I feel fantastic... - [Dwayne Walker]

Comment était-il possible de prendre autant de temps à se repérer dans un établissement qui ne contenait qu’un seul étage de salle de cours ? Mélissa avait mis plusieurs longues minutes après sa première journée de cours pour retrouver la salle qu’on lui avait indiqué pour les cours des musiques. La bonne nouvelle, c’est qu’elle n’avait pas cours aujourd’hui. La journée était officiellement terminée pour sa classe qui s’était déjà dispersée depuis un moment. Mais pas elle, bien sûr. Non, il avait fallut qu’elle décide de reprendre sérieusement le chant et qu’elle en parle à son inscription. On lui avait donc indiqué le nom du professeur responsable de la musique et les heures auxquelles il prenait des élèves en sessions individuelles pour pratiquer.
Ce n’était pas une mauvaise chose, Mélissa se sentait beaucoup plus à l’aise pour chanter lorsque le public était réduit. Comme elle ne connaissait encore personne ici, un seul prof serait déjà largement assez.

Planté devant la porte, la jeune femme vérifia une dernière fois que le numéro correspondait bien au petit papier sur lequel elle avait griffonné un peu plus tôt. Elle se demanda une dernière fois si elle aurait dû venir mieux habillé : son haut était noir mais figurait un œil jaune et artificiel, autour duquel était inscrit les paroles « I feel fantastic and I’m still alive.» Mélissa appréciait l’ironie de porter ça quand elle ne se sentait pas si fantastique que ça, mais pour un cours particulier elle aurait peut-être dû faire un effort. Certains professeurs voulait qu’on vienne en cours comme si l’on se rendait à une soirée mondaine, elle en avait déjà fait l’expérience malheureuse.

Avec un soupir, elle cessa de retarder l’échéance et frappa prudemment à la porte. En attendant qu’elle ouvre, la jeune femme se racla la gorge. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle se rendit compte du temps écoulé depuis la dernière fois qu’elle avait chanté sérieusement : les séances sous la douche ne comptait pas. Ça allait une catastrophe. Mais avant qu’elle ne puisse fuir, on ouvrit devant elle.

— Bonjour, entonna-t-elle aussitôt.

Elle inclina brièvement la tête en essayant de détailler d’un rapide regard celui qui allait être son professeur. Que devait-elle attendre exactement ? Comme elle ne pouvait pas rester planté là à juste regarder, elle se dépêcha aussi d’ajouter.

— Je suis Mélissa, je crois que je vous ai envoyé un mail au sujet d’un cours de chant pour euh… aujourd’hui.

Chaque fois qu’elle rencontrait un nouveau professeur, la jeune femme maudissait son accent qui lui semblait dix fois pire quand elle s’adressait à un adulte. Une vraie conspiration.

I feel fantastic...

Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

Un moment pour moi. Pour me calmer...Atténuer cette colère qui me brûle de l'intérieur. Mes jointures serraient les bâtons de bois. Des mouvements saccadées de mes bras provoquaient des sons, un rythme rapide et intense. Je me défoulais carrément derrière la batterie ne songeant à rien d'autre qu'à mon bien-être jusqu'à l'épuisement.

Pourquoi j'étais ainsi ? Pourquoi cette batterie subissait mes coups à répétition ? C'était ma façon d'évacuer toute cette haine qui m'habitait, qui me consumait. Cette haine envers La Eberhardt. Sa façon dont elle m'a parlé, dont elle m'a insulté, je ne le digérait pas. J'étais comme cela. Même si tout le reste semble bien allé, je fixe le défaut, la faille qui tâche la pureté de mon quotidien.

Elle a de l'expérience et de l'ancienneté ici. Elle connaît tout le monde. Qui sais ce qu'elle mijote dans mon dos . Ce qu'elle osera faire contre moi. Elle me déteste et je la déteste. C'est un évidence même. Seulement, je ne suis pas aussi proche du grand Charles qu'elle.

J'ai pris rendez-vous avec Charles pour lui parler, mais si elle parvient à mettre cette situation en sa faveur, je suis bon pour la porte...ou pire retourner en prison...

Alors, afin de ne pas y penser, de ne pas m'en faire, je faisais ce que je savais le mieux faire : jouer de la musique.

Cet après-midi c'était de la batterie...Pas une simple ballade, mais un solo digne des plus grands musiciens de l'histoire...

