Keep my glass full until morning light - Matthew Koskinen

Ton père, c’est qui pour toi…?

Mon vieux, c’est Olli Koskinen, un Finlandais installé à Canterbury, dans le sud de l’Angleterre, depuis la fin des années soixante. C’est juste un comptable au sein d’une franchise de supermarché, rien de super glamour. C’est un mec un peu rigide en apparence, qui parle peu, qui fait des blagues pince-sans-rire, plein d’autodérision. C’est un mec vraiment drôle, quand on creuse. Le problème, c’est que mis à part ma mère, y a pas grand-monde qui a creusé. Il a pas beaucoup d’amis, mais ça a l’air de lui suffire.

Et ta mère ?

Une Anglaise, pure souche. Joan Koskinen, née Rutherford. Elle a rencontré mon père dans le pub où elle bossait et je pense que vous avez compris que c’est elle qui a fait le premier pas et tous ceux qui ont suivi. Un peu contre l’avis de mes grands-parents d’ailleurs, mais au final, tout le monde a vite accepté sa situation. Mon père est un mec bien, même s’il est roux.

Ta sœur ? Et ton frère ?

Meryl, c’est un cas. C’est ma jumelle, fausse jumelle bien évidemment, alors on a été élevés ensemble mais je sais pas… On arrive à être proches, à s’adorer sans vraiment se connaître. Je crois pas qu’elle ait compris ou vu venir mon départ à New-York, alors que Philip, lui, il avait capté tout de suite. Philip, il a trois ans de moins que nous, et même si on s’est souvent accrochés, je sais que si je vais mal, c’est vers lui que je dois me tourner, pas vers Meryl qui comprendrait rien. Elle a déjà pas compris que mon mariage était complètement fake… Mes vieux aussi sont tombés dans le panneau. Mais Philip, lui, il arrive à voir derrière mon écran de fumée. C’est pour ça que c’est mon meilleur soutien, et mon pire ennemi.

C’était comment à la maison ? Tes vieux, ils étaient sympas ?
Ouais, la plupart du temps. Fallait pas faire un pas de travers, mais ça c’est normal. Maman déteste qu’on lui mente, mais c’est si facile en même temps… Papa comprend la plupart du temps, et il dit rien. Mais il sait. Je sais pas lequel est le pire.

T’as été surprotégé ?

Nan. Mon vieux était plutôt du genre à nous laisser faire des erreurs, quitte à ce qu’on finisse blessés. Ça rendait ma mère chèvre, mais c’était la meilleure façon de m’apprendre un truc à l’époque.

Tu t’es senti rejeté ou, au contraire, chéri et aimé ?

Par mes parents, je me suis jamais senti mis de côté. Meryl avait tendance à me sortir des trucs plutôt blessants, mais Philip compensait sa connerie. On se battait beaucoup entre frères, parce qu’il sentait que j’avais besoin de me prendre les coups que je recevais pas de Papa & Maman. Ouais, j’dois être un peu timbré… Mais je pense que c’est plutôt un vice de fabrication, quelque chose qui a toujours été là. Mes parents sont pas responsables.

C’était quoi votre situation économique ?

On vivait bien. Classe moyenne. Pas grand-chose à dire. Mes parents ont dû faire un prêt pour ma batterie, que j’ai dû rembourser quand j’ai commencé à bosser, mais ça c’est normal. Meryl, Philip et moi on a bossé quand on était au lycée, histoire d’avoir de l’argent de poche. Meryl, c’était pour se payer les consos en boîte, Philip pour se faire sa collection de bouquins et moi, pour ma batterie et les concerts.

C’est quoi ton rapport à la religion ?

Je m’en fous. Chacun la sienne. Moi je suis pas vraiment croyant.

Et côté politique ?

Même principe. Chacun fait ce qu’il veut. La politique m’intéresse pas trop de toute façon. J’ai juste envie qu’on fasse quelque chose pour les mutants. Faut trouver une solution.

T’as fait des études ? Quel genre ? Tu te considères intelligent ?

Euh... Je sais pas trop. Je pense pas que je sois stupide, mais j’suis pas non plus un génie, faut dire ce qui est. J’ai fait des études de gestion, mais seulement pour savoir comment gérer un bar. J’ai récupéré le pub où travaillait Maman vers mes 25 ans, mais je suis pas resté à Canterbury très longtemps. Deux ans plus tard, j’ai tenté l’aventure à Londres, et encore un peu après, j’ai rencontré Tina et j’suis parti à New-York. Mon truc, c’est la musique. Le reste m’intéresse pas vraiment.

