Don't hug me I'm scared

Don't hug me, i'm scared

Même si Prosper arrivait à mieux contrôler ses téléportations, ce n’était toujours pas parfait. Il lui arrivait, sous le coup de l’excitation ou de la colère, de se retrouver à l’autre bout du Manoir, et le fait est qu’il avait eu de grosses frayeurs très récemment. Il devrait peut-être en discuter avec un des professeurs, non ? Bref, tout ça pour dire que dans sa grande folie du moment, alors qu’il lisait un livre à toute vitesse, pris dans la spirale narrative au rythme effréné, le jeune mutant se retrouva juste derrière une jolie fille qu’il avait déjà aperçue dans le Manoir. C’était Ambre, une magnifique rousse qui lui avait tapé dans l’œil, forcément. Comment faire autrement ? Prosper était si sensible au charme, à la beauté humaine, il était si plein de sentiments tout mous qu’il était physiquement incapable de résister.

Il allait profiter de cette téléportation hasardeuse mais pourtant pas catastrophique pour l’aborder, lui parler un peu et peut-être faire plus ample connaissance — et plus si affinités — mais il fut arrêté tout net par un coup dans l’estomac. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Abasourdi, Prosper essaya de reculer, ses bras tenant son ventre. Le prochain coup le manqua, et il fallut un certain temps au mutant pour comprendre : il s’était de nouveau téléporté, à quelques centimètres seulement de l’endroit où il était juste avant. Assez pour ne pas se prendre le coup qui lui arrivait dessus. Un réflexe heureux, autre signe que sa maîtrise était de plus en plus stable.

— Arrête !!! Stop ! Arrête, me frappe pas ! Je… J’ai pas fait exprès ! Je sais que c’est chiant mais j’ai pas fait exprès !

Et il ne faisait pas non plus exprès de continuer à se téléporter en se décalant de quelques centimètres par ci ou par là, alors qu’il essayait de s’approcher d’Ambre sans qu’elle lui colle de nouveau une mandale.

— Wow, ça fait mal… t’es vraiment plus douée que moi… Faudrait que tu m’apprennes !

Prosper ajouta cela avec un petit sourire. Il le pensait vraiment, mais il savait très bien qu’Iggy aurait sûrement tout un tas de trucs à redire, et que, basiquement, le Russe allait faire son chiant. Il soupira, baissa les bras, et essaya de rester hors de portée des poings ou des pieds d’Ambra. On n’était jamais trop méfiant, non ?

AVENGEDINCHAINS

Ambre & Prosper

La meilleure défense, c'est l'attaque

La journée se passait plutôt bien. J'avais enchaîné les cours sans soucis majeurs et il faisait beau. Que demander de plus ? Oh, j'aurais pu trouver des tas d'idées, dont pas mal qui auraient inclus Edward mais je sais aussi me contenter de ce que j'ai. Et puis, je n'étais pas peu fière de moi. Je finissais par être acceptée des élèves, vraiment acceptée. Ils s'étaient fait à l'idée qu'une humaine leur enseignait et moi à celle de devoir m'attendre à tout.
J'avais réussi à me détendre, je n'étais plus sur mes gardes. En même temps, il valait mieux, ça faisait plus de six mois que j'enseignais à présent. Je ne m'inquiétais même plus de voir des visages à la peau bleue, ou vert, ni toutes les autres excentricités donc l'institut regorge. J'avais presque triomphé de ma phobie des télépathes et je faisais du bon travail.
Du moins, c'est ce que je me disais tous les matins.
Le pouvoir de l'auto-suggestion est souvent négligé...
Bref, tout allait bien. J'avais ma pile de feuilles, des copies que j'allais corriger avec entrain quand, d'un coup, je sentis un truc juste derrière moi.
Des années de pratique d'arts martiaux divers et variés, ça laisse forcément des traces ou, dans ce cas précis, des réflexes. Quand un truc te menaces, tu cognes, tu vois après. Je sais, c'est pas super pédagogique ni bien humaniste, mais en même temps, en général, quand une personne entre dans ton espace vital c'est pas bon signe. Je ne suis pas traumatisée, je n'ai pas de stress post-traumatique ou de choses dans le genre, mais j'ai des réflexes.
Je voudrais pouvoir dire que ce sont ces réflexes qui ont frappés (~~#JeuDeMotPourri~~), mais c'est bien mon coude qui est parti direct dans l'estomac du type. J'ai lâché les feuilles, question de priorité, et je me suis retournée alors même que mon poing partait déjà. Objectif : le nez. C'est pas mortel, mais ça fait mal, et ça saigne, beaucoup. Ensuite, j'aurais avisé.
Ca ce sont les réflexes qui l'ont dictés, ça s'est passé trop vite pour que mon cerveau ne raisonne et qu'il me fasse remarquer que c'était une mauvaise idée. Heureusement, même si ça m'a bien surprise, l'homme disparut avant de voir son appendice nasal broyé. Solidement campée sur mes jambes, les deux poings ramenés en position de défense, c'est-à-dire comme un boxeur, je l'ai cherché un instant des yeux et il m'a à nouveau fait sursauter le con. Mais, cette fois-ci, je me suis retenue de cogner.
Aussitôt, il me lança qu'il ne le faisait pas exprès, m'enjoignant à ne plus frapper. Après quelques instants à tenter de le suivre du regard, je dus admettre que je venais de faire une boulette. Non seulement c'était un élève, mais en plus il semblait sincèrement galérer avec son pouvoir.
Oupss...