Les yeux fermés, mon corps en mouvement, je me laissais aller, exécutant des combinaisons de sons puissant . Je m'arrêtais pas poussant même des cris amusé, entraîné par le rythme...

....On frappait à la porte...

Oui, j'ai pu l'entendre...sans aucune difficulté. Mes deux bras tombèrent le long de mon corps, complètement essoufflé. Je regardais la porte quelques secondes avant de déposer les bâtons sur un des tambours.

Je rencontrais quelqu'un cet après-midi. Je m'en souvenais...

Je me relevais tranquillement essuyant mon front du revers de ma manche. Je remontais légèrement ma cravate durant ma marche. Avant d'ouvrir, je passais 3 fois ma main dans mes cheveux. Ma crinière était légèrement décoiffé, mais on peut accuser le temps de la journée qui la rendu légèrement défraîchie.

Non, mon accoutrement n'était pas des plus exemplaire, mais j'étais quand même très propre, même coquet.

J'ouvris la porte d'un mouvement sec. Je retrouvais la demoiselle avec qui j'allais travailler de l'autre côté.

Malgré que j'étais encore essoufflé, je lui souris...

" Mademoiselle..." dis-je avec courtoisie.

Le silence...Ce silence de la première rencontre. Je connaissais la mélodie. Elle me regardait, c'était évident. Mon teint était différent des autres et combiné avec mes cheveux et mon regard, je ressemblais parfaitement à un des membres de la famille Addams...

C'était immanquable...Alors, c'est avec cette occasion que je me permets aussi de regarder cette demoiselle qui était aussi bien différente des autres. Elle ne venait pas d'ici...Juste sa tenue, ses traits et sa voix :

Je suis Mélissa, je crois que je vous ai envoyé un mail au sujet d’un cours de chant pour euh… aujourd’hui.

Une française...C'est sur ! Il suffisait juste que je me concentre quelques secondes pour saisir la grain de sa voix...

Je n'ai pas pu m'empêcher de lui sourire:

" Oui, j'ai vu votre courriel, Mademoiselle Gardom. Entrez, ma chère..."

Je l'invitais à entrer, lui laissant l'espace pour franchir la porte et lui permettre de voir ma classe avec les instruments, les micros, les vinyles et le tourne-disque...

" Je vous souhaite la bienvenue dans ma classe...Je me suis permis de me défouler un peu à la batterie avant votre arrivé...Je m'en excuse." dis-je en lui pointant la batterie au fond de la classe.

Je me retournais vers elle en gardant le sourire. J'osais m'avancer dans mes questions :

" Cela fait longtemps que vous êtes arrivé en Amérique ? "

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Mélissa n’avait aucune idée de ce qu’elle devait attendre de l’autre côté de cette porte, aussi ne savait-elle pas non plus si elle devait être surprise par l’air du professeur qui finit par ouvrir. Les profs de musique avaient fréquemment quelque chose de… spécial. Différents des autres profs en tout cas. Alors, dans une école qui accueillait des mutants, elle s’attendait bêtement à ce que la différence soit encore plus marquée.
Finalement, son apparence était presque décevante en comparaison de ce que son esprit avait put imaginer. C’était un homme au teint très pâle et aux yeux à peine inquisiteurs. Sa coiffure n’était pas parfaite et elle remarqua un peu de sueur sur son front, ainsi qu’une respiration un peu saccadée. Il avait dû courir pour attraper la porte ou quelque chose comme ça ? En tout cas, si l’apparence n’était guère rassurante, ce Monsieur Walker se dépêcha de sourire pour le faire oublier et il l’invita à rentrer.

Bonne nouvelle, le mail était arrivé. Mélissa avait pris l’habitude de redouter le pire avec la technologie. Elle l’appréciait de tout son cœur mais savait comme une simple mauvaise manipulation pouvait amener à perdre tant de données. Il lui était déjà arrivé de préparer un superbe e-mail pour un professeur et que ce dernier n’arrive jamais — sans doute parce qu’elle avait oublié de l’envoyer, mais tout de même.