Tu penses que ton éducation se ‘voit’ ? Les gens captent, ou pas du tout ?

Je suis bon pour camoufler des trucs. Je m’adapte aux gens que je fréquente : je peux être super poli, très classe, ou jurer comme un charretier. Ça dépend vraiment de la personne en face de moi. Je suis pas idiot, je lis quand j’ai le temps de le faire, j’ai un vocabulaire et une maîtrise de l’anglais suffisante pour jouer les caméléons sans trop me fouler. Je dissimule parfois mon accent anglais — c’est pas un accent d’ailleurs, c’est l’anglais de souche, merde ! — quand je sais qu’il pourrait me poser problème.

C’était comment l’école ? Les profs, les autres gamins…?

C’était… Bizarre. C’est pas que j’aime pas les gens, mais je suis pas spécialement à l’aise avec eux. Et quand t’as treize ans, les gamins sentent cette peur là. J’étais pas du bon côté de la chaîne alimentaire, clairement pas. Heureusement, j’avais la musique, parce que Meryl était pas forcément d’une grande aide. Je me souviens aussi de deux ou trois profs assez cools et consciencieux pour comprendre qu’il se passait quelque chose. Mais entre savoir et pouvoir faire quelque chose… Y a un gouffre.

Tu faisais partie d’un club, t’animais quelque chose en dehors des cours, ou t’étais du genre solitaire ?

J’étais plutôt discret. Je participais seulement aux clubs de musique et ce genre de trucs, mais je me suis jamais vraiment impliqué dans un groupe avec un nom et un line-up fixe, ce genre de choses.

T’as des diplômes ?

Ouais. Un truc pas folichon en gestion & compta. Juste de quoi savoir diriger une entreprise pas bien grosse.

Parle-moi de ton métier. Tu l’aimes ? T’en attends quoi ?

Ouais ouais, j’aime ça, sinon je pourrais pas faire ça de ma vie, même pour la gagner. Je fonctionne à la passion, et faire des cocktails en écoutant de la musique, c’est ça que j'aime. Parfois je mets l’ambiance en sortant un ou deux instrus. Ça me suffit.

T’as voyagé ?

Bah ouais : j’suis né à Canterbury, mais j’ai fait un petit tour en Angleterre, j’ai aussi visité Paris et Bruxelles quand j’étais gamin, j’ai vu Dunkerque et Lille… Et j’ai mis de côté pour aller visiter Turku, la ville natale de mon vieux. On l’a emmené, lui et Maman, c’était vraiment sympa.
Et puis là, j’habite à New-York.

Ça t’a apporté quoi ?

Je sais pas trop. J’avais l’impression de sortir de mon trou, de voir les choses sous un autre angle. C’est pas un truc qui s’explique.

C’est quoi ta plus grande désillusion ? Comment tu te sens aujourd’hui ?

Ça va. J’ai pas le choix, faut bien faire aller. Un problème n’existe que s’il est connu, non ?

Il y a des événements politiques, historiques ou sociaux qui t’ont marqué ?

Je m’intéresse pas vraiment à la politique ou à l’histoire… Ouais j’ai entendu parler de la guerre civile en Irlande — la religion ça peut vraiment foutre la merde — mais je m’en fous un peu. Nan ce qui m’a marqué c’est la naissance de la brit pop, du trash metal, du folk metal.
Et puis le coming-out géant des mutants, bien sûr.

Il y a des personnes que tu admires ? Que tu détestes ?

J’ai toujours eu une grande admiration pour les musiciens qui arrivent à faire des trucs hyper techniques, mais je sais pas vraiment si ça compte. Je pense que j’apprécie mon père plus que je ne veux bien l’admettre.
Et je déteste toutes les filles du lycée qui se foutaient de ma gueule. Ça fait un sacré paquet de personnes, alors bon… C’était il y a longtemps. Pourtant, le souvenir reste là, gravé dans un coin de ma tête. Et puis il y a moi. Je me déteste, faut bien que je me rende à l’évidence.

Tes idéaux, en amitié et en amour, c’est quoi ?

J’suis pas vraiment du genre à avoir beaucoup d’amis. C’est pas que je les choisis bien, c’est que je les vire très vite. Ça me dérange pas de virer quelqu’un de ma vie à la moindre incartade… Je suis intransigeant sur certains trucs. La vie privée, le respect… Je pourrais pas être ami avec quelqu’un qui l’ouvre à la moindre occasion, surtout si c’est pour raconter des trucs qui le concerne pas.