— Wow, ça fait mal… reprit-il tandis que je baissais les bras pour lui montrer qu'il était désormais or de danger. T’es vraiment plus douée que moi… Faudrait que tu m’apprennes !

Il commençait à me faire mal au crâne à apparaître et disparaître comme ça, mais je me voyais mal le lui reprocher.

_ Pardon, pardon ! Je suis vraiment désolée ! J'ai agi par réflexe avant de voir que... Tu ne me voulais pas de mal. Ca va ? Rien de cassé ?

En m'entendant le prononcer à haute voix je réalisais que, oui, je pouvais tout à fait lui avoir cassé un truc. Je me sentais encore plus mal.

_ Tu veux aller à l'infirmerie ? Tu n'as pas de mal à respirer ? Pas de douleur quand tu respires ? Prends une grande inspiration et dis-moi... Attends, laisse-moi voir tes côtes...

Comme toujours, j'avais parlé avant de réfléchir parce que ça impliquait de le toucher, chose dont il ne devait pas vraiment avoir envie, au milieu du couloir en plus et en sachant que je ne suis pas médecin.
Et puis, accessoirement, il aurait fallu qu'il arrête de se télé-transporter...

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Ce pouvoir était vraiment pourri. Genre, tu te baladais tranquille et soudain, la seconde suivante, tu te prenais un bon coup de coude dans l’estomac. Génial. Le rêve ! Prosper étouffa un cri de douleur et remercia — paradoxalement — son pouvoir de lui éviter un coup qui lui aurait sûrement pété le nez. Cette rousse était vraiment douée pour les arts martiaux…! On aurait Buffy mais… euh, en rousse.

Prosper eut un choc en la reconnaissant, pourtant. Un autre choc, psychologique, celui-ci. Cette ‘rousse’ était une prof, et il n’avait pas du tout tilté que c’en était une… Pourtant il avait déjà assisté à ses cours et… Mais sur le coup, il n’avait juste pas fait le rapprochement. Se manger une beigne n’avait pas aidé non plus, cela dit.

Après, Mlle Scott avait l’air d’être vraiment surprise, et s’excusait platement. Elle n’avait pas fait attention et avait agi par réflexe… Ce qui était encore plus impressionnant, en fait.

— Vraiment…? Mais vous avez appris ça où ? C’est… euh plutôt pratique… sauf pour les dommages collatéraux, je suppose…?

Prosper essaya de calmer sa téléportation, avec plus ou moins de succès. Il avait bien arrêté de clignoter rapidement, mais il lui arrivait encore de se décaler de deux ou trois centimètres toutes les deux minutes. C’était beaucoup plus calme et stable, en somme. Il en était même étonné, lui qui galérait toujours à gérer ces disparitions surprises.

Quant à son état physique, ça avait l’air d’aller, plus ou moins. Prosper allait vérifier par lui-même quand Mlle Scott s’approcha et se proposa… L’étudiant rougit violemment et se téléporta un peu plus rapidement, avant de se stabiliser de nouveau. Il fit un pas en arrière, et secoua violemment la tête. Non seulement ça ne l’aurait pas fait de se faire prendre en train de se faire tripoter par une prof, mais en plus Iggy aurait été vraiment fâché de le savoir. Parce que bon, après le coup de la piscine avec Jace… On aurait pu croire qu’il n’était plus à ça près, non ? Mais c’était sans compter la jalousie maladive de son ami un peu spécial. Qu’il n’avait pas vu depuis quelques temps d’ailleurs…

— Non non ça va je pense, je n’ai rien de cassé, pas… pas besoin d’aller à l’infirmerie je pense.

