Mikah Artzmann - A Rich Man's Curse (Terminé!)

On peut dire que Mikah a toujours eu une vie plutôt normale... Enfin, relativement normale… Bon finalement, elle aurait été normale si ce n’est que de ce petit pouvoir qu’il a fini par découvrir en 2002. Mais avant ça, tout à fait normal.

Mikah Artzmann, Allemand né à Dresde. Issue d’une famille très aisée, disons qu’il n’a jamais physiquement manqué de rien. Qui dit famille aisée dit aussi « mon père travaillait tout le temps » parce que directeur régional chez Volkswagen et « ma mère connait par cœur le code de loi » parce qu’avocate. Mais tant que Mikah pouvait avoir sa sœur à ces côtés, tout allait bien. Depuis tout jeune, elle et lui étaient inséparables. Bon c’est certain que l’histoire des jumeaux qui ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre est clichée, il le pense lui aussi, mais la vérité demeure que lorsque Edwige lui manque, ça le rend malade, littéralement, et ça rend les autres malades.

Jusqu’à ses 12 ans, tout allait bien pour Mikah. Il avait de bonnes notes en classe, jouait au foot toutes les semaines, il avait quelques bons amis avec qui il passait ses soirées dans la cours arrière, chez ses parents. Non vraiment, tout allait bien pour lui jusqu’au 17 avril 2002.

Mikah avait, depuis quelques mois, compris que quelque chose clochait chez lui. Souvent, s’il était fâché, les gens devenaient malades autour de lui. Rien de bien grave au début, des nausées ou des vomissements, mais au cours des mois, et surtout à force d’expérimentation parce que comme il en avait peur, il voulait comprendre, le jeune mutant fini par réaliser que c’était lui, la cause de tous ces malaises et qu’ils allaient en empirant. Suffisait d’une saute d’humeur pour qu’autour de lui, les gens se retrouvent avec des plaques. Suffisait qu’on le fasse sursauter pour que quelqu’un soit pris d’une toux sanglante. Et suffisait que Franz lui casse le nez dans la cours d’école pour avoir refusé de lui donner son déjeuner pour que ledit Franz choppe la variole.

Heureusement pour Mikah, Franz fut rapidement pris en charge et s’en est remis sans trop d’effets secondaire, mais un évènement comme celui-ci marque et attire l’attention. Pour son propre bien et ça le garçon le comprenait parfaitement, un tuteur fut engagé pour qu’il puisse faire l’école à la maison. On craignait un nouvel incident et des rumeurs circulaient en ville comme quoi le garçon était maudit.  Rapidement on arrêta de lui adresser la parole et les gens commencèrent à changer de côté de rue pour ne pas avoir à s’approcher du garçon.

À partir de cet indicent, la vie en Allemagne de Mikah n’alla qu’en empirant. Bien qu’il ne rendît presque plus personne malade de par le contrôle qu’il exerçait de plus en plus sur ses pouvoirs et l’absence d’interactions sociales, le garçon n’aurait pas pu être plus malheureux. Prisonnier de sa propre maison, il se retrouvait sans ami, ses parents le craignait et il n’osait même plus sortir plus loin que la cours arrière. Plusieurs fois, il a songé à mettre fin à ses jours, ne voyant pas l’intérêt d’une vie passée enfermé dans sa propre maison à craindre son propre corps. Si ça n’avait été de sa sœur, il aurait sans aucun doute passé à l’action et n’aurait jamais connu l’institut.

