisait réveiller par une enfant agitée et affamée, mais une chose persistait: la main sur sa taille lui indiquant sa présence qui avait l'air si réelle. Peut-être qu'il avait inventé tout ça ? Tout ce qu'elle lui avait dit, cette révélation pour se consoler de ce temps passé dans l'ignorance. Il voulait que tout soit vrai, s'accrochant à la jeune femme en ronchonnant après la fillette qui s'était assise sur eux par dessus les couvertures sans cesser de remuer. « Leiaaa. » on pouvait percevoir derrière sa plainte un rire léger, étouffé par la couette. Il émergeait, et elle restait réelle. Dans un bâillement bruyant il se dessina à ouvrir un œil pour voir au-dessus de lui le visage de sa fille attendant après lui, comme tous les jours. « Bonjour Princesse...Et bonjour, Khaleesi. » dit-il en souriant à sa tête blonde avant d'aller déposer un baiser dans le cou d'Hollya. C'était parfait. Il était relativement trop tôt à son goût, mais c'était comme ça qu'il aimerait se réveiller tous les jours, avec les deux personnes comptant le plus pour lui. Dégageant ses bras de sous les couvertures il les tendit vers la gamine qui, comme tous les jours vint se loger dans les bras de son père, mais cette fois si, lorsqu'il relâcha leur étreinte elle tomba entre elle et lui, observant la blonde dans le lit de son père, la question lui échappa. « Pourquoi elle est là Hollya ? » Tiens, c'est vrai ça, comment ? C'était un peu compliqué à lui expliquer.

« On va faire sans pouvoir, t'en fais pas. » dans un murmure il rassura Hollya, à la fois amusé de la situation et en quête d'une réponse pouvant peut-être rattraper son histoire de pirate. Dans quelle prétrins ils étaient encore ? Comment expliquer les choses sans débordé d'une honnêteté peut-être un peu trop compliqué pour une fillette. Le temps ralentis lui permettait de réfléchir, de même prendre le temps de les observer toutes les deux. Il était fier, heureux, devant ce tableau attendrissant, sonnant peut-être un peu trop beau pour être vrai. C'était tout ce qu'il voulait, un institut bordélique, des grâces matinées écourtées, la possibilité d'utiliser leurs pouvoirs sans se cacher et des histoires absurdes pour expliquer des choses pas simple à sa fille. Il voulait avoir l'air d'une famille, un couple avec un, deux, trois gamins sans devoir abandonné sa vie à cent à l'heure et ces péripéties. Et il n'aurait pas à le faire. Le brun se rapprocha d'elles, laissant Leia entre eux, la petite légèrement perdue par ce récit de piraterie. Elle observa les deux adulte chacun leur tour, intriguée, avant que son père, l'homme a qui elle devait ses grands yeux bleus ne reprenne la parole. « Le plan secret mon cœur, c'était d'aller la revendre à des pirates et ensuite d'aller la secourir comme un prince charmant... mais j'ai été découvert, alors le plan est tombé l'eau. Mais tu sais quoi? Et bien elle est quand même restée avec moi. On sait jamais, si les pirates revenaient dans le coin...elle était plus en sécurité ici t'es pas d'accord ? » Ce n'était pas mieux, mais il fallait bien continuer dans cette voie pour le moment, avant de trouver les mots peut-être, pour ne pas la brusquer, elle, qui devait toujours de demander pourquoi son père avait subitement changé d'avis. Elle connaissait un peu l'histoire. Savait, qu'il était tombé amoureux très jeune et que cette histoire ne c'était pas très bien développée. Plus grande elle comprendrait, c'est ce qu'il s'était dit. Elle ferait le rapprochement entre un amour perdu et son incapacité a vouloir tourné la page définitivement. Avait-il bien fait ? Oui, a eu jugé par la situation de ce début de mâtinée. Silver déposa une bise sur le front de sa fille, arrangeant ses cheveux blonds en quelques gestes, comme il était tenu de le faire tous les jours. « Papa t'expliquera tout ça plus tard, princesse. En attendant, et si tu allais à la cuisine ? j'arrive très vite. » C'était peu de le dire, il avait largement de la rattraper en dégringolant les escaliers à une telle vitesse qu'on avait fixé certains tableaux ornant les murs en les collant pour qu'ils cessent de tomber sur son passage. La gamine acquiesça, se levant entre eux pour sortir du lit et rejoindre la cuisine. 


