Même si la vie n'a pas de sens, qu'est-ce qui nous empêche de lui en inventer un ? ☼ seven.

Seven. Petite boule d'énergie si timide. Elle avait quitté sa mère et sa famille depuis si longtemps, d'abord pour l'institut puis pour son université, elle n'était pas revenue dans cette petite maison, qui lui semblait à l'époque si grande, depuis des années, presque une décennie. Et pourtant. Rien ne semblait avoir changé. Les mêmes décorations de noël, les mêmes sapins dans le jardin, la même musique un peu vieillotte s'échappant de la salle à manger, même si elle ne s'en rendait pas compte, sa mère était peut-être dur et froide, mais étrangement, durant les fêtes, elle devenait plus douce, ou en tout cas, trop obsédée par l'idée de faire une plus belle maison que ses voisins pour être cruelle avec sa fille. C'est surement pour ça qu'à l'époque la petite brunette adorait ce moment de l'année, un moment de répit où sa génitrice ne lui hurlait pas sans arrêt dessus, un moment où elle n'essayait pas par des méthodes stupides et totalement farfelues, voire douloureuses, de la rendre humaine. Croyante, elle avait appelé un prêtre un jour pour exorciser cette enfant née si parfaite et devenue si brouillon, sans succès bien sûr. Elle avait tenté une espèce de potion magique au goût infâme qu'une pseudo sorcière lui avait conseillé, hormis rendre Seven malade durant des semaines, le résultat n'avait pas été très concluant. Debout dans son jardin, un cadeau dans les bras, emmitouflés dans sa jolie veste rouge et blanche, Seven ne put réprimer un sourire triste en observant la fenêtre de sa chambre à l'étage. À l'époque, cette fenêtre était son seul contact avec le monde extérieur, elle observait les enfants jouer dans la rue, certains s'amusant à l'appeler le croquemitaine, jetant des cailloux à sa fenêtre sans vraiment savoir ce qu'elle était. Ils se contentaient de haïr une petite fille, parce que leur parent en avait peur, tout simplement. Elle ne les avait jamais détestées pour ça. Non, ce n'était pas vraiment son genre. Elle se sentait même joyeuse lorsqu'ils daignaient lui accorder de l'importance, même si cela consistait à vouloir lui faire du mal. Voilà, à l'époque, à quoi la belle en était réduite : aimer être détesté, comme si elle souffrait de ce foutu syndrome de Stockholm, prisonnière, mais reconnaissante. Et même aujourd'hui, en y repensant, elle ne trouvait pas ça si horrible finalement... C'était juste sa vie. La vie que lui avait imposée un pouvoir non voulu. La vie avec laquelle elle devait survivre.

