[FINI :D] Ripley Fischer

Ripley a grandit dans le Kansas, dans un coin paumé du nom de Holton. Elle y vécue une enfance que l'on qualifierait de banale dans cette région, apprenant à chasser le cerf avec son père dès l'age de 8 ans, à tirer au fusil et autres activités typiques du fin fond des états-unis. Dans cette région la, pas de mutant, ou alors on n'en parlait pas.

Très tôt qualifiée de "garçon manquée", Ripley était le genre d'enfant qui se battait facilement et se passionnait pour les courses de voiture et la chasse avec papa. Son père, mécanicien, était ravi de pouvoir partager ses passions avec sa fille, même si la mère de Ripley se désolait que celle-ci ne soit pas un peu plus féminine, mais se consolant en se disant que ça viendrait avec l'adolescence. Avant ça, tous les enfants sont un peu les mêmes non ? En attendant, celle-ci se voyait offrir son arme personnelle - un Winchester 1200 - pour ses 10 ans et grimpait dans le pick up de papa pour une nouvelle virée en forêt.

Le temps passe, Ripley à 13 ans, c'est le début de la puberté. Puberté qui se passe un peu différemment pour Ripley. Après une nuit d'orage qui l'aura empêchée de dormir, c'est sous la douche, à moitié endormie, qu'elle réalisera avec stupeur que son corps s'était métamorphosé pour devenir celui d'un garçon.

Une fois passée la crise de panique, c'est la gêne pour Ripley, même si bon, elle sait ce que c'est, elle se baignait il y a peu encore en culotte voir nue dans les étangs sauvages, mais tout de même... C'est comme si elle était dans le corps d'un autre. Pourtant, les grains de beauté sur ses bras, la tache de naissance sur son mollet, tout est la, présent.  

Elle s'habille et va à l'école, et rien n'est différent autour d'elle, personne ne semble remarquer la différence, et elle-même elle l'oublie, jusqu'à ce qu'elle lui revienne à la figure lorsqu'elle se change une fois rentrée. C'est toujours la. Serait-ce désormais son nouveau corps ? Heureusement pour elle, Ripley a a sa disposition internet, et ses recherches l'amènent bien vite à la conclusion de la mutation, bien qu'elle ne trouve pas de cas équivalent au sien. Les pouvoirs mutants font entrer en jeu des supers forces ou des pouvoirs surnaturels, mais elle elle est comme avant, juste... Un peu différente.

Elle ne sait pas à qui en parler. Elle songe à aborder le sujet avec sa mère, mais celle-ci dernièrement ne cesse de parler du fait que "sa petite fille devient une grande fille" et d'avoir hâte d'aller acheter sa 1ere brassière avec elle... Non, décidément, pas maman. D'autant plus que plus elle y réfléchie, moins cela ennui Ripley. Du moment qu'elle peut courir et grimper aux arbres, on s'en fiche un peu de ce qu'elle a entre les cuisses non ? Et franchement, c'est vraiment cool de pouvoir pisser debout.

Quelques jours plus tard, la transformation recommence dans l'autre sens. A partir de la, les transformation seront fréquentes mais irrégulières, et il faudra des années à Ripley pour comprendre exactement ce qui provoque ses transformations. La situation en elle même ne la dérangerait pas, si autour d'elle tout n'était pas en train de se féminiser à l’extrême. Les filles de son groupe de copains se mettent à parler de garçons et de maquillage et les garçons eux aussi commencent à modifier leur attitude selon le sexe de leur interlocuteur. Bon elle Ripley c'est "pas pareil elle n'est pas vraiment une fille". S'ils savaient...

Sa mère aussi s'y met, et après avoir aperçu une poitrine naissante sous son tee shirt, l'emmène acheter sa 1ere brassière au grande pompe à walmart. Sauf que ce jour la Ripley était transformée en garçon. Elle prétendit la pudeur, cachant son inexistante poitrine de ses mains tandis que sa mère rigolait, elle "l'avait faite quand même, elle savait comment elle était !". Lorsqu'elle finit par apercevoir sa poitrine plate, elle sera simplement surprise, disant qu'elle était persuadée que ça avait commencé" avant de réconforter sa fille sur le sujet, ça lui arriverait bien tot ou tard.