Il ne fallut que quelques pas à l’intérieur de la salle pour y reconnaître tous les ingrédients d’un cours de musique. L’œil de Mélissa repéra évidemment très vite les micros, mais il était impossible de ne pas noter aussi les instruments dispersés un peu partout. La jeune française n’avait jamais été douée avec eux, elle n’avait jamais fait aucun effort non plus. Son truc, c’était le chant et ça elle le faisait bien. Elle s’amusa tout de même à les reconnaître un par un, énumérant les noms d’instruments dans sa tête. Pour se faire, elle tourna lentement sur elle-même pour observer chaque coin de la pièce. Son regard s’arrêta sur la batterie à l’instant où son professeur lui expliqua qu’il en avait pratiqué pas plus tard que quelques minutes avant.
Pour se défouler ? Voilà qui expliquait la coiffure et l’essoufflement, mais ce n’était pas quelque chose que Mélissa était habituée à entendre dans la bouche d’un prof. Se défouler, c’était pour les adolescents. On ne se défoulait pas quand on était un vrai adulte, non ? Surtout pas un prof. Mais dans le cas d’un professeur de musique, elle supposa que cela n’aurait pas dû la surprendre.

— Il n’y a pas de problème, Monsieur. Chacun fait ce qu’il veut, non ? justifia-t-elle un peu timidement.

Elle ne savait pas encore comment s’y prendre avec les différents professeurs de l’Institut aussi évitait-elle de se montrer trop sûre d’elle pour commencer. Qui plus est avec un professeur qu’elle risquait de croiser beaucoup à cause de ses leçons de chant, elle voulait éviter de faire la maline. Prudemment, elle observa donc la batterie installée au fond de la classe.

Bien sûr, son accent ne pouvait pas passer inaperçu, surtout pas à quelqu’un qui avait l’oreille musicale. Mélissa fut tout de même un peu surprise de sa question, elle s’imaginait que c’était le genre de détail inscrit dans un quelconque dossier auquel tous les professeurs auraient accès. Peut-être ne faisait-il que la conversation, pour la mettre à l’aise.

— Non, pas vraiment. Je ne suis venue que pour rejoindre l’Institut. Ça fait quelques jours à peine.

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Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

C'est dommage de le dire ainsi, mais la première impression est toujours la plus importante. Il suffit de quelques secondes pour évaluer une personne. De la juger...D'émettre des hypothèses sur ce qu'elle est, alors qu'elle a à peine énoncer un mot.

C'était toujours comme cela que je me sentais lorsque je rencontrais un ou une élève pour la première fois. Dans ce regard, cette inspiration lorsque j'ouvre la porte, je vois leur expression. Je devine ce qui se passe dans leur tête. C'est rare que je perçois du positivisme. Surpris, effrayé, déçu ? J'ai rarement vu de sourire...

Je la laissais entrer reprenant mon souffle par la même occasion. Je venais tout juste de jouer sur ma batterie ne prenant pas attention au temps qui passe. Je regarde rarement l'heure quand je joue. C'est déconcentrant. On ne devrait pas avoir d'horloge dans cette classe. Ça tue l'inspiration et la création...

Je lui ai souris suite à sa réponse. Faire ce qu'il veut...Certes, mais pas totalement. Ici, je me sens, quelques fois les poings liés par les règles et les principes de la bâtisse. Le pire, c'est que je me dois de m'y soumettre. Pour le bien et la sécurité de tous, certains diront...

Je savais qu'elle venait d'Europe, mais je n'ai été plus loin dans ma lecture. Je ne fais que regarder les points importants, dont leur origine, leur don et le style de caractère : si j'ai affaire avec quelqu'un d'agressif ou de complètement effrayé. C'est important d'en savoir le minimum, car je veux créer moi-même une connexion avec la personne dont je vais enseigner. Encore une fois, ce serait du jugement hâtive.

" As-tu besoin de quelque chose...? As-tu des questions ? Ça peut en faire beaucoup en quelques jours. On peut prendre le temps un peu avant de commencer la musique. Ça va me faire plaisir de t'aider."

Oui, j'étais sincère. J'aurais aimé que quelqu'un soit attentif lors de mes arrivés dans de nouveaux lieux. Savoir que je peux compter sur quelqu'un. Une référence qui aurait pu m'aider à comprendre la situation dans cet endroit. Question de respect et d'entraide.

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Si la jeune femme s’était attendue à répondre à quelques questions avant que les vrais cours ne commencent, elle ne s’attendait pas à ce que son professeur se montre à ce point motivé pour l’aider. Bien sûr, cela n’aurait pas dû la surprendre, car plus elle découvrait l’école et plus elle prenait conscience que les aventures vécus par beaucoup avant de venir ici n’avaient rien de rose ou d’agréable. Il était donc parfaitement naturel pour un professeur responsable de s’inquiéter de ses élèves ainsi. Elle supposa donc qu’elle n’avait pas été la seule à passer par cette séance d’interrogatoire.
Mélissa se sentait un peu coupable aussi. Ce n’était pas la première fois qu’on lui témoignait cette attention qu’elle ne méritait sans doute pas. Son histoire n’avait rien de tragique ou horrible, elle était même plutôt banale, somme toute. Elle n’avait rien à raconter et pourtant elle envisageait de consulter un psy. Cela lui semblait idiot à présent. Surtout de penser à tout cela à cause d’une bête question d’un professeur qui voulait juste se montrer gentil.

