what's your favorite colour ? (+gianni)

19 Novembre 1990

- Cette nuit, une attaque sur une autoroute napolitaine, d’origine mutante, à été perpétrée contre la sénatrice italo-américaine Verona Cacciatore et de son époux John.
Agissant contre le projet de loi du gouvernement italien soutenu par la sénatrice originaire de Séville, l'accident à provoqué la mort du forcené ainsi que dix blessés dont trois graves. Parmis les victimes les passagers des voitures voisines, le couple, leur secrétaire ainsi que leur chauffeur. Verona Cacciatore, enceinte de sept mois dont le pronostic vital avait été engagé, se trouve à présent hors de danger. Les victimes ont été évacuées vers l'hopital Santabono de Naples. -

C'est ce que la télévision ressasse depuis son réveil.
Si elleavait prêtée plus attention à l’extérieur,  Verona aurait été capable d'entendre les journalistes agglutinés devant les portes de l'hôpital, suspendus aux lèvres des médecins qui, de temps à autre, venaient apporter de nouvelles informations au public. Rien ne s'était déroulé comme elle l'avait prévu. Ce n'était qu'une visite de courtoisie, venue appuyer un texte sur le problème mutant en Italie. Rien de bien méchant, rien ne présageant une issue aussi funeste. Il était vingt heures, elle était réveillée depuis peu finalement, mais le temps lui paraissait lent, beaucoup trop, alors qu'elle fixait son ventre encore curieusement bombé, mais vide.

On frappe à la porte mais elle n'entend rien d'autre, ne voit rien d'autre que la télévision pour le même. Ce n'est qu'après plusieurs appels de son nom que la sénatrice revient sur terre, tournant ses prunelles caramels vers la jeune femme qui venait d'entrer dans la pièce. « Madame Cacciatore, nous devions discuter de l'opération. Vous vous souvenez ? » La jeune blonde hoche la tête, hésite à se relever un peu mais est très vite rattrapée par la douleur de ses os brisés et les coutures sous son estomac. « Nous avons fait notre maximum pour vous protéger tous les deux, tout ce que nous pouvions faire, madame. Vous avez souffert d'une grave hémorragie interne suite au choc que vous avez reçu. ..Nous avons du faire un choix... vous avez perdu énormément de sang et votre uté-  » L'infirmière continue son diagnostic, révélant les différentes blessures dont elle souffrait, ou ne souffrait pas, ce que cela allait faire, quels problèmes elle risqueraient d’avoir dans le futur. Rien n’était rassurant, et ça n’allait pas en s’arrangeant puisqu’elle n’avait toujours pas parlé de la seule chose qui comptait pour le moment à ses yeux, son enfant. Avant qu'elle ne puisse continuer son explication, elle lui coupe la parole, intervenant pour la première fois verbalement. « Comment va mon bébé ? » dit-elle, à voix basse, mais sèche. l’ordre donné elle exigeait une réponse. Femme de poigne, même dans cette situation difficile elle était capable d'être autoritaire et d’avoir ce qu’elle désire. « Il souffre d'une très forte commotion cérébrale, madame. Sans compter sa naissance, trois mois trop tôt. Des séquelles sont envisageables, voir même forcées...mais votre bébé est en vie. Et c'est sans doute un miracle. » Un nouvel hochement de tête vient marquer sa compréhension, tout comme de nouvelles larmes. Cette fois-ci, de joie.
« Vous voulez voir votre fils je présume ? » «  Oui, bien sûr. » Un rire accompagne les mots de Verona, se mélangeant dans une grimace étrange à ses pleurs. L'infirmière sans s'en rendre compte venait de mettre fin à des mois de mystères où elle et son mari avaient débattus sur le sexe de leur nouvel enfant. Il espérait une fille, la première, la princesse de la maison quand elle était persuadée que la petite terreur tapant du pieds dans son estomac était encore un petit prince. Elle avait vu juste, comme quoi l'instinct maternel existe véritablement, ça ou un hasard des plus complet. La femme en blouse lui offre un petit sourire et ouvre la porte de la chambre, laissant entrer dans la pièce sa collègue et un couffin de plastique où le petit humain devait dormir. Lorsque le couffin se retourna pourtant, elle réalisa que rien ne s'était passé comme elle l'avait souhaité. Rien ne s'était passé comme pour les autres, tout avait été gâché par eux, les mutants.
En effet la tête du nourrisson était enveloppée d'une bande protectrice, tenant en place un pansement à l'allure gigantesque pour un si petit bébé. Il devait naître dans trois mois, pas maintenant, pas là. Il était encore trop tôt pour qu'il soit embarqué dans cet horrible monde. C'était eux qui avaient fait cela, eux, qui avaient projeté cet enfant hors de son cocon de paix. Eux, qui l'avaient lancé brutalement dans la vraie vie.
Eux, les mutants.
La rage qui se mit à bouillir dans la tête de Verona brouillait tout le reste. Son esprit était trop occupé à ressasser les incidents vécus dans son passé, en contact avec ces monstres, ces animaux, nuisibles, qui attentaient à la vie de tous.... Même à celle d'un bébé.
La réalité la rappelle lorsque l'infirmière répète pour la troisième fois son nom. Lorsqu'elle établi un contact visuel avec elle, l'infirmière poursuivie.
« Votre mari et vous lui aviez trouvé un nom ? »
Un nom. Il fallait bien lui en trouver un.
« Nous ne nous étions pas décidés. » finit-elle de dire, toujours à voix basse avant de reposer le regard sur le prématuré « Il était persuadé que ce serait une fille. » Cette pensée la fit rire, un petit instant ou tout semblait plus léger.  Plus rien ne serait pareil, désormais. Pas pour elle, ni pour le restant de la famille. Les projets d'une vie s'achevèrent là, l'envie d'une famille plus nombreuse, d'avoir une fille. Tout meurt, avec la naissance d'un enfant déjà mal parti dans ce monde, déjà désigné perdant après seulement quelques heures éveillé.