Le brun souffla, venant posé sa tête sur l'épaule d'Hollya, il était crevé. Comme quasiment tous les jours en fait, lui qui avait besoin de tellement d'heures de sommeils qu'il n'avait jamais, ou presque. Il vint chercher l'une de ses mains avec laquelle il entremêla ses doigts, observant du coin de l'œil l'union de leurs phalanges. Et si dans une heure il oubliait tout ça. Si elle remontait dans le temps, encore une fois et lui faisait de nouveau oublié ce moment de tendresse, cette nuit et cette soirée où en quelques minutes tout avait basculé, ascenseur émotionnel qu'il était prêt a subir encore et encore, pour pouvoir avoir le privilège de reposer sa tête contre son cou, de tenir sa main dans la sienne et lui dire « On a encore un peu de temps. » Il voulait avoir du temps, toujours plus de temps. Ça passait trop vite, même pour lui, qui vivait tout beaucoup plus lentement que les autres. Tout s'achevait toujours beaucoup trop vite. Il releva le nez et vint déposer un baiser dans son cou, plein de tendresse, d'un peu de gène peut-être. C'était un retour direct à ses souvenirs d'adolescence, a sa vie de jeune adulte aussi quand ils s'étaient retrouvés dans les rues de Londres l'année de ses vingt ans. Pour lui il était passé deux ans, depuis son départ, elle, en avait vécu peut-être deux cents, mille... Mais elle était là, comme elle était là aujourd'hui. Il aurait pu lui dire la même chose qu'il avait dit, ce jour là. Ces trois petits mots qui ne demandait qu'à être répétés encore et encore, mais elle les connaissait déjà. Elle le savait, depuis longtemps, des siècles à aller et venir dans le temps. C'était si clair que lui dire était superflu, ça coulait de source et ça continuera des années encore. Il émit un grognement déplaisant, en jugeant que la fillette devait avoir atteint la cuisine d'ici peu. « Il faudra qu'on lui explique ensemble, sans histoire de piraterie. » lui expliqué peut-être cet amour intemporel, qui perdurait, qui avait rendu son papa dingue plus d'une fois. Tout ça a cause de cette femme qui visitait son jardin quand il était petit, qui l'a toujours fasciné et qui lui a brisé le cœur plusieurs fois. Cette femme qu'il aurait voulut lui donner pour mère et non une humaine effrayée. Il fallait lui expliqué beaucoup de choses a cette enfant, unique. Capable de comprendre les autres, capable d'apaiser les autres. C'était peut-être ça, sa mutation. On en savait toujours rien, mais ils le découvriraient bientôt, tous les trois ensemble. Une famille, c'était possible ? Il en avait l'espoir en tout cas, bouillonnant en lui qui éloignait la grisaille de la séparation. Elle pouvait venir avec eux, Hollya. Formé avec lui ce couple fortifié par les années et portant avec eux les rêves et les envies d'une petite fille qui seraient la leur. Une enfant aller et désirée avec un père et une mère qui s'aiment. Il interrompit sa rêverie en se rappelant Leia qui l'attendait en bas. « Rejoins-nous quand tu seras prêtes d'accord ? » L'irlandais captura enfin ses lèvres, rapidement comme il en avait la mauvaise habitude avant de se lever, et de changer ses vêtements avant même qu'elle ne réagisse. « Et au fait, je t'aime. » lança-t-il avant de filer par la porte, laissant derrière lui une vive lumière rouge flottant légèrement au dessus du sol. Il avait a peine disparu qu'il était déjà arrivé à la cuisine, sans montré le moindre signe d’essoufflement, comme si il avait toujours été là, son arrivée dénoncée seulement par l'arc lumineux et la bourrasque de vents qu'il généra, sans perturbé la petite, habituée à le voir arrivé de façon tout à fait aléatoire. Il lui adressa un énorme sourire, un sourire qu'il n'avait pas tous les jours malgré sa bonne humeur. C'est que tout allait bien, enfin. Tout était à nouveau parfait.