Pour Ripley le malaise s'intensifie lorsque quelque jours plus tard, son père commence à être embarrassé à l'idée d'aller chasser avec elle, car "elle est une jeune fille désormais". Serait-ce sa mère qui lui aurait mis ce genre d'idées dans la tête ? Ou le monde entier semblait décidé à lui rappeler que désormais il était obligatoire pour elle de s’intéresser aux chanteurs sexy (selon ses camarades) et au shopping à longueur de journée ? Son père soupira. "Tu ne pourras pas rester un garçon manqué toute ta vie Ripley".

Colère, incompréhension. Même sans parler de son corps qui se transformait tous les 4 matins... Qu'est-ce qu'on s'en foutait de tout ça ? Pourquoi n'était-elle pas autorisée à simplement être elle même, à aimer courir dans la forêt avec ses potes, se battre, regarder des match de monster truck et lire des livres de (pseudo) magie noire en cachette ? Ces questionnements auraient probablement traversés l'esprit de Ripley si elle avait été "normale", mais ses transformations brouillent encore plus les identités genrée qu'elle aurait put avoir et elle ne se reconnait dans rien de ce qu'on lui propose. Elle envisagea bien un moment de décréter qu'elle était un garçon, purement et simplement, mais ce n'était pas totalement vrai non plus. Elle était... Juste elle même !

Il faudra encore quelques mois à Ripley avant qu'elle ne se décide à parler à sa mère de ses transformations, celles-ci influençant de plus en plus son comportement. Elle ne portait plus aucune jupe (pas qu'elle en ait beaucoup porté jusque la, mais ça lui arrivait tout de même en été) et refusait de se baigner même en plein mois d'aout. De manière générale, elle restait toujours un minimum couverte et évitait de se faire toucher. Elle qui avait toujours été plus ouverte et allant facilement vers les autres était devenue plutôt renfermée.

Réunissant tout son courage, elle pris sa mère à part et lui demanda de la suivre dans la salle de bain. La conversation fut assez étrange et Ripley se souvient assez mal de ce moment trop fort en stress que son cerveau a soigneusement bouclé dans un coin. Elle se rappelle de l'incompréhension de sa mère, alors qu'elle essayait de trouver les mots les plus clairs pour lui expliquer les choses, sa mère lui répondant des banalités sur le corps qui change à l'adolescence et toutes ces choses la, avec d'être perplexe et presque choquée quand sa fille lui parla d'être "un garçon". Il fallut que Ripley baisse son pantalon pour ôter tous doute à sa mère. Heureusement que les toilettes étaient juste derrière elle pour qu'elle y tombe assise sous le choc.

Sa mère resta en état de choc un long moment, même si elle pris sur elle pour lui assurer que "tout allait bien" et qu'elle allait "en parler à son père". Le soir venu, une réunion de famille inconfortable eut lieu, son père lui assurant que "même si elle était différente, il n'y avait pas de problème" et qu'ils l'aimaient toujours et toutes ces choses la. Ils faisaient de leur mieux pour se montrer ouverts et aimant. Qu'ils n'avaient rien contre les mutants.

Mutant. Le mot avait été lâché. Au fond, Ripley le savait, mais n'avait jamais voulu se l'admettre. Désormais, impossible d'y échapper.

Les choses ne furent jamais pareil après ce soir la. Ce n'était jamais méchant de leur part, mais ils ne pouvaient s'empêcher de se montrer gênés dans certaines situations, et de lui demander chaque matin s'il fallait l'apeller "elle" ou "il". Son père ne voulait plus qu'elle aille à la chasse avec lui, trouvant toujours une excuses ou une autre pour justifier cela. Ils changeaient précipitamment la télévision de chaîne dès qu'il était question de mutant.