Septembre 2012

« Monsieur Cacciatore... Nous sommes au regret de vous informer que votre candidature a été rejetée par la compagnie. Nous pouvons cependant vous offrir un poste pour la communication avec le public atteint de... Cécité et handicaps... Ou au secrétariat. » Il avait déjà fallut l'intervention d'une passante pour que Gianni trouver le bâtiment. Ici, rien n'était indiqué en braille, ou même accessible au public handicapé comme la quasitotalité des bâtiments du monde. Tragique, n'est-ce pas.
« J'ai demandé à être agent de police, pas secrétaire. »
« Je suis au courant Monsieur mais même avec l'appuie de votre frère votre handicap ne nous permet pas de vous accorder ce poste. » Voilà pourquoi il était dans ce bureau précis, son frère, commisaire de police lui avait trouvé un rendez-vous pour obtenir un poste... Qui avait l'air de ne pas arriver.
« Mais je PEUX voir. » dit-il, peut-être de façon un peu trop poussée. Giovanni était en effet capable de voir une ombre, face à lui. Un bloc, noir, des murs blancs, un bureau -du moins ce qu'il supposait être un bureau- devant lui. La rupture entre le mur et l'homme était assez forte pour qu'il puisse les distinguer. En d'autres termes, il voyait...En pixels, et en noir et blanc.
« Je crains que cela ne soit pas suffisant... Vos résultats démontrent très bien que c'est impossible, vous risquez de vous mettre en danger ou de mettre la vie des autres à risque Giovanni. Pensez à cela. »
Ses doigts se resserrent sur eux-même en un poing serré. Le peu d'ongle que l'italien possédait s'enfonçant dans sa propre chaire l'aidait à se détourner de l'envie presque irrépressible qui l'enivrait: parler.
Quelques mots franchissant ses lèvres en un murmure pouvait engendrer bien des dommages, bien des pertes. Tenir le monde et ses occupants au bout de sa langue pour un jeune adulte était une tentation de chaque instant. Un simple mot de travers pouvait devenir désastreux, une question pouvait devenir un ordre réalisé dans la seconde suivante. Si le brun aux yeux azur décidait d'ouvrir les lèvres il pouvait changer son destin en un claquement de palais, en quelques sons sortis tout droit de sa gorge. Cela suffirait à lui donner la place qu'il souhaite obtenir, cela pouvait changer sa vie du out au tout si il le demandait simplement. Alors pourquoi ne pas céder ? Pourquoi ne pas hypnotiser cet homme en l'espace d'une phrase dont il ne se souviendra même pas au moment de son réveil. Pourquoi ne pas utiliser ces dons donnés par celui que tes parents prient chaque jour qu'il fait. Pourquoi ne pas prendre sa revanche sur le monde qui l'a donné presque aveugle en bafouant le système. En devenant ce que son frère était déjà: policier, au service des autres, du peuple. Là où il pourrait être utile et rendre ses parents fiers de lui, pas comme l'avenir lui le réservait.