Qu’est-ce que t’attends de tes partenaires amoureux ? T’es à l’aise avec ta sexualité ?

Merf. Je suis obligé de répondre ? Bon, d'accord... Je reste jamais assez longtemps pour avoir un avis précis là-dessus. Quant à être à l’aise, j’ai pas vraiment le choix, je crois. Certains sont nés pour ça, d’autres y travaillent pour réussir, et d’autres sont projetés dedans. Je fais partie de la dernière catégorie. Si je nage pas, je me noie. Alors j’ai appris à nager. À savoir si ça me plaît ou non, j’aurais du mal à répondre.

Et tu t’investis dans des activités politiques, sociales, culturelles ou caritatives ?

J'aime bien faire des soirées spéciales où les bénéfices sont reversés à une association, mais c’est tout. J’aime pas faire partie d’un groupe, même si je suppose que tout peut changer. Et puis, avec ce qu’il se passe avec les mutants… on sait jamais.

T’as une passion ? Des hobbies ?

La musique. Je joue de la batterie, de la basse, un peu de guitare et je me suis découvert une passion pour la flûte un peu avant de quitter Londres. Je fais pas grand-chose d’autre sinon… Boire ? Je vais parfois au ciné aussi.

Ton appart’ ressemble à quoi ? T’aimes quoi comme déco ?

J’aimerais bien déménager là, c’est vraiment miteux là où j’habite, en plus je suis pas trop porté sur le ménage alors bon… Tant que mon lit est relativement propre, ça me va. La salle de bains aussi. La cuisine, je m’en fous un peu, je suis du genre à manger n’importe comment. Je devrais investir dans un petit pc portable, parce que mon téléphone suffit pas pour certains trucs, mais j’arrive pas à me décider à revendre ma basse. Ma batterie est restée en Angleterre : j’ai débarqué à New-York il y a peu, j’aurais dû la vendre avant de partir, mais j’ai pas réussi à m’y résoudre. Trop attaché. En attendant, j’espère en trouver une dans le bar qui m’emploiera : on sait jamais. Niveau déco, je m’en fous un peu.

Et ton look ? C’est important pour toi ?

Pas vraiment. Du moment que mes vêtements servent à me couvrir et à m’empêcher d’avoir froid… Du coup, je porte rarement des couleurs vives. Je préfère passer inaperçu dans des fringues sombres. J’ai quelques chemises, des jeans, des pulls, des t-shirts. C’est vraiment très ordinaire.

Ton entourage ici, à New-York, c’est qui ? Quelles sont vos relations ?

Ici, je n’ai pas vraiment d’entourage. Je viens presque de débarquer, quelques mois à peine… Je cherche encore. Mais voilà, je suis timide, alors c’est pas toujours facile. Même si je ne suis pas totalement asocial, je crois que les gens comprennent vite que j’esquive leurs questions, que je suis du genre à louvoyer et forcément, ça n’inspire pas confiance.

C’est quoi ta plus grande faiblesse ? Et ta plus grande fierté ? Le domaine que tu maîtrises ?

Je suis ma plus grande faiblesse. Mon caractère est un frein suffisant la plupart du temps, et quand il ne s’en mêle pas, c’est mon pouvoir qui le fait. J’ai toujours une bonne raison de m’isoler, ou de faire fuir les gens.
Ma plus grande fierté… difficile à dire. Ce serait un peu prétentieux de ma part de parler des chansons que j’écris, mais je pense que ce serait ça. C’est un passe-temps qui ne m’a jamais quitté, ça doit bien vouloir dire quelque chose.
Et puis, avec la gestion d’un petit commerce, la musique est la seule chose que je maîtrise réellement.

Est-ce que tu te raccroches à un événement passé ? T’es capable de pardonner ?

Je peux pardonner oui, mais je n’oublie jamais. Ce que j’ai vécu à l’adolescence… je préfère même pas y penser. J’ai fait et j’ai subi des choses trop graves pour que je puisse en parler aussi légèrement. Mon pouvoir m’a amené à faire des choses que je regrette amèrement, et qui m’ont énormément blessé aussi. C’est comme avoir la capacité de jouer avec le feu : c’est presque normal que je me sois blessé, et mon entourage avec moi.

T’as des enfants ?

Non. Enfin, pas à ma connaissance.

Tu réagis comment au stress ?

Le stress ? C’est presque un mode de vie pour moi. Généralement je suis plutôt sur la défensive, j’attends de voir ce qu’il va se passer ensuite. Ça m’arrive aussi d’être agressif, ça dépend surtout du contexte, de ce qui a été dit, de la personne en face de moi.