De son coté, Ripley se construisait son identité. Liberée du secret envers ses parents, elle se sentait un peu plus à l'aise, malgré ce qui en découlait. Elle s’intéressa un peu plus à la mode, et développa un look androgyne qui permettait difficilement de savoir en "quoi" elle était chaque jour, une identité flottante neutre sur le spectre des genres. Elle prenait plaisir à cultiver des plantes en pot dans sa chambre et sur son petit balcon, à faire des pseudos enchantements sans conséquences et à lire des livres de SF planquée dans un arbre.

Elle avait fait quelques recherches et avait entendu parler de l'institut. Mais à ce moment la, elle n'imaginait pas y mettre un doigt de pied. Pour quelle raison ? Elle n'était pas légitime. Son pouvoir n'en était pas un, c'était juste... Un truc un peu inutile. On pouvait pas appeler ça un pouvoir.

Vers ses 17 ans, elle se fit un ami gay très engagé et militant qui lui disait "la comprendre". Ripley n'était pas certaine de ce qu'il pensait comprendre, mais Brian était effectivement quelqu'un avait qui elle aimait traîner qui ne la traitait pas "comme une fille" et c'était d'ailleurs appréciable. Lorsque vint le moment d'aller étudier dans une autre ville, c'est tout naturellement qu'ils finirent en collocation dans un petit studio. Sur le campus, nombreux étaient ceux intrigués par Ripley à lui demander si elle était un garçon ou une fille. Elle répondait invariablement "choisi" avec un petit sourire amusé. Certains n'aimaient pas cette réponse et pouvaient facilement devenir violents. Ripley évitait alors leur contact.

Elle s'était également trouvée un petit job dans une écurie, pour être le plus indépendante possible. Elle ne connaissait quasiment rien aux chevaux quand elle y était entrée, mais sa bonne volonté et son énergie avait fait l'affaire, et elle s'y plaisait.
Etre loin de ses parents lui faisait du bien, et à eux aussi certainement. Cette vie tranquille suivie son cours, entachée d'écarts plus ou moins importants mais globalement, ça allait. Jusqu'au jour ou les choses dérapèrent sérieusement.

Ripley ne le savait pas, mais un de ses collègues de boulot était un voyeur qui prenait des photos des filles dans les douches du travail. Il fallut quelques temps avant que cela arrive, mais il finit par avoir des photos d'elle sous ses 2 formes. 2 jours plus tard, elle se retrouva coincée dans une rue par une bande de jeunes anti mutants qui la passèrent à tabac, sans presque aucun commentaire, si ce n'est pour le meneur de la troupe, qui l'attrapa et tira sur son tee-shirt pour vérifier sa poitrine.  "Ah, t'es en mec aujourd'hui, c'est bien. Ça m'aurait fait chier de taper sur une fille".

Ses mots resteront gravées dans la mémoire de Ripley. L’absurdité de la situation la dépassait et la rendait malade. Et bien évidemment, la peur après ça. Elle arrêta son boulot à l'écurie quand elle réalisa, suite à une remarque narquoise, que son collègue était coupable de ce qui lui était arrivé. Brian essayait de la réconfortait quand elle était au studio, sans comprendre évidemment toute la portée de la situation. Elle avait du mal à se concentrer en cours. Toute la haine anti mutant lui avait toujours semblé si éloignée d'elle, elle s'était toujours sentie comme étant "un mutant mais pas tout à fait".

Aujourd'hui, elle avait peur et besoin de protection.

Elle se rappela de l'institut Xavier. Le contacter et demander à y entrer ne fut pas difficile. Elle y partit sans prévenir personne, ou presque. Un petit mot affectueux fut laissé sur l'ordinateur de Brian, et ce fut tout.

Ripley n'a désormais aucune idée de ce que sera son avenir ni ce qu'elle fera exactement à l'institut. Elle vient simplement y chercher un refuge après les derniers événements qui l'ont bouleversée.