Mais finis la mélancolie. Seven n'avait pas vu sa mère depuis presque dix ans, aujourd'hui, elle était là, à l'improviste, désireuse de renouer ce lien détruit il y a si longtemps, pleine d'espoir. Après tout, elle avait changé, elle était adulte maintenant, physiquement, elle ne ressemblait plus à la petite boule de suif qu'elle était, et en tant que mutante.... Hé bien, ce détail n'avait pas changé, mais elle contrôlait un peu ses dons... Elle ressemblait en tout cas moins à une mutante handicapée incapable d'avoir une discussion normale avec une personne, la technologie y était pour beaucoup, d'ailleurs, elle avait son ipad dans sa main, prête à lancer tout un tas de phrases sentimentales et de réconciliation à sa mère. Elle était prête et après avoir prit une longue inspiration, elle se décida à avancer, frappant à la porte, souriante et c'est sa mère qui lui ouvrit, au début heureuse, puis étrangement déconvenue lorsqu'elle croisa le regard de son enfant. Maladroite, Seven ne parvint à attraper son ipad qu'après quelques longues secondes, laissant une voix robotique féminine parler après un clique. « Bonjour maman. » Sa mère ne souriait toujours pas, elle repoussa d'ailleurs légèrement Seven afin de la rejoindre sur le palier fermant doucement la porte derrière elle, comme si elle ne voulait pas être entendue par qui que ce soit. Pourtant, elle était censée vivre seule... Et en général, elle n'invitait personne durant les fêtes, pas chez elle, pas dans son parfait petit nid douillé... Surprise, la mutante ne sut quoi dire, laissant sa mère prendre la suite. « Qu'est-ce que tu fais ici? Et... qu'est-ce que c'est que ça? » Dit-elle en pointant du doigt sa tablette. « Je viens pour les fêtes. Je me suis dit que ce serait le bon moment. Et c'est une tablette, ça me permet de discutait normalement. » Seven restait avenante, souriante, essayant de comprendre la réticence de sa mère, se répétant qu'elle était sans doute trop surprise par cette arrivée pour en être heureuse, mais ça allait changer, d'ici peu, elle en était certaine, peut-être un peu trop. « C'est ridicule, on ne parle pas normalement avec une machine et... » ♫♪ i love rock'n'roll  ♫♪ Oui, cette musique venait de se mettre en route, le son à fond évidemment. Stupéfaite, la demoiselle tenta d'éteindre rapidement ce son venu de nulle part, laissant tomber son cadeau au sol et manquant de faire de même avec sa tablette avant d'y parvenir. Une fois fait, elle fit un sourire gêné, pour s'excuser, mais avant que qui que ce soit puisse dire quoi que ce soit, quelqu'un ouvrit la porte, laissant apparaître un homme, d'une cinquantaine d'années, un bonnet de père noël sur la tête. « Chérie, tu vas louper le spectacle de Lisa! Ho désolé, je savais pas que t'étais avec quelqu'un! Joyeux Noël ! Je suis Henry, le mari de Penny, enchanté... » Le mari de Penny? En somme, il était le mari de sa mère... Chose qu'elle ignorait totalement... Elle s'était remariée. Sans rien lui dire. Elle avait même des enfants. Seven était en train d'avoir une vision, entendant sa mère hurler avec joie sur des enfants, deux rires distincts, peut-être une fille et un garçon, difficile à dire, mais elle le ressentait, il y avait des enfants dans cette maison, ou il y'en aurait un jour.

« Désolé chérie, je te présente... une connaissance, elle est sourde, pas la peine de lui parler, rentre j'arrive... » Elle parlait encore avec tant de dédain de sa surdité, comme si elle était impotente et stupide. Sans parler du fait qu'elle venait de la traiter « de connaissance » , ce qui sous-entendait clairement, et inutile d'être un génie pour le comprendre, que Miss Penny n'avait pas parlé de sa première fille à son nouvel époux. Un peu gêné, il fit un grand signe de main à Seven, lentement, comme s’il s'adressait à un idiot fini, puis il ferma la porte les laissant enfin seules. « Écoute Seven, tu dois partir, maintenant... J'ai une vie ici, et je ne veux pas que tu le gâches... Alors, repars... Je me doute qu'ils ont dû te virer de cette école de monstres, mais je ne peux pas t'héberger, je t'enverrais un peu d'argent si j'ai le temps, mais c'est tout ce que je peux faire... Y'a une auberge pour sans-abris au centre-ville, ils t'accepteront... si tu dis pas que t'es... enfin, tu sais... Allez vas y... Et surveille toi, je trouve que t'a pris un peu de poids... » Seven ne sut quoi répondre, laissant sa mère disparaître à son tour, l'oubliant sur le bas de sa porte, comme un vulgaire vendeur d'aspirateur. La belle resta statique quelques instants, avant d'être à nouveau attirer par un ressentit étrange, comme si quelqu'un l'observait... Une voix vint même accompagné cette sensation, encore une vision du futur, ou peut-être du passé. Elle fit quelques pas dans le jardin, se retrouvant à l'arrière de la maison. Il y avait des jeux pour enfants et elle y ressentait une certaine joie de vivre, y entendant quelques rires. Entre nous, s’il ne faisait pas nuit et froid, elle n'aurait pas eu une espèce de sentiments glaciale traversant son échine, vous savez, comme dans les films d'horreur, quand on voit un parc pour gamin et qu'on entend des rires sans voir personne. C'était un peu ça son don et si elle n'était à cet instant pas totalement détruite par ce qui venait de se passer, la mutante aurait surement pris ses jambes à son cou, effrayée.