— Euh… Je ne crois pas non. Enfin ça va, je n’ai besoin de rien.

Sans être complètement mal à l’aise, Mélissa dégageait l’impression d’une élève à peine arrivée, ce qu’elle était. Son regard s’égarait régulièrement dans la salle, sans vraiment fuir non plus celui de son professeur. Elle ne savait simplement pas quoi lui répondre, quelle question poser, quoi faire en somme. La jeune femme n’était venue que pour chanter et n’avait pas pensé à tout ce qui pouvait entourer la séance.

— Ah, j’ai peut-être une question. Est-ce qu’il y a un genre de club ? De musique, je veux dire. Parfois ça arrive, pour les élèves qui en font ou qui en sont curieux. Je n’ai rien vu à ce sujet.

Elle n’était même pas sûre de vouloir adhérer à ce genre d’expérience mais avant de décider, elle devait de toute façon savoir si oui ou non cela existait. C’était une question un peu bête, mais elle s’était sentie obligé de la poser, autant pour montrer que son intérêt pour la musique n’avait rien de passager que pour simplement ne pas le décevoir en restant muette.
La jeune femme réfléchissait à ce qu’elle pourrait bien ajouter à cela, quand son regard se tourna naturellement vers le plafond de la salle. Il n’avait rien de spécial comparé à des dizaines d’autres salles, mais voilà : il était plutôt bas. Depuis sa séance de danse en plein air de l’autre jour, Mélissa craignait qu’un vrai cours de chant n’ait des effets indésirables sur son pouvoir. Les séances sous la douche n’avait jamais rien fait mais qui sait, certains contextes étaient plus efficaces que d’autres. Elle prit un air gêné avant d’ajouter.

— Pour les premières séances, il faudrait que je me cantonne à des chansons plus ou moins… neutres ? Je veux dire, pas trop chargé… émotionnellement. Mon pouvoir interagit un peu avec mes émotions, normalement je contrôle mais il vaut mieux ne pas prendre le risque, non ?

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Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

Un sentiment de responsabilité. Je voulais bien faire. Je voulais qu'elle se sente bien. Qu'elle n'ai pas peur de me parler, de me dire ce qui la dérange, ce qu'elle aimerait savoir.

Elle venait d'arriver ici, en Amérique. 3 jours dans un lieu totalement différent du sien. Rien de plus normale d'être un peu dérouté. De se poser des questions sur les règles, les principes de la maison. J'ignore si on a prit soin d'elle à son arrivé, mais je tenais à faire ma part en tant qu'un de ses professeurs référents.

Elle n'avait pas de question...Elle en avait, mais elle était trop timide de me les poser ?

Je la regardais observer mon lieu de travail. J'espérais qu'elle appréciait l'espace dans lequel elle allait travailler. Non, je ne suis pas un expert de décoration, mais je crois que j'avais quand même du goût pour rendre cela agréable, chaleureux. De toute façon, quoi de plus stimulant que des instruments dans une pièce? Non, rien de mieux que cela. Une harpe, une batterie, des guitares, xylophones. C'est toujours le sourire qui s'impriment sur les visages des gens quand ils entre ici pour la première fois. C'est ce qui me plaît d'avantage à enseigner la musique.

Je plissais des sourcils en entendant sa question: un club ?

Que voulais-t-elle dire ?

" Si tu veux dire une organisation orchestrale, nous n'avons pas cela de manière officielle. Quelques fois, il m'arrive de créer des soirs de réunions entre étudiants pour jouer, discuter musique. On monte des compositions musicales ou on ne fait que se défouler en chantant des classiques de l'histoire de la musique. Cela permet de se connaître et échanger. J'en fais de plus en plus, à vrai dire. Les jeunes semblent apprécier ces rencontres. Je compte créer un espèce de club comme tu le dis, mais je dois en discuter avec Monsieur Xavier..."