Tu consommes quoi quand ça va pas ?

Juste de l’alcool, et un peu de cigarettes. J’ai fumé de l’herbe quand j’étais plus jeune, mais j’ai arrêté quand je suis monté à Londres. Enfin, après je picole assez pour que certains trouvent ça inquiétant…

Est-ce que t’es hypocrite ? Revanchard ? Méprisant ?

Je vote non coupable pour les trois, même si… Oui, il m’arrive d’être un peu revanchard. Hypocrite peut-être aussi parfois, quand il le faut bien, parce que je ne peux décemment pas dire tout haut ce que je pense tout bas d’une personne un peu trop… claire dans ses intentions. C’est moi qui empiète sur leurs pensées, je n’ai pas à leur en vouloir de les avoir. C’est à moi d’assimiler l’information et de me défendre si besoin est.

Tu relativises tes erreurs ? Comment tu vis l’échec ?

Mes erreurs… Si on me les pointe du doigt, je fais tout pour les corriger. Si je suis effectivement fautif, évidemment. Quant à vivre l’échec, je dirais que c’est une excellente description de mon quotidien, en général.

T'aimes souffrir ou faire souffrir ?

Non… Enfin c’est ce que j’aimerais répondre. Quand je me retourne sur mon passé, je me dis que je dois être un peu masochiste quand même. Et il m’est arrivé d’utiliser mon pouvoir à des fins pas forcément très nobles.

T’as beaucoup d’imagination ? T’es rêveur ? Soucieux ? Nostalgique ?

Je suis plutôt créatif alors oui… C’est souvent plus simple pour moi de m’évader à travers la musique, de penser à autre chose qu’au monde réel, à m’imaginer d’autres univers. Souvent, j’en fais des chansons. Il m’arrive d’être souvent soucieux, mais jamais vraiment nostalgique. Je préfère me tourner vers l’avenir plutôt que vers le passé.

T’es négatif face au changement ? Suspicieux ? Hostile ? Effrayé ? Enthousiaste ?

Ça fait beaucoup de choses ! Non, le changement, c’est bien. C’est un peu la promesse de quelque chose de différent, et donc de potentiellement meilleur. Bon là, ça se voit pas trop, mais je pense vraiment que je peux m’en sortir, en travaillant dur.

Qu’est-ce que tu trouves ridicule ? De quoi tu te moques ?

Je sais pas trop… Dit comme ça j’ai un peu de mal à visualiser. Je ne suis pas spécialement moqueur, mais j’avoue que je préfère rire de certaines personnes qui pensent pouvoir me séduire alors que franchement, elles sont aussi vides qu’un trou noir. Je suis difficile dans ce domaine, c’est un peu normal, mais quand même, y a des cas…
Je me moque sans souci de Justin Bieber & co, mais ça c’est un peu tirer sur l’ambulance.

Comment définir ton sens de l’humour ?

Il paraît qu’il n’est pas mauvais. Quand je suis dans mon rôle de barman, je sors un peu de ma coquille, je n’hésite pas à lancer quelques piques un peu sarcastiques. Ça me fait du bien de lâcher du lest, mais ce n’est pas vraiment moi. C’est juste un rôle. Donc je ne sais pas si j’ai vraiment de l’humour… Il est sûrement noir, un peu pince-sans-rire, saupoudré de désespoir.

T’es capable d’autocritique ? T’es conscient de tes forces et de tes faiblesses ? Tu verses dans l’autodérision ?

J’en suis capable et peut-être même que je le fais trop souvent. J’ai l’impression que je suis davantage conscient de mes faiblesses plutôt que des mes forces… Alors oui, ça m’arrive de faire de l’autodérision.

Qu’est-ce que tu désires le plus au monde ? Quels efforts t’es prêt à faire pour l’obtenir ? Quel est ton besoin le plus vital ? Qu’est-ce que t’es prêt à sacrifier pour combler ce manque ?

Je ne sais pas trop… J’aimerais être débarrassé de ce satané pouvoir que je préfère souvent oublier. Je ne sais pas ce que je serais prêt à faire pour ça, mais je pense qu’il y a un paquet de trucs sur la liste. Je veux juste vivre normalement, en sécurité, et garantir la sécurité de mon entourage aussi. C’est aussi pour ça que je suis plutôt solitaire : je suis sûr que sans ce pouvoir, j’aurais une vie sociale un peu plus classique et équilibrée.

T’as des secrets ? Lesquels ? Comment tu fais pour les cacher ?