Partir. Sans un mot. Ironique quand on y pense. Voilà tout ce qu'elle pouvait faire et elle l'aurait fait si Francis, son capucin domestique, n'était pas sorti en trombe de son manteau pour lui sauter au visage, telle une furie. Elle fit quelques pas en arrière et tomba sur on ne sait quoi dans un fracas assourdissant. Elle, bien sûr, ne capta rien, et crut, jusqu'au bout, que personne n'aurait remarqué sa chute, jusqu'à ce que toute la famille sorte de la maison en trombe, l'air totalement décontenancé par la scène. C'est sur qu'une fille allongée dans son jardin avec un singe sur la gueule, c'est pas franchement courant. Sa mère fit de gros yeux, si elle avait pu la tuer à cet instant, je crois qu'elle l'aurait fait. Face au manque d'aide, la brunette décida de se relever toute seule, attrapant son ipad, heureusement intacte, pour lancer un « désolé » robotique, qui en surprit plus d'un. « Je suis désolée, elle est un peu attardée, j'ai vais appelé un taxi pour la ramener chez elle... » Rajouta sa mère, avec un naturel déconcertant. Seven fit un signe de main, pour leur faire comprendre que ce n'était pas la peine, elle jeta un dernier coup d’œil à celle qui l'avait mis au monde, ainsi qu'à cette famille qui était partiellement la sienne et dont elle ignorait tout, puis elle s'en alla, attrapant Francis sans ménagement, sous les yeux moqueurs des plus jeunes. Penny était bel et bien sa mère, car seule une mère pouvait faire autant de dégâts. Joyeux Noël.






Le stresse. La peur. La panique. La tristesse. Je crois que Seven n'avait jamais ressenti tout ça en même temps. Ses mains tremblaient, ses yeux vagabondaient dans la salle d'audience, cherchant du regard un visage amical. Heureusement, quelques amis mutants était là, ainsi et surtout, que le professeur Xavier, bien décidé à soutenir son ancienne élève dans cette vaste comédie. Tout ça était arrivé si vite, quelques mois auparavant. Elle avait essayé de combattre ses peurs, de se balader enfin en ville, décidé à être plus forte que ce démon qui vivait en elle, que se pouvoir si glauque dont elle n'avait jamais voulu. Les premières heures furent surement les plus belles de sa vie, entre les boutiques, les hot dog entre amis, les artistes de rue et simplement la frénésie du centre-ville, Seven ne savait plus où donner de la tête. Elle qui vivait exclue du monde depuis si longtemps, se contentant du minimum de contact avec les autres, aujourd'hui, elle était avec eux, marchant à leur côté sans que personne ne lui lance le moindre regard accusateur. La belle se fondait dans la masse et ça lui allait très bien. Malheureusement, le destin, comme souvent, c'était mis contre elle. Résultat, en pleine rue bondé la brunette n'avait pu retenir un cri retentissant, touchant des dizaines de personnes autour d'elle, hormis quelques-unes, celles qui allaient mourir et ceux responsables de cette mort. Des personnes commencèrent à être effrayées, souffrant, moins que si elle avait poussé délibérément son cri, mais ils ne se sentaient tout de même pas au meilleur de leur forme. Bourdonnement, mal de tête, saignement pour les plus fragiles, et tout le monde avaient posé son regard sur la pauvre Seven, qui restait tétanisé par son acte, comprenant très vite ce qui s’était passé. Comme souvent lorsque ses victimes étaient proches, elle remarqua ceux qui n'avaient pas été affectés par son cri, elle savait ce que cela voulait dire. Elle aurait voulu courir vers eux, essayer, peut-être en vain, de les prévenir de leur funeste futur, mais très vite elle fut plaquée au sol comme un mal propre par un policier, hué par la foule et embarqué au poste de police, comme si elle venait de commettre un crime. Était-ce vraiment de sa faute? Pouvait-on l'accuser de quoi que ce soit alors qu'elle ne contrôlait rien? Les humains semblaient le croire. Elle passa plusieurs heures derrière les barreaux, heureusement, le professeur finit par la sortir de son trou, mais le mal était fait, trop de témoins avaient vu la scène, elle devait faire face à un jugement, surtout de la part d'une passante, qui, de toute évidence, détestait les mutants, et voulait en faire payer un pour l'existence de tous.

