i've got no strings (m.o)

1930, Bristol.

« Votre bébé est magnifique ! Quel est son nom ? »  « Mariah » « C'est très mignon, votre mari doit être fier ! » « Oui... » Madame Osborn releva la tête, Mariah venait de s'endormir. Son mari arriva en souriant, champagne à la main. Il servit les coupes, souriant et heureux. Lui et sa femme avait longtemps attendu avant d'avoir leur premier enfant. Il y avait eu la guerre, certes ils étaient jeunes quand tout avait commencé mais il restait sur la peur d'en voir une nouvelle éclater. Mais rien ne s'était produit, ils étaient heureux. Alors ils s'étaient marié et Mariah était né.

1936, Bristol.

« Je suis Don, j'habite dans la maison d'en face ! » « Enchanté, Mariah » Le garçon brun rigola. « C'est un prénom de fille ça ! » « Non » « Si, c'est un prénom de fille ! » Mariah sentit les larmes lui monter aux yeux. Le garçon brun lui donna une grande tape dans le dos. « Faut pas pleurer mauviette ! C'est cool comme prénom ! Au moins toi t'en croise pas partout des Mariah ! » « Si tu le dis... » Et la grande amitié entre Donald Winchester et Mariah Osborn commença alors de la sorte. Ils avaient six ans, et pour eux, le monde était beau, la guerre loin, le futur devant eux.

1939, Bristol.

Mariah fit un signe de la main à son père. Il partait sur le front. Encore. Sa mère pleurait parce qu'elle pensait que tout ça était fini. Dans la maison d'en face, Don voyait aussi son père et deux de ses frères partir pour le front. Il ne pleurait pas, contrairement à Mariah. Non, il était courageux, il se tenait bien droit, tel un chef d'armé et regardait son père partir, fier comme un paon. Mariah soupira et retourna dans sa chambre. Il voulait tellement être comme lui. Toujours rester digne.

1945, Bristol.

Donald avait perdu son frère aîné. Son autre frère était revenue, victorieux ainsi que son père. Le père de Mariah, blessé mais vivant faisait le bonheur de sa famille. Il embrassa son fils qui avait bien grandit. Plus de guerre lui promit-il. « Tu aura une vie merveilleuse à présent, l’évolution mon fils, notre monde va évoluer !».

1950, Londres.

Mariah avait fuit Bristol après la mort subite de son père. La guerre avait laissé ses traces, profondes et le pauvre homme en avait subit toutes les conséquences. Donald et lui était partit à la capital pour travailler. Il avait besoin de quitter sa ville natale, de prendre de la distance. Donald lui avait acheté un vieux chat ou plutôt il l'avait recueillis et avait décrété que le chat serait le siens. Et là commencèrent tout les problèmes de Mariah.

« Don dis moi pourquoi il t'embarque ? DIS LE MOI ! DON ! » Donald secoua la tête et un policier claqua la portière. Mais qu'avait-il fait bon sang ? Il passa la journée dans sa chambre, à essayer de prendre une décision. Sa tête semblait exploser, il sentait quelque chose dans son cœur. Ses mains aussi, sa tête, son torse... Il brûlait de l’intérieur. Il prit une douche froide mais aussitôt il se sentit gelé, il se échauffa du mieux qu'il pu, en vain. Ses muscles semblaient raides et sans prévenir, il effondra. Il eu l'impression de dormir durant des années et des années, pourtant quand il se réveilla, il vit que seulement trente minutes s'étaient écoulées. « Don » Il se sentait mieux et fonca au poste de police où son ami était toujours en plein entretient. « On vous laisse cinq minutes, fait attention à ce détraquer monsieur... » Il s'assit en face de Don, qui avait la mine d'un tueur en série. « Explique moi... » « Non, tu voudras plus être mon ami après. » « Don... pourquoi je ferais ça hein ? » « Je suis malade qu'ils disent, ils disent que je suis fou et que je vais devoir aller en prison, ou à l'hosto, il savent pas encore » « Tu n'as tué personne hein ? » « Diantre non ! Je suis juste tombé amoureux de la mauvaise personne... » « Don ? » « Le fils du chef de la police ». « Pardon ? Tu veux dire, sa fille non ? » « Je sais très bien ce que j'ai dis. » Mariah soupira et passa une main dans ses cheveux en bataille. « Je savais pas que tu étais... Enfin que tu avais une préférence pour... Enfin tu m'as compris. » Donald rigola, ce qui détendit un peu l’atmosphère. « T'es marrant toi, mais oui, c'est comme ça... Et ils pensent que je l'ai forcé tu vois... Et puisqu'il ne me défend pas... » « Je peux faire quelque chose ? » « Rien, il pense que je suis un monstre ».