Ce qui l'en empêchait était une voix dans sa tête, bloquant ses gestes, bloquant ses pensées. Cette voix il pouvait la reconnaître être mille tant elle avait habité ses oreilles durant ces années passées, particulièrement depuis quelques semaines. C'était la voix d'un homme en fauteuil roulant qui dirigeait l'établissement pour taré qu'il avait quitté, quelques temps plus tôt. Précisément juste avant que cette voix ne vienne le mettre en garde, ou ne lui demande de revenir auprès d'eux.
« Monsieur Cacciatore ? » L'interpellation le déconnecte de ce duel mental. Ses poings se relâchent, son rythme cardiaque qu'il sentait battre jusque dans ses paumes se calmait vite.
« Tout va bien.» Comme si rien ne c'était passé, il avait reprit le contrôle de sa propre tête, de ses propres pensées sans qu'elles ne soient empiété par l'homme en fauteuil. Le silence est de nouveau fait dans son esprit, l'apaisement étire sur son visage un sourire détendu, presque jovial malgré la situation déplaisante.
"Vous allez revoir mon dossier, vous rendre compte que mes inaptitudes ne sont pas un handicap mais une différence qui pourrait s'avérer utile et que ma motivation et mon sens de la persuasion vous ont totalement éblouit."
On venait de lui refuser le poste qui aurait racheté une vie de bon dernier. C'était l'occasion pour lui de prouver son importance, son intellect en le mettant au service de la nation, tout somme ses parents, tout comme ses frères. Pourtant, il était vêtu de son plus beau sourire, qui se transforma sans raison appâtante en un rire amusé révélant un alignement de dents si blanches qu'il pourrait être mannequin pour une pub de dentifrice sans le monde soucis. L'homme de l'autre côté du bureau se joint à lui sans comprendre réellement d'où venait cette soudaine hilarité secouant l'individu face à lui. Il n'avait en rien l'air d'une menace, juste un gars étrange, frère de son collègue, à qui l'on n'osait pas trop poser de question.
"Je vais revoir votre dossier, monsieur Cacciatore."

Le dossier fut revu et la chute, fut aussi prédictible que possible. Quelle utilité pourrait avoir un patrouilleur aveugle, un détective incapable de voir des indices,un gardien de la paix incapable de défendr et se défendree. Et ce fu le cas. Un incident suffit, un appel d'urgence qui ne leur était pas destiné. Il ne servait qu'à interrogé les témoins en général, on le disait très lier pour délier les langues, obtenir des aveux en à peine quelques minutes de discours. Mais ce n'était pas un homme de terrain, quoi qu'il puisse dire. Il suffit d'un malfra armé et d'une boutique dépouillée. Gianni, si assurant, si prêt à utiliser ses pouvoirs avait surement oublier qu'ils ne faisaient pas de lui un dieu. Le doigt sur la gâchette l’assaillant est près à tirer d'après ses collègues. Il ordre de lâcher son arme, est exaucé. A l'instant où l'arme tombe du poignet les coups partent. La cible neutralisée alors qu'elle venait de se rendre de deux balles dans la poitrine. L'affaire à fait le tour du pays comme une traînée de poudre, la scène, filmée par les caméras de surveillances incriminent le groupe de policier. Bien que n'ayant pas tiré, ne possédant pas d'armes à feu, Giovanni fu pourtant radier des forces de polices à titre d'exemple, pour éviter de nouvelles échauffourées.