Je retournais à mon bureau pour me rappeler, justement de parler à Charles de cette idée de club. J'aurais probablement plus de crédibilité au sein du groupe du personnel et offrir quelque chose de mieux pour mes jeunes.

Je levais la tête en entendant la demande de ma nouvelle élèves:

"On peut commencer tranquillement, si tu veux..., mais pour améliorer ton contrôle, je te dirais qu'on devrait essayer des choses de plus en plus prenant. Je ne veux pas que tu t'écroules non plus, tu sais. As-tu déjà essayer de chanter une chanson qui serait sujet a un changement d'émotion de ta part ?"

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Au vu de la réaction du professeur, Mélissa ne s’était pas complètement trompé en partant du principe qu’aucun club n’avait encore été formé concernant la musique. En réalité, du peu qu’elle avait appris sur l’Institut pour l’instant, il n’y avait aucun véritable club ou organisation d’élève. Cela lui était apparu bizarre au début avant qu’elle ne se souvienne que cette école particulière n’accueillait pas un si grand nombre d’étudiant. Il était donc assez normal qu’on les laisse s’organiser entre eux, sans qu’il y ait besoin de former une structure particulière pour former des groupes.
Cependant, elle n’était manifestement pas la seule qui avait relevé la question. Monsieur Walker avait pris l’initiative d’organiser quelques activités qui pouvaient parfaitement s’apparenter à celles d’un club et il envisageait apparemment d’en créer un. Pendant un moment, Mélissa craint que ce ne soit sa question qui lui ait donnée cette idée mais à la façon dont il en parlait, cela avait plutôt l’air d’un projet de longue date.

— C’est sympa, je trouve. Je ne sais pas trop si c’est nécessaire car c’est vrai que l’Institut n’est pas si grand, mais ça peut être cool. Et puis, ça donne des activités annexes aux élèves. Je me tiendrais au courant même si je ne suis pas encore sûre de vouloir participer.

Cela pouvait paraître étrange alors qu’elle avait elle-même abordé le sujet, mais la brune ignorait encore si elle avait vraiment envie de s’impliquer dans ce genre de truc. Déjà, en France, elle s’était toujours tenu à l’écart des quelques groupes ou club qui se formaient au lycée, ainsi que des activités annexes. Ce n’était pas qu’elle ne les aimait pas mais parce qu’elle préférait passer du temps avec son groupe d’ami déjà bien formé à l’époque. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.
À présent qu’elle était dans un tout nouvel environnement, c’était le contraire. Une structure pareille pourraient l’aider à rencontrer des gens qui partageait ses intérêts. De quoi se faire un nouveau groupe d’ami, en quelques sortes, mais elle n’était pas sûre que ça fonctionne. Toujours est-il qu’elle se renseignerait si des clubs commençaient à se former, quelques uns pourraient peut-être réussir à attirer son attention. La musique étant en tête pour le moment.

Comme elle avait évoqué le souci de son pouvoir, le professeur proposa d’y aller progressivement. C’était sans doute la meilleure chose à faire mais la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’afficher une mine inquiète. Il ne se rendait pas compte des problèmes que pouvaient engendrer son don, sans doute.
Sa question ne la fit pas réfléchir longtemps, elle était arrivée récemment mais avait déjà fait quelques mauvaises expériences.

— Eh ben… Chanter non, mais j’ai dansé récemment — sur du ACDC — et je me suis retrouvé à grandir jusqu’à dix mètres. C’est ça que je crains surtout. J’étais dans le parc, à ce moment, mais dans une salle close comme celle-ci… C’est dangereux. Même l’inverse n’est pas très agréable alors… il faudrait y aller vraiment doucement.

Rétrécir provoquait moins de bordel dans les salles concernés, mais c’était bien plus dangereux pour elle. Selon la taille atteinte, on pouvait avoir des difficultés à la voir. Jusque là, ce n’était jamais arrivé en chantant, cependant.

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Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

Des idées ? J'ai plusieurs idées pour améliorer les conditions de mon cours. Ce n'est pas l'inspiration qui manque avec ces jeunes motivés. Souvent, nous restons plus longtemps en classe afin de bien terminer la partition. Oui, c'est motivant de les voir insister pour continuer et pas vouloir arrêter. C'est la preuve qu'ils aiment ce qu'ils font et qu'ils en sont fier.

Je voulais continuer dans cette atmosphère. Travailler pour concevoir des activités stimulantes et qui leur apporte de la satisfaction, mais surtout de la confiance.