Prosper glissa tout de même ses mains sous son t-shirt pour palper ses côtes, remontant au passage le tissu pour dévoiler une partie de son ventre. Ses côtes avaient l’air normales, ce qui était une bonne chose. Qu’il se tripote dans un couloir l’était peut-être un peu moins.

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Ambre & Prosper

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Je m'étais excusée platement. C'était le moins que je puisse faire mais ça ne me semblait pas suffisant. Pendant un instant, je considérais la possibilité de lui proposer de me rendre la pareille puis je me raisonnais. Déjà, j'étais sa prof donc ça aurait posé des soucis évident. Et puis, il semblait tellement timide que je l'aurais traumatisé plus encore.
Des fois, j'ai des idées à la con quand même.
Bref, il reprenait du poil de la bête ou, au moins, ne tombait pas dans les pommes tout en continuant à disparaître et réapparaître de manière anarchique. Je m'en voulais, vraiment. Il me demanda où j'avais appris à me battre, je répondis.

_ J'ai appris la boxe en Thaïlande, mais ça ça tiendrait plutôt de Juiji-Tsu. C'est pour la défense normalement... Vraiment, je suis désolée.

Il allait sûrement commencer à le croire au vu de mon air dépité. Parlant d'air dépité, ce fut à son tour quand je proposais stupidement de m'assurer qu'il allait bien. Je ne pensais pas à mal, naturellement, mais il rougit et disparut aussitôt me signifiant clairement qu'il n'en avait pas trop envie, ce que je pouvais comprendre.
Je me figeais donc, pour lui montrer qu'il n'avait ~~plus~~ rien à craindre. Si on m'avait dit un jour que je frapperais un élève, je ne l'aurais jamais cru. Il me répondit que ça allait et j'en soupirais de soulagement.

_ Tu es sûr ? Tu ne veux pas y aller par acquis de conscience ?

Bon en même temps, il ne semblait pas en sucre et, pour m'en être payé un bon nombre, je savais qu'un coup ça fait souvent mal sur le coup ~~#JeuDeMotRamucho~~ et qu'ensuite ça passe en ne laissant qu'une ecchymose. Or, ça n'a jamais tué personne. Les hémorragies internes, oui, mais je doutais d'en avoir provoqué une.
Je n'avais pas tapé avec toute ma force, juste celle de la surprise et des réflexes. La première chose que j'ai appris en boxe Thaï c'est de modérer mes coups. Celui qu'il a pris, il n'était destiné qu'à déstabiliser, le temps de voir à qui j'avais affaire.
A priori, ça l'avait déstabilisé...
Histoire de reprendre un semblant de normalité, je décidais de changer de sujet.

_ Ca t'arrive souvent de perdre la maîtrise de ton pouvoir ? Ou tu voulais te transporter ici mais tu n'avais pas anticipé qu'il pouvait y avoir quelqu'un ?

Non, je ne cherchais pas à le culpabiliser. C'était de ma faute et j'en assumais la pleine responsabilité. Je voulais juste comprendre.

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La prof avait voyagé pour apprendre tout ça et Prosper en était sincèrement admiratif. Il aurait bien aimé pouvoir lui aussi devenir super badass en devenant le disciple d’un maître d’arts martiaux super mystérieux au fin fond d’une grotte afghane, mais il n’était que Prosper Harlington, un pauvre looser de Pittsburg. Il essaya de sourire pour montrer que tout allait bien, mais son expression se transforma en rictus. Il avait encore trop mal. Peut-être qu’il devrait suivre les conseils de la prof et aller à l’infirmerie ? Mais en même temps, il y passait tellement de temps… Et il était quasiment sûr que ce n’était trois fois rien. Pas de quoi s’inquiéter ! Il secoua la tête, baissant les yeux. Il était mal à l’aise, intimidé par une prof qui pouvait le mettre K.O. sans sourciller, et intrigué qu’elle ait l’air si adorable et désolée. Elle était tellement à l’opposé de ce à quoi il se serait attendu, à la fois en tant que professeur et en tant que femme. Cette personne était fascinante.
Il rougit.