Mariah rentra chez lui et le chat vint s'installer sur ses genoux. Il n'en revenait pas, tout simplement... L’évolution disait son père. Non, le monde n’évoluait pas. Il connaissait Don depuis quinze ans, et ce n'était pas un malade détraqué. C'était injuste. L'animal sur ses genoux miaula, signe que les caresses étaient de moins en moins délicates. Mariah baissa les yeux et... hurla. Il se releva d'un coup et fit un bond en arrière en regardant la chose qui se tenait sur ses genoux. Un chaton, encore tout rouge qui miaulait tout ce qu'il avait dans le ventre. « Ce n'est pas possible, je rêve je rêve... » Il regarda le chaton, se frotta les yeux mais rien n'y fit. Le chat de dix huit ans venait de se retrouver au stade d'un chaton à peine sortit du ventre de sa mère.

1954, Londres.

Il avait comprit ce qu'il était devenu. C'était la meilleure, on traitait son meilleur ami de monstre alors que c'était lui, le monstre. Mariah avait un don, et il avait peur. Peur de ce qu'il pouvait faire. Après l'épisode du chaton il avait tenté sur d'autres choses et avait remarqué qu'il pouvait l'utiliser sur les animaux en tout genre et sur les végétaux. Il pouvait doser même si cela n'était pas encore gagner. Quatre ans qu'il était resté enfermé chez lui, de peur que quelqu'un le voit. Et aussi quatre ans que son corps n'avait pas bougé, rien. Il se disait que cela était peut être le début, que cela allait passer, mais il n'était sûr de rien. Il rendait des visites à Don toujours traité comme un détraqué. Mais il ne lui disait rien. Il passait ses journées à essayer de comprendre pourquoi il était comme ça, d'où ce pouvoir venait.

1964, Londres.

« Tu n'as pas changé d'un poil, tu le sais ça ? Et la perruque brune, c'est pour pas que les gens voient que tu es toujours le même ? Explique toi Mariah... Pourquoi t'as dis au gars que t'étais mon cousin Félix ? » Mariah secoua la tête. Oui, il devait se déguiser. Sinon les gens verrais qu'il avait toujours la même tête qu'il y a quatorze ans. Il voyait Donald vieillir et lui... Lui non. Mariah avait fini par comprendre qu'en plus de redonner leur jeunesse à la faune et la flore lui même restait jeune. « Je sais pas ce qui m'arrive... J'en sais rien Don je... Je vieillis plus. » « T'es sérieux ? » « Tu le vois toi même non ? Et c'est pas tout, je peux rajeunir des trucs, genre des arbres, des plantes, des animaux... Je sais pas ce qui m'arrive... » Donald ouvrit de grand yeux et croisa les bras sur son torse. « Ça mon gars, c'est vraiment étrange. Ta mère est au courant ? » « Ça ne saurait tarder, elle vient emménager chez moi pour des raisons financières d'ici deux jours. » « Mariah, je suis désolé... » .

1974, Londres.

Sa mère l'avait bien vite vu, Mariah était un être anormal. Elle n'avait pas eu peur et avait tout de suite tenté de le protéger. Elle avait trouvé un homme pour lui faire des papiers approprié pour tout les cinq ans. Elle le fournissait en maquillage, en perruque... Mariah changeait de nom assez souvent les plus récurrent étant Félix et William. A côté de ça il continuait de rendre visite à Donald. L’homosexualité n'était plus vraiment un tabou, les politique, la société semblait avoir évolué mais il restait coincé dans sa cellule. Il avait quarante quatre ans, l'âge que devait avoir Mariah normalement.

1984, Londres.