Mais voilà: encore faut-il avoir le support. Pour l'instant, c'est très minime ce que je faisais, mais avoir un entretien avec le professeur et aussi difficile que trouver une aiguille dans une botte de foin. Et encore, certains de mes confrères ne me supportent pas pas mes démarches. Je ne fais que penser à La Eberhardt qui m'a rapidement fait comprendre que je ne suis pas dans son coeur. Elle le saura jamais dans le mien, de toute façon. À la voir emprisonner les élèves comme des animaux, je l'appuierais en aucun cas.

Des petites rencontres, c'était mieux que rien. Je sentais un peu de déception chez ma nouvelle élève et cela me touchait durement. J'espérais qu'elle appréciera quand même mes capacités musicaux. J'ai quand même de l'expérience pour mon âge et je suis capable de rendre mon enseignement assez distrayant pour que mes élèves reviennent.

— C’est sympa, je trouve. Je ne sais pas trop si c’est nécessaire car c’est vrai que l’Institut n’est pas si grand, mais ça peut être cool. Et puis, ça donne des activités annexes aux élèves. Je me tiendrais au courant même si je ne suis pas encore sûre de vouloir participer.

Pas si grand ? Oui, elle est nouvelle. Je trouvais que cette endroit était gigantesque. C'est sûr qu'après avoir vécu en cellule, la moindre espace sans barreau et synonyme de liberté, mais je crois, quand même, que l'institut n'est pas si petite.

Alors, elle doit avoir vécu dans une école encore plus grande, plus peuplé en Europe. C'est ce que je déduisais...

C'est drôle, parfois...

Souvent, les jeunes refusent de parler d'eux lorsqu'on leur demande. Dans le cas de thérapie, par exemple. Pas besoin de les forcer. Parfois, il suffit simplement de les écouter.

En quelques mots, j'en connaissais un peu plus sur mademoiselle Gardom: son don, ses lacunes de mutation et ses goûts musicaux.

Je souriais instantanément lorsque le groupe ACDC sortie de ses lèvres. Très content que j'avais devant moi une fan d'un groupe légendaire du Rock.

Je pris le dossier d'inscription de la demoiselle dans mes mains:

" Ahhh du ACDC, c'est tout a fait normal d'avoir de telle réaction avec ce groupe. Ils sont fantastique ! Mais, je ferais attention pour ne pas provoquer quoi que ce soit." dis-je en refermant le document aussi rapidement que je l'avais ouvert. Je n'avais pas besoin d'en savoir plus. Si j'avais besoin de plus de renseignement, elle me le dira...

Je contournais mon bureau pour m'approcher d'elle et ainsi que du piano:

" Dans ce cas, pour commencer, veux-tu me chanter quelque chose ? Qu'importe, juste pour que tu te présentes...Savoir où nous allons commencer...À quel niveau..."

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Malgré la situation — elle était tout de même face à un professeur — Mélissa ne put s’empêcher de partager un sourire avec lui quand il réagit à la mention d’ACDC. Cela faisait toujours plaisir de croiser un prof qui appréciait le même genre de musique qu’elle. Bien sûr, les profs de musique avaient tendance à être plutôt ouvert sur ce point, alors ce n’était pas si étonnant, mais cela restait plutôt cool quoiqu’il en soit. D’autant plus que M. Walker ne se contenta pas d’un vague sourire mais réagit plutôt directement à la mention du groupe, preuve que ce n’était pas que pour la classe, il était véritablement intéressée par ce groupe et ce qu’il pouvait apporter.
Dans le moment, la jeune femme ne put s’empêcher d’enchaîner sur une remarque du même acabit.

— N’est-ce pas ? J’adore ce qu’ils font, ça a tellement de… punch, même maintenant. Je voudrais trop les voir en concert un jour.

Il lui avait aussi assuré qu’il ferait attention à ne rien provoquer, mais ça la jeune femme n’en avait cure. Ou plutôt, elle se doutait bien qu’un professeur de cet établissement ferait gaffe à ce qui pouvait arriver avec les pouvoirs mutants. Il étaient sans doute les mieux placés pour comprendre comment ils fonctionnaient et comment éviter les catastrophe. Même si, bien sûr, il était agréable de l’entendre. Elle ne voulait pas casser quoi que ce soit, surtout dans une pièce pareille.