Il allait même s’en aller quand Mlle Scott embraya sur un autre sujet, bien plus épineux. Est-ce qu’il maîtrisait son pouvoir ? Avait-il bien entendu ? D’habitude, ce n’était pas une question qu’on lui posait. C’était assez évident pour que le doute ne soit pas permis. Et pourtant, aujourd’hui, on la lui posait. Était-ce un signe d’amélioration, ou une simple politesse ? Prosper fut désarçonné pendant un moment, son esprit trop perturbé pour trouver quelque chose à répondre.

De longues secondes passèrent avant qu’il ne secoue enfin la tête et n’ouvre la bouche. Les mots n’en sortirent pas de suite, pourtant, manifestation supplémentaire de sa stupeur. À ce point-là, il allait devoir se justifier, au moins un peu.

— Je… euh… souvent on ne me le demande pas… Je… non, j’ai du mal à maîtriser mon pouvoir. Je me téléporte un peu n’importe comment… Ça va un peu mieux depuis quelques temps, mais bon… C’est pas parfait.

Il ponctua sa phrase d’un rire nerveux, détournant le regard en se grattant la nuque. La proximité d’une aussi jolie jeune prof, visiblement concernée par sa santé, c’était largement suffisant pour le mettre dans tous ses états. Et comme d’habitude dans ces moments-là, son pouvoir revenait faire des siennes. Prosper se téléporta légèrement sur la gauche, puis en arrière, et sur la droite, comme si son être tout entier était victime d’interférences. C’est comme ça qu’on devrait l’appeler, tiens. Interférence. Larsen visuel. Machin relou et moche qui clignote.

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Ambre & Prosper

La meilleure défense, c'est l'attaque

Le pauvre n'avait pas l'air en grande forme. En même temps, c'était ma faute et amplement justifié. Il tenait néanmoins debout et ne semblait plus complètement K.O. ce qui était un bon début.
Assez rapidement, je notais autre chose, de la timidité ? J'arquais la tête légèrement sur le côté. Ce n'était complètement incohérent, je devais lui faire un peu peur. Ca me gênait vraiment parce que je ne suis pas quelqu'un de violent. Je ne voulais pas qu'il ait peur de moi ou qu'il garde cet a priori. C'est pourquoi j'avais changé de sujet... Et l'avait de nouveau fait bugué le pauvre.
Il allait finir par croire que je lui en voulais...
Il me répondit finalement et j'enchaînais direct. A croire que passer près d'un an dans l’institut ne suffisait pas à tarir ma curiosité.

_ Je vois, lançais-je alors que ce n'était pas tout à fait vrai. Tu voulais de téléporter quelque part ou c'est juste arrivé ?

Ca n'avait pas grande importance, mais bon je voulais lui prouver que je suis gentille, vraiment. Et que je me soucie de mes élèves, y compris en dehors des cours.
Sans m'y attendre, je me mis à penser à Emerick, mon ex compagnon qui aurait forcément su mieux que moi gérer la situation puisque lui-même était prof de vol. Puis je me souvins qu'il m'avait quittée pour une autre et qu'il avait quitté l'institut du jour au lendemain. Je devais donc me débrouiller.

_ Essayes de respirer à fond, lui dis-je, même si ça valait autant pour moi que pour lui qui continuait à apparaître et disparaître.

Heureusement que je ne suis pas épileptique.

_ Calmes-toi et essaie de te fixer à un endroit précis, d'accord ?

Comme si j'avais la moindre idée de ce qu'il devait faire, le pauvre !

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Il n’en fallait déjà pas beaucoup à Prosper pour paniquer en temps normal, mais alors là… La situation le dépassait totalement et tout ce qu’il désirait, c’était repartir tranquillement dans sa chambre pour continuer à lire. Il ne pouvait pas en vouloir à Mlle Scott de s’inquiéter pour lui, d’insister pour qu’il aille à l’infirmerie ou de lui poser des questions quant à son pouvoir foireux, mais ça le mettait mal à l’aise et il avait bien du mal à cacher cet état de fait. Il bredouilla donc une réponse, gêné de sa maîtrise désastreuse de son pouvoir.

— C’est juste arrivé. Un peu comme d’habitude. Je ne cherche jamais vraiment à me téléporter… En fait, quand j’essaie de le faire, je n’y arrive pas.

Ce n’était pas tout à fait vrai. Il lui était arrivé de réussir à se déplacer grâce à son pouvoir, mais il n’avait pas encore compris comment faire, exactement. Se concentrer ne suffisait pas vraiment, ou alors il essayait ‘trop fort’. Il devait peut-être lâcher prise, mais l’idée de se laisser aller lui faisait tellement peur qu’il n’arrivait pas à s’y résoudre. Il était persuadé de courir à la catastrophe s’il ne tentait pas de contrôler un minimum son don. Ce serait vraiment trop nul de mourir connement simplement parce qu’il n’avait pas pu se téléporter correctement…

Prosper essayait de trouver un moyen de prendre congé poliment quand Mlle Scott lui donna quelques conseils. Elle lui faisait un cours, là comme ça ? Dans le couloir ? Abasourdi, le jeune homme mit du temps à réagir, avant de hocher lentement la tête. Il n’avait pas grand-chose à y perdre, de toute façon. Il était persuadé que ça ne marcherait pas.

Il suivit les conseils de Mlle Scott, respirant lentement, calmement. Il ferma les yeux, et essaya de visualiser un endroit : la première chose qui lui vint en tête ce fut sa propre chambre. Il la voyait dans les moindres détails, jusqu’aux draps chiffonnés sur le lit et à la pile de livres qui traînaient sur le sol. Il essaya alors de déclencher sa téléportation, mais le problème c’est qu’il ne savait pas comment faire. C’était ça qu’il n’avait toujours pas compris. C’est comme s’il avait une voiture et qu’il savait en théorie comment la conduire, mais il lui manquait les clés. Et peut-être même le carburant. Il aurait beau tenter d’utiliser sa téléportation, ça n’allait pas changer grand-chose.

Après quelques longues secondes où il resta sur place, il rouvrit les yeux et regarda Mlle Scott en secouant la tête.

— Rien à faire.

Peut-être pas, car en faisant cela, il avait cessé de clignoter sur place.

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Ambre & Prosper

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Bon bah c'était officiel, j'avais traumatisé un élève.
Autant dire que je n'étais pas très fière de moi et que je n'avais pas même l'espoir que ça reste entre nous. Je m'en expliquerais, au besoin, mais j'avoue que je n'aurais que l'argument de la surprise pour me défendre. Je n'arrivais pas à croire que ça ne lui était jamais arrivé. Je veux dire, avec un pouvoir comme ça... Je ne suis pas la seule à avoir un instinct de survie, si ? En plus, j'ai même pas de pouvoir moi !
Ce truc, c'était super dangereux quand on y réfléchit...
Le pauvre me répondit qu'il ne parvenait pas à se téléporter quand il souhaitait le faire, c'était donc bien qu'il y avait un sérieux problème, suffisant pour que je m'improvise prof en pouvoir, et que j'essaie de le calmer. Je ne suis pas une spécialiste, mais ça semblait être la base logique. Il ne m'envoya pas bouler. En même temps, à le voir aussi peu sûr de lui, je me dis qu'il n'était certainement pas du genre très incisif. J'espérais pour lui qu'il savait se défendre et qu'il ne se laissait pas trop marcher sur les pieds.
Mais ça n'en donnait pas l'impression.
Le pauvre.
Oui, je sais, je me répète.
Pendant ce temps, il fit l'effort de m'écouter mais afficha une mine désolée, visiblement inconscient de ce qui se passait.

— Rien à faire.

J'eus un sourire pour l'encourager.

_ Ca fonctionne plutôt pas mal, lui fis-je remarquer en reculant un peu pour lui laisser plus d'espace. Regarde, tu restes sur place à présent.

C'était une victoire. Une petite, mais une victoire quand même, alors autant l'encourager. Bon je ne pouvais clairement pas l'aider beaucoup plus, au moins dans ce domaine, mais je suis plutôt têtue comme nana.

_ Ca te dit de venir boire un café ou un thé dans mon bureau ? On pourrait discuter tranquillement de tout ça.

Vraiment, il ressemblait à un oisillon sans défense.

_ Tu n'es pas obligé, naturellement, et tu es encore moins puni. Mais ça soulagerait un peu ma conscience. Et puis, je n'ai pas vraiment envie qu'on me prenne pour un bourreau d'élève.

Il n'y a aucune honte à utiliser toutes les cartes qu'on a en main, y compris en culpabilisant ~~sa victime~~ son élève !
Surtout si c'est dans son intérêt.

HRPG : Désolée pour l'attente !

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