Donald était sortit. Mais il fallait dire que ces années en prison ne lui avait pas réussit, loin de là. On  l'envoya dans un centre psychiatrique car on déclara que ses nombreuses années derrières es barreaux l'avait rendu dingue. Alors le trajet quotidien de Mariah prison maison changea et devint maison hôpital psychiatrique. « Alors monsieur de pète la forme ? On commence à avoir de la barbe ? » « Très drôle... » « Dis moi, j'ai réfléchis tu sais, par rapport à ton truc là.... Tu pense pouvoir réussir sur un être humain ? » « Je sais pas Don, j'ai jamais essayé... »

1994, Londres.

« Bon anniversaire mon gars ! » « T'es sérieux Mariah ? Ça me fait quel âge ? Rooh non en fait dis rien, ça me dégoutte de vieillir plus que toi... » Mariah lâcha un rire et lui annonça enfin la bonne nouvelle. Il sortait. Il s'était arrangé avec les médecins, il garderais Donald chez lui. Sa mère était décédé l'hiver dernier, sans qu'il ne puisse rien y faire. Son super pouvoir sortit du nul part n'y avait rien changé. Il s'en était voulu mais sur son lit de mort, Madame Osborn l'avait conforté, il n'y pouvait rien. Il fit la visite de son appartement à Donald. « Cadeau ! » « Non, un chat ? T'es sérieux ? » « Et pas n'importe quel chat ! » « Tu rigole j'espère... C'est le chat que je t'ai offert il y a... Des siècles et des siècles ? » « Lui même ! » Ils rigolèrent tout les deux. Il fallait dire que ce chat, il en avait vécu des choses. Combien de fois était-il repassé par la case « chaton » ? C'était grâce à lui que Mariah avait apprit à doser son pouvoir comme il le fallait sur les animaux.

2004, Londres.

« Tu es prêt ? » « Je suis pas sûr d'y arriver Donald... Sur les humains... Imagine que tu devienne un bébé ?! » « T'auras plus qu'à acheter un pack de couches... » Il lui prit la man et ferma les yeux. Il se concentra, comme il le faisait avec les chats, avec les animaux en général, puis les plantes, il y mit toute sa bonne volonté et quand il ré-ouvrit les yeux, rien. Donald, soixante quatorze ans, était toujours devant lui.  « Je suis désolé... Je crois que je peux pas le faire sur les être humain... » « Ma tête... » Alors le miracle se produisit. Oh ce n'était pas grand chose, les yeux de Donald retrouvèrent un peu de leur éclat d’antan et une ride par ci par là sembla s'effacer. Il avait du perdre quelque années, rien de plus. « J'y crois pas... »

2012, Londres.

« L'institue Xavier ? C'est quoi ce truc ? Tu veux me faire retourner en fac c'est ça ? » Donald toussa et s'appuya sur sa canne, l'air usé. « Pfft... C'est pour toi, enfin pour les gens comme toi. J'ai fais des recherches, tu y seras en sécurité... Personne ne doutera de toi, personne ne t’embêtera... » « Mais, et toi ? J'ai promis de.. » « Tu ne peux rien faire pour moi... Laisse la nature faire son travail et puis j'ai toujours le chat, regarde, il est de nouveau chaton... » « Donald... » « Je ne t'en voudrais pas, Mariah, tu es le meilleur ami qu'on puisse espérer avoir mais je refuse que tu me vois vieillir plus, mourir et... Je veux que tu vive ta vie avec les tiens. »

Il avait fini par accepter. Parce que sa vie avec le commun des mortels ne rimait à rien. Il n'avait jamais essayé d'aller loin dans une relation parce qu'il savait comment cela se finirait. Il était condamné à vivre seul. Il aimait son don, mais il avait conscience que cela lui bousillait aussi la vie. Il s'était alors présenté à l'institue Xavier. Il y avait était accueillis, en tant qu'élève. Bien entendu il se sentait souvent en décalage avec les jeunes mutants, plus proches des professeurs... Et dire qu'il faisait partit des vieux. Mais au fond il avait comprit ce que Donald voulait pour lui, une vie simple, où il n'aurait pas à se cacher. Un endroit où il pourrait exercer son pouvoir sans que personne ne l'embête, sans que personne ne le dévisage... Vivre comme le mutant qu'il était.