Restait donc à choisir une musique qui lui permette de montrer ce qu’elle savait faire sans pour autant provoquer quoi que ce soit avec son pouvoir. Si cela sonnait simple, ce n’était en réalité pas évident. En fait, il y avait tellement de musique qu’elle aimait, tellement aussi qu’elle n’osait pas aborder de peur de voir son pouvoir se déclencher.
Tant, en fait, qu’elle commença par suivre du regard son professeur, sans trop oser ouvrir la bouche. Tant de possibilités différentes s’affrontaient dans son esprit. Devait-elle faire attention à ce qu’elle allait choisir ? Elle se savait capable de chanter la plupart des chansons de son répertoire, mais devait-elle choisir quelque chose qu’il aimerait aussi ? Ou peut-être quelque chose qui montrait sa personnalité. La jeune femme resta ainsi piégée pendant presque une minute avant de se décider à évacuer la pression qu’elle s’était bêtement imposée à elle-même.

— Euh… Moonage Daydream ?

Elle s’installa à côté du piano en attendant de voir s’il l’accompagnerait avec l’instrument. La musique n’était pas conçu pour ça mais il était possible de donner une bonne partie du rythme. De toute façon, elle n’avait pas besoin de l’entendre pour la chanter. Elle visualisait très bien les enchaînement et les modifications de la voix qu’elle devait prendre.
Ce n’était pas exactement fait pour son timbre, mais dès qu’elle ouvrit la bouche, elle se laissa aller à la musique et ce fut oublié. Les paroles s’enchaînaient rapidement, son accent brutalement envolé. C’était ça chanter, ça la libérait. Pour autant, il était perceptible qu’elle faisait attention à quelque chose. Son regard se baissait parfois sur ses mains, comme si elle craignait de les voir grandir. Même dans ses moments là, son pouvoir restait un peu présent dans son esprit, surtout après ce qui était arrivé dans le parc.

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Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

Il se passait quelque chose. Ce simple nom de groupe venait émaner une étincelle et j'avais la chance de le partager avec elle. J'adorais ce groupe. En fait toutes les légendes du rock. Tous ceux qui ont fait en sorte que cette musique soit si belle, si entraînante...J'ai un profond respect pour ces artistes, bien plus que ceux d'aujourd'hui.

Un grand sourire sur mes lèvres, mes petites dents blanches apparaissaient. Cette entretient allait de mieux en mieux.

" J'ai...j'ai eu la chance de les voir en concert. C'est...c'est complètement débile de les voir aller. De voir ces légendes...Ils maîtrisent leur art à la perfection. Nul...même avec cette putain de technologie peut les égaler. On ne peut pas battre des dieux de la musique rock..."

J'étais sur de ce que j'affirmais. Elle serait peut-être en désaccord avec moi là-dessus, mais je ne changerais pas d'avis. Vieux jeux ? Oui. Je n'aime pas ce la musique est devenue. Voilà pourquoi je persiste à jouer ce rythme de l'époque de la manière de l'époque.

Alors quand elle m'annonça le titre de cette chanson. De la chanson qu'elle voulait chanter, j'ai presque fléchie des genoux. David Bowie ?!?!

J'étais aux anges ! Vraiment aux anges...

Je la voyais prendre place auprès du piano, mais avec cette chanson...j'opterais pour un autre instrument...

Elle commençait avec les premières paroles...et je hochais de la tête, concentré sur sa tonalité, sa profondeur, sa projection...

Elle se débrouillait...très bien. Mon sourire prenait de plus en plus d'ampleur...

Sans trop faire de bruit, je marchais lentement vers le socle où se trouvait ma guitare électrique. Oui, du Bowie, je dois prendre ma guitare...

Tranquillement, je m'approchais d'elle traînant le fil derrière moi. La tête penchée, concentré, je posais mes mains sur les cordes. Puis, au refrain, je l'accompagnais du mieux de ma connaissance...En fait, je connais cette chanson. Je n'ai aucune difficulté de la jouer avec, même, ma propre variante...

Je lui souriais continuant de jouer, de m'entraîner dans cette chanson avec elle. J'osais même faire son back vocal à quelques reprises...

Elle a du talent, beaucoup de talent. Quelques imperfections, mais c'est ce qui rend la chanson aussi personnel, aussi prenante...

Ce qui était une évaluation est devenue un moment de pure plaisir. Je m'amusais véritablement...

