Rob ⋆ J'avais la rage au ventre, et la rage faisait des petits.

→ quand as tu découvert que tu étais "différent(e)" ? J'avais 18 ans. Un soir, banal, comme on en a vu des dizaines chez moi. Ma mère, assise dans un fauteuil, droite comme un i, le regard vague et mon père, affalé sur le sofa. La télévision crachait le son d'un mauvais film d'action. Il a dû dire quelque chose sur mes livres, une méchanceté sur mon absence de vie sociale, une mauvaise brimade de plus. Ça a toujours dû être en moi sans doute. Cette colère refoulée qui bouillonne dans le sang. Je me rappelle pourtant avec précision la douleur. Comme si tous mes os se cassaient en même temps. Pire qu'une brûlure au troisième degré, pire que de se faire déchiqueter par une machine implacable. Le reste est vague. C'est toujours vague. Quand j'ai repris conscience, tremblante, nue, l'état de la pièce m'a coupé le souffle. Une guerre avait éclaté durant mon absence, un tank était passé par la porte d'entrée certainement. Je me souviens des bris de glace, des murs défoncés, des canapés éventrés. Je me souviens de l'odeur du sang, de sa couleur pourpre qui bariolait le carrelage et mon corps. Je me souviens de la panique, des gémissements de douleurs et de peur de mes parents. Je me souviens du bruit des sirènes et des cris des voisins. Puis je suis partie.  


→en quoi consiste ton pouvoir ou ton don ? Il y a ceux qui semblent inébranlables, inatteignables. Ceux qui affichent ce calme olympien, cette sérénité troublante en toute circonstance. Il y a les colère froide, les coups de sang, les cris et les larmes. Et il y a moi. Cette chose que je deviens quand je prends la mouche. C'est comme si tout se teintait de rouge, comme si tous mes muscles se contractaient en même temps et que je me mettais à grandir en vitesse accélérée. Il y a cette rage qui me vrille les tympans et cette force grisante qui me pousse à détruire. Tout et tout le monde. Je ne reconnais personne. Ma mâchoire se fracasse pour laisser place à des dents terrifiantes d'ours, mes ongles s'allongent pour devenir des griffes acérées. Ça fait un mal de chien quand ça se produit. Je finis par me calmer, de plus en plus rapidement grâce aux cours que j'ai suivi à l'institut mais je produis toujours autant de dégâts sur mon passage...


→ arrives-tu à le maitriser ? est-il dangereux pour ta santé ou celles des autres ?Est-ce qu'une maman ours en colère se maîtrise? Est-ce qu'elle évite de faire du mal aux autres par pur bonté d'âme? Non. Je blesse, je mutile, je tue, sans distinction de qui, de quoi. Je me heurte souvent moi-même, n'ayant malheureusement pas hérité d'un don de guérison. J'apprends à maîtriser mes émotions. C'est difficile. J'ai essayé de me bourrer de calmants pour éviter tout débordements. Mais le seul résultat notable a été ma transformation en larve, sans goût pour rien. J'en suis donc réduite à essayer de limiter au plus les situations potentiellement dangereuse pour les autres.


→ est-ce que cela a une influence sur ta vie ? as-tu été exclu par ta famille, tes amis, la société ?réponse à la question en un minimum de cinq lignes.  réponse à la question en un minimum de cinq lignes.  réponse à la question en un minimum de cinq lignes.  réponse à la question en un minimum de cinq lignes.  réponse à la question en un minimum de cinq lignes.