Un peu avant ses 16 ans, on cogna à la porte. Devant lui, un homme en chaise roulante encadré par deux autres inconnus. Le premier réflexe de Mikah fut évidemment de refermer la porte. On le craignait depuis tant de temps qu’il en était venu à penser qu’on ne pourrait que venir pour se débarrasser de lui pour de bon. Mikah ne parlait que très peu anglais à l’époque et si ça n’avait été des images que Professeur Xavier lui transmit par télépathie, il aurait probablement pris ses jambes à son cou et disparu par la porte arrière. Mais il y avait quelque chose de calmant dans ce qu’il voyait. Même s’il s’agissait des expériences les plus horribles qu’il ait vécues au cours des dernières années, il y avait quelque chose d’étrangement rassurant dans tout ce qu’il voyait. Finalement, quelqu’un savait et n’avait pas peur de lui. Et, alors qu’il repassait la tête par la porte d’entrée, il put constater que les trois êtres devant lui n’avaient rien d’hostile. Au contraire, la femme qui les accompagnait lui souriait doucement. Mis à part sa sœur, personne ne lui avait souri depuis des années.

Il accepta de les laisser entrer et les invita, dans un anglais très cassé, à passer au salon. Là, on lui expliqua ce qu’il était et les possibilités qui s’ouvraient à lui. Une académie existait aux États-Unis où il aurait la possibilité de côtoyer des gens comme lui ; des gens dotés de capacités extraordinaires. Certains, comme lui, possédaient des dons qui demandaient à être domptés, raffinés et contrôlés pour qu’ils ne présentent plus de menace dans leur imprévisibilité. D’autres, comme celui de sa sœur, ne demandaient qu’à être raffinés et perfectionnés afin qu’ils puissent mieux servir.

Mikah accepta de partir sans même réfléchir. Il n’en pouvait plus de rester enfermé et s’il pouvait avoir la chance d’avoir une nouvelle vie, il allait la prendre sans hésiter. Et ses parents acceptèrent aussi. Aussi douloureux que ce fût de l’avouer, leur fils les terrifiait et ils espéraient que si Mikah passait du temps à l’Académie, ça leur ramènerait le petit garçon doux, drôle et vif qu’ils avaient connu.

C’est sans même regarder derrière que Mikah quitta l’Allemagne. Plus rien ne le retenait. Il savait que sa sœur le rejoindrait bientôt – elle devait terminer son année scolaire – et rien ne pouvait être pire que les dernières années vécues.

Évidemment, près de quatre ans d’isolement ont un impact peu négligeable sur la vie de quelqu’un. Encore aujourd’hui, Mikah peine à créer des liens avec les autres, spécialement les homos sapiens. Il ne leur en veut pas, il comprend leur crainte, mais il préfère éviter de se retrouver dans une situation semblable à celle qu’il vivait en Allemagne. Ses années d’études à l’académie l’ont cependant beaucoup aidé. Il s’est fait quelques amis qui lui sont chers, il a appris à complètement maîtriser son pouvoir et même à l’utiliser à bon escient, ironiquement.

Comme il a toujours eu beaucoup d’intérêt pour les sciences, spécialement la biologie, il lui semblait tout indiqué, après avoir terminé ses études à l’académie, de poursuivre ses études en biosciences et plus particulièrement en épidémiologie. Aussi étrange cela puisse paraître, Mikah a toujours eu l’impression que pour mieux comprendre son pouvoir, savoir à quoi il avait réellement affaire et connaître les répercussions que celui-ci pourrait avoir, le meilleur moyen était d’en étudier le domaine. Et puis, c’est facile d’étudier une épidémie en laboratoire quand on a quelqu’un qui peut contaminer sans grand problème le plus petit des échantillons avec la maladie désirée.

Il va sans dire, Mikah n’a peut-être pas un pouvoir spectaculaire, il n’arrive pas à bouger des objets avec sa pensée ou à les faire exploser avec ses yeux, mais son pouvoir demeure un sérieux danger pour ceux qui l’entourent. Il l’a bien longtemps vu comme une malédiction plutôt qu’un don, mais il préfère voir les choses du bon côté et apprécier qu’un pouvoir de cet amplitude soit tomber sur une bonne personne. En attendant, s’il peut arriver à aider les gens avec ce qu’il a, il le fera sans hésiter.