Assise à côté de son avocat, un des meilleurs, ou tout du moins un des rares défendant la cause mutante, la demoiselle était anxieuse. On lui avait permis d'utiliser son ipad pour parler, mais franchement, elle avait beaucoup trop peur de balancer une musique de merde en plein milieu du truc ou de répondre « Je reviendrais » avec la voix d'Arnold sans le vouloir.... Trop de danger. Trop de pression. « Ne vous inquiétez pas Seven, tout va bien se passer... » Son Ipad avait réagi à la voix de son avocat, elle l'avait programmé pour, elle put donc lire tout ce qu'il venait de dire sans lui jeter un regard, se contentant de hocher la tête, désespérée. Allait-elle finir sa vie en prison? Pour quelque chose contre lequel elle ne pouvait rien? C'était injuste. Indéniablement injuste. Mais pas le temps de s'apitoyer, pourtant, elle aurait eu de quoi faire, mais apparemment, ses humains étaient pressés de la voir tomber. Rapidement les témoins se succédèrent, tous avait la même version, cela étant, chacun la raconter à sa façon, la plupart du temps, avec hargne, méchanceté, cruauté,comme si elle avait poussé ce cri par choix, comme si elle les avait fait souffrir par envie. L'accusée, si on peut l'appeler ainsi, écoutait, enfin non, elle tentait de comprendre, notamment en observant la traductrice à côté, qui signait les témoignages rien que pour elle, toutefois, de l'extérieur, on aurait pu croire qu'elle ne s'intéressait pas aux victimes. Son regard était posé sur la traductrice à ses côtés, et c'est tout. Évidemment, elle n'avait pas le choix si elle voulait suivre ce procès, mais de toute évidence, aujourd'hui, tout était bon pour la blâmer de tous les maux. Le témoin suivant aurait pu lui être autant indifférent que les autres, toutefois, lorsque sa traductrice lui signa son nom, la belle ne put s'empêcher de tourner la tête pour faire face à ce nouveau visage... qu'elle connaissait si bien et si peu à la fois. C'était son père. L'homme qu'elle n'avait vu dans sa vie qu'une dizaine de fois, de qui elle recevait parfois une carte postale à Noël, la personne qu'elle ne pensait jamais revoir vivant. Pourtant, il était là, et il faisait partie des témoins de la défense. Son avocat décida d'objecter face à l'arrivé impromptue de se témoin, mais le juge rejeta sa demande, considérant que la défense était dans son droit et qu'effectivement, monsieur Owlbreaker était bien placé pour parler du caractère violent et des antécédents de sa fille.