Décembre 2006

Le bruit métallique s’intensifie. Il fait grincer le parquet pourtant fraîchement ciré. Si récemment d’ailleurs que l’odeur de cette cire embaumait la résidence de Verona et Stephan Cacciatore tout entière, couvrant presque la fragrance des bouquets placés sur les tables, ou l’eau de Cologne extrêmement onéreuse que le maître de maison s’obstinait à porter pour couvrir l’odeur de tabac froid.

Tout avait parfaitement été organisée, le rendez-vous avait été fixé pour dix-sept heures, heure à laquelle l’invité était effectivement arrivé.
De l'infusion à la camomille au whisky posé sur la table basse, en passant par la tenue vestimentaire de chacun, chaque détail avait été préparé par la mère de famille. Une femme de poigne, aux long cheveux noirs relevés dans un chignon élégant et aux lèvres peintes d’un carmin tout aussi avantageux. Aujourd'hui était un jour presque comme les autres chez les Cacciatore, du moins, presque comme tous les jours où un invité important visitait leur maison. Cela arrivait fréquemment, que ce soit sur invitation du père ou de la mère, les enfants devaient parfois se soumettre à ces rituels cérémoniaux où la bonne tenue était la règle d’or. Cette fois, aucune échappatoire pour le benjamin de la famille, puisque le rendez-vous avait été donné pour lui. Contactés par une école privée pour les adolescents les plus talentueux de leur génération, l'établissement était intéressé par Gianni, malgré son handicap lui ayant déjà causé le refus de bon nombre d'établissement ne désirant s'en encombrer.
Une aubaine, pour cette famille qui depuis des années vit au son d’une canne blanche frappant ce même parquet.

Le roulement s’arrête sur le pas de sa chambre, faisant crisser les oreilles de l’adolescent de tout juste seize ans assis sur son lit. Une grimace vient tordre son visage, rappelant la sensibilité de ses autres sens, quand sa vue elle, ne percevait du tableau qu’une ombre noire, puis le reflet du soleil sur le sol de sa chambre.

« Bonjour Giovanni. » dit l’homme, assis dans son fauteuil.

« Bonjour. »

Voilà comment cette relation commença, par un simple bonjour des plus ordinaire. Voilà comment, quelques semaines plus tard à peine, GIanni franchissait les portes de l’institut pour la première fois de sa vie. Comment l’enfant, couvé depuis sa naissance a réussi à se défaire du cocon familial. Comment il avait fini par développer ses pouvoirs, comment il était devenu si assurant, si fier de lui. Peut-être trop.
En acceptant Giovanni à l’institut, Charles Xavier espérait le libéré d’une routine agaçante qui s’avérait dangereuse. La frustration, la colère… Ce ne sont pas des humeurs qu’il est judicieux de ressentir, lorsque l’on possède des pouvoirs aussi dangereux que les siens. Lui apprendre à maîtriser ses mots si facilement prononcés était ce qu’il y avait de mieux pour lui. Lui rappeler qu’il serait toujours là pour le maîtriser en cas de débordement. Mais à force de précautions et de restrictions, de menaces contre l'utilisation de ses pouvoirs sur les autres, Xavier avait fini par recréer cette frustration et cette colère chez le jeune adulte. Cette fois, il ne s’agissait plus de rentrer à l’institut mais d’en sortir. Xavier eu beau chercher à le convaincre de rester, il semblerait que même lui ne soit plus capable de raisonner l’italien. La seule personne qui de toute façon finissait par avoir le dernier mot avec lui était partis, au début du mois pour le prestigieux MIT, où elle étudierait pour ces quatre prochaines années, alors il n’avait plus vraiment raison de revenir durant ce temps là. Aerin était devenu par le plus grand des hasards sa meilleure amie. Quand on voit les deux l’un à côté de l'autre on se demande vraiment comment c’est possible. Un grand blond, toujours habillé le plus simplement du monde, la mine boudeuse et la canne à la main accompagné d’une fille qui lui arrivait sous les épaules, aux cheveux lumineux et au goût vestimentaire qui n’allait pas forcément à tout le monde. Ce dont il se fichait bien, cela paraissait évident. Depuis son retour, GIanni fréquente de nouveau l’institut; Il vient s’y balader avec elle, retrouve ses amis, mais hors de question d’y vivre. Plus jamais.