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Mélissa dû résister à l’envie d’assaillir son professeur de question sur ce fameux concert auquel il avait assisté. Il avait eu une chance folle, elle en était vraiment jalouse. Pourtant la jeune femme n’était pas du genre à s’enthousiasmer trop pour un groupe mais là, on ne parlait pas d’un simple groupe. On parlait d’ACDC, et de ce qu’elle en avait vu et entendu, un concert de ces mecs là valait le coup d’être vécu. Elle imaginait qu’on devait en sortir épuisé, comme après une épreuve trop intense, mais tellement bonne. Rien que d’écouter leur musique.
Sans se voir dans un miroir, elle devinait que ses yeux brillaient d’envie à la simple évocation du groupe. Malgré son côté réservé, il y avait certaine chose qu’elle ne pouvait pas cacher. Mais elle devait rester calme, au moins, c’est qu’elle n’était pas venu pour faire la groupie d’ACDC.

Elle était venu pour chanter et commença dès qu’elle avait choisi son titre. Un peu inquiète au début, Mélissa se rassura en observant les réactions de son professeurs. Il avait décidé de ne pas l’accompagner, du moins pas au début, mais il ne semblait pas non plus dégoûté par les notes qui sortaient de sa gorge. Ni particulièrement effrayé, donc c’était une bonne chose n’est-ce pas ?
La jeune élève se demanda ce qu’il pouvait bien partir faire quand il commença à s’éloigner, jusqu’à ce qu’elle aperçoive la guitare du coin de l’œil. Bien sûr, il devait s’y connaître, au moins un peu. Beaucoup en fait, quand il commença à jouer. Cela n’aurait pas dû être étonnant de la part d’un professeur de musique mais la jeune femme était vraiment impressionnée par la facilité avec laquelle il rejoint la mélodie et son rythme. Ce n’était pas donné à tout le monde. Et comme il disait se défouler à la batterie avant le début de ce cours, il devait s’y connaître dans plein d’instruments. Le cours de musique devait être super ici.

Au fur et à mesure qu’ils avançaient dans la musique, la complémentarité du chant et de la guitare s’améliorait. Il l’accompagna même quelques fois sur les back vocal. Mélissa finit par en oublier complètement son soucis de taille et ferma les yeux plutôt que de se concentrer sur ses mains. Cela ne dura pas plus d’une minute, le temps de chanter les derniers couplets, mais c’était suffisant pour que pas mal des petits défauts disparaisse. Certaines notes n’étaient pas exactes, mais c’était plus pour s’accommoder à sa méthode de chant plutôt que par erreur.

Elle se rendit tout de même compte de sa distraction quand la chanson termina sur les ultimes notes de guitares. La jeune femme rouvrit brusquement les yeux et amena aussitôt ses mains devant son nez. Elles ne semblaient pas avoir changées, tout allait bien. Sur un soupir de soulagement, elle se tourna vers son professeur.

— C’… C’était bien alors ? C’est pas forcément le style avec lequel je suis le plus à l’aise mais… enfin, ça va. Je crois.

L’élève se tenait droite comme un piquet, l’adrénaline de la musique disparu, elle se retrouvait face à un professeur et se sentait obligée de dire quelque chose. De demander une évaluation, n’importe quoi.

— Je chante aussi en français, mais j’ai essayé de prendre vite l’habitude de l’anglais.

I feel fantastic...

Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

Je ne voulais pas m'imposer, ni prendre la place, mais je ne pouvais pas rester indifférent. Pas avec du David Bowie. Pas aussi bien interprété. Ce n'était pas parfait, c'est vrai. Je pouvais percevoir quelque petits accrochages ici et là, mais on était pas en compétition. Je ne la jugeais pas pour un examen. C'était pour le plaisir. Pour la connaître d'une certaine façon.

Sa manière de bouger, la chaleur de sa voix, l'interprétation personnel qu'elle faisait: tout vient de sa personnalité. De ce qu'elle veut bien me démontrer. C'est ce que j'aime de la musique. Nulle besoin de se présenter par des questions interminable. Simplement jouer un morceau, chanter une chanson et je parviens à déchiffrer quelques traits.

Je peux me tromper, mais c'est plutôt rare.

Les dernières notes de ma guitare se faisait entendre. Un immense sourire sur mon visage. C'était plus fort que moi : cela me procure un bien fou. Une drogue. Une véritable drogue.

Mais, une fois sur Terre, légèrement essoufflé par cette dose d'adrénaline, je vis mon élève légèrement craintive...

Connaissant maintenant son don, je compris qu'elle redoutais sa transformation, mais il en était rien. Elle est parvenue à rester à sa taille...

Je laissais faire un moment pendant que