Les questions fusèrent, les unes après les autres, tout comme les réponses les plus aberrantes qui soient. « Ma fille s’est attaquée à des élèves lorsqu'elle était plus jeune, elle en a blessé beaucoup... Bien sûr, on était dans une petite ville et personne n'a voulu ébruiter l'affaire, mais c'est arrivé... » Le pire, c'est que dans les faits, c'était vrai. L'apparition de son pouvoir c'était passé en pleine cours de récréation alors qu'elle n'avait que huit ans et quelques, un élève était mort quelques heures plus tard, accident de voiture tragique et une trentaine d'élèves avaient été blessé, légèrement, mais c'est arrivé tout de même. Dépité, Seven n'observait même plus sa traductrice, abasourdie par ce qu'elle voyait, et ce qu'elle comprenait, captant assez de mots pour comprendre ce qu'il racontait et même si ce n'était pas le cas, il restait là, à déblatérer des mensonges, surement en échange de quelque chose. Car si la belle avait apprit une chose ses dernières années, c'est que son père ne faisait rien gratuitement. Que lui avait-on promis? De l'argent? Un allégement de peine? Car elle le savait, il n'était pas blanc comme neige... Peu importe au fond, la seule chose qu'elle voyait c'est qu'a nouveau, l'un de ses parents la traitait comme une moins que rien, faisait fit de ses sentiments, comme si elle n'était pas leur enfant, mais simplement une erreur que l'ont peut balayer d'un geste de la main. Pour ça, ils n'étaient pas de bonnes personnes. Non, pas du tout. Elle ne faisait jamais souffrir qui que ce soit, elle faisait toujours tout pour être gentille et douce, parce qu'à ses yeux, c'était la chose à faire, parce qu'elle était ainsi, absente de toute cruauté naturelle... mais le voir ainsi, être à nouveau trahis par un membre de sa famille, être jugé par ses personnes comme une criminelle, s'en fut trop. Sans le vouloir, au bord des larmes, elle se mit à hurler violemment. Tout le monde se mit à en faire autant. Certains saignaient rapidement du nez ou des oreilles, d'autres perdirent connaissance, et si le professeur ne l'avait pas stoppé, si elle ne s'était pas évanouie, elle aurait continué, juste pour faire souffrir physiquement ses gens qui la détruisait chaque jour davantage. Un mot lui vint à l'esprit lorsqu'elle perdit connaissance, un petit mot qui pouvait détruire n'importe qui. Papa.


Quelques heures plus tard.
Totalement paniquée, la belle parlait en langage des signes avec le professeur, on lui avait retiré sa tablette, c'était la seule chose qui lui restait pour communiqué. Elle s'excusait, encore et encore, ne comprenant pas ce qui lui avait pris, submergée par trop de sentiments, trop de rancœur dont elle ne parlait jamais, elle avait laissé s'échapper tout ça de la pire des façons qui soit et au pire moment. Heureusement, et comme toujours, Xavier se montrait compatissant et présent pour elle. Il tenta de la rassurer, sans succès, et c'est à ce moment-là que son avocat arriva. L'audience aurait bien lieu, avec de nouveaux chefs d'accusation, mais d'ici quelques jours, heureusement il n'y avait eu plus de peur que de mal, mais une chose était certaine, après ça, les choses allaient devenir encore plus compliquée pour elle.


Quelques jours plus tard.
Le procès avait repris. Moins de civils dans la salle, seulement les plaignants, leur proche et ceux de Seven. Elle semblait à la fois apathique et totalement effrayée. Menottée comme un animal, un gardien se trouvaient non loin d'elle, prêt à dégainer une espèce de fléchette tranquillisante à la moindre incartade. Rassurant. Sans ironie aucune, elle avait vraiment peur de déraper à nouveau, et elle ne voulait faire souffrir personne, alors si on pouvait l'endormir, même sauvagement, avant, ça ne la dérangeait pas vraiment. La mutante avait témoigné, expliquant qu'elle ne faisait pas exprès, qu'elle ne souhaitait faire de mal à personne, son avocat mit en avant une enfance et une vie difficile, fait de solitude et de rejet, et certaines personnes semblaient y être sensibles. C'est en tout cas le sentiment qu'elle eut. Mais serait-ce assez? Tout se passa très vite, comme si tout le monde souhaitait abréger ça, et la sentence tomba. Elle fut accusée de violence involontaire aggravée. Au verdict Seven fut dévastée, mais encore davantage lorsque le juge décida de sa pénitence : Elle n'irait pas en prison, mais en hôpital psychiatrique durant plusieurs mois. Enfermée, avec des gens comme elle, à la fois mutant et instable psychologiquement. Abasourdie, totalement effrayée, la belle secoua la tête négativement, elle se savait incapable de survivre dans un tel endroit, être enfermée à nouveau, loin de tout, privée de tout, elle ne pouvait y faire face, elle refusa de suivre les gardes et le chaos s'installa. Elle fut attrapée de force et on pouvait voir qu'elle tentait de crier, mais aucun son ne sortit, elle continua simplement de se débattre, sous les protestations de ses camarades mutants. Ça ne changea rien. Au revoir liberté.

Très vite, on la transporta dans son nouveau lieu de résidence. Seven fut traité comme un animal, habillé d'une longue robe blanche, de simples baskets, les cheveux humides après une douche glacée forcée. Ce n'était pas la prison, on était sensé aidé les gens ici, mais de ce qu'elle voyait, ce n'était qu'un mensonge, l'endroit crasseux où on mettait les gens comme elle. On lui administra une sorte de calmant, et c'est à moitié drogui qu'elle fut poussé dans sa « chambre » , une petite pièce blanche, sommairement décorée d'un lit et d'une chaise, une petite lucarne grillagée laissait transparaitre un peu de lumière. Une couverture en main, elle fixa cette lucarne durant des heures, sans bouger. Des visions se bousculaient dans son esprit, comme à chaque fois qu'elle était drogué ou simplement sous médicament. Des visions du passé et du futur mélangés, des bruits effrayants, des odeurs horribles des ressentiments terribles, c'était une vraie cacophonie. La peur. L'incompréhension. La solitude. Une larme.






Finalement, malgré sa peur, Seven ne passa que trois mois dans cet asile de fou, un vise de procédure compliqué vint mettre un terme à toute cette folie. Trois longs mois, durant lesquels elle n'avait le droit qu'a quelques courtes visites surveillées, trois longs mois où elle fut davantage droguée que soigné, trois longs mois où elle pria plus d'une fois de voir sa vie s'arrêter. Se retrouver à nouveau enfermé, observer le monde à travers la lucarne de se chambre , comme lorsqu'elle était enfant, ce ne fut pas facile pour son esprit déjà bien meurtrie. Une période de sa vie douloureuse et qui, pourtant, ressemblait tellement à toutes les autres. À croire que le bonheur avait décidé d'ignorer sa porte et de passer à côté d'elle sans même la regarder. Je dirais même plus, le malheur, lui, semblait être un de ses fidèles compagnons. Durant son emprisonnement, la mutante eu l'opportunité de beaucoup réfléchir, seule entre ses quatre murs, de réfléchir à sa vie, à son pouvoir, à son existence, pour finalement arriver à cette simple conclusion : Rien n'ira jamais bien pour elle. Tout finira fatalement par mal tourner. Ses amis finiront par la trahir, après tout, ses parents l'ont fait. Elle finira toujours par souffrir, malgré ses efforts. Peu importe son histoire, elle savait que fatalement, ça finirait tragiquement. C'est avec cet état d'esprit des plus pessimiste qu'elle retourna vivre à l'institut, aidé encore et toujours par le professeur Xavier, ce grand mécène des causes désespérées.

Elle est revenue il y a maintenant quatre mois et tente de reprendre une vie normale, ce qui n'est pas aussi facile qu'elle l'aurait imaginé. Seven s'emprisonne elle-même, s'empêche d'avancer, de côtoyer les autres, elle se referme sur elle-même, comme le second rôle de son propre film, elle ne croit plus en elle et se contente aujourd'hui de croire en l'avenir des autres et de le vivre par procuration. La drogue est son nouvel allié, elle a remarqué, qu'en prison, ses pouvoirs étaient moins douloureux lorsqu'elle sous l'effet de la cocaïne qui trainait dans les couloirs de cet asile. Leur médication ne rendait que plus instable ses visions, mais cette drogue hallucinogène, elle, semblait l'apaiser, ou tout du moins, c'est l'illusion à laquelle elle veut croire. La vie est une boite de chocolat, Seven a décidé de jeter la sienne à la poubelle et de piocher dans celle des autres. Advienne que pourra.