J’ai énormément de cadavres dans le placard, dont mon pouvoir de merde. Dans ma vie quotidienne, je fais comme s’il n’existait pas, ce qui en fait un secret à part entière. Il y a ensuite tout ce qui y est lié : ce que j’ai fait, ce qu’on m’a fait, ce que j’ai voulu faire, la honte, la terreur, le dégoût.
Ma meilleure cachette, c’est cette façade de barman, ce rôle dans lequel je deviens un homme normal, avec de l’humour et un rire même pas forcé.

Comment tu comptes satisfaire tes ambitions ? Qu’est-ce que tu fais pour y arriver ?

D’abord, me trouver un bar. On verra plus tard pour le reste. En réalité, j’ai aucune foutue idée de comment je vais bien pouvoir réussir à devenir pleinement humain. Je tâtonne, je fais tout au pif. J’ai aucune idée de ce que je suis en train de faire.

T'es pragmatique ? Réfléchi ? Responsable ? Instinctif ? Visionnaire ? Passionné ? Idéaliste ?

Euh… difficile à dire… Je suis mal placé pour juger mais… Je pense que je suis réfléchi, enfin la plupart du temps, quand je ne laisse pas mes pulsions prendre possession de moi. Pragmatique sûrement un peu aussi. Je suis débrouillard, il faut au moins ça pour décider de déménager à l’autre bout du monde avec un mariage blanc… Passionné ? Oui. Passionné de musique, un peu de cinéma aussi : c’est généralement le meilleur moyen de faire ami-ami avec moi. J’adore mon métier aussi, surtout si je peux m’amuser à créer des cocktails un peu loufoques. Y a rien à faire, j’ai besoin d’inventer.
Par contre, je me considère pas comme idéaliste ou visionnaire. J’ai mon avis sur le gène X et ce qu’on devrait en faire, mais je suis qu’un Anglais paumé à New-York.

À quoi tu ressembles physiquement ? Tu te sens comment vis à vis de ton corps, de ton physique ?

Je suis un mec lambda, physiquement. J’ai des cheveux un peu bizarres qui tirent sur le blond en été, et sur le brun en hiver ; des yeux bleus qui s’assombrissent ou s’éclaircissent avec le ciel aussi ; une bouche aux lèvres un peu larges que je masque avec une barbe que j’ai la flemme de raser. Mes dents sont mal foutues mais je les aime comme elles sont, malgré tout ce que ma sœur a pu dire à ce propos. Je fais un mètre soixante-quinze, je suis pas vraiment musclé mais on peut pas dire que je sois maigre ou gros non plus. Vraiment, je suis juste dans la moyenne.
Je me trouve bien comme je suis, même si j’ai conscience que je suis pas un canon de beauté.

Quelle image tu veux donner de toi ? Tu veux être remarqué ou pas ?

Ah, plus je passe inaperçu, mieux je me porte ! Je n’aime pas me mettre en avant, ou alors pas pour mon physique. J’aimerais être connu en tant que musicien, mais ça… C’est compliqué.

C’est quoi ta gestuelle ? Vigoureuse ? Molle ? Contrôlée ? Compulsive ? Léthargique ?

Quand je travaille, je me dois d’être réactif, alors je pense que je dois paraître plutôt nerveux. Cela dit, je suis pas spécialement maladroit, je ne fais pas de grands gestes. Quand je ne travaille pas, je suis plutôt calme et ça doit se voir dans ma façon de bouger. J’essaie d’être toujours le plus doux possible dans mes gestes, de ne pas faire de bruit, de ne rien casser. Alors oui, je dois être du genre précautionneux, toujours sous contrôle.

Comment définir ta voix, ton phrasé ?

Anglais ? Du type anglais des rues, pas celui hyper pincé des types qui lèvent le petit doigt pour boire leur tasse de thé. J’ai une voix assez haut perché, et j’articule pas forcément. Cela dit, quand il le faut, je peux prendre un accent américain, et généralement ma voix devient un peu plus grave dans l’opération.

C’est quoi tes principales expressions faciales ? T’as des tics ?

Je pense pas avoir de tics particuliers… J’ai un front et des yeux plutôt expressifs, et mon air le plus neutre me donne sûrement l’air un peu paumé, parce qu’on me demande souvent si tout va bien quand je ne pense à rien. C’est comme ça : il y a des gens qui ont l’air de faire la gueule quand ils sont en mode neutre, moi on pense que je me demande où et qui je suis.

[Questions inspirées de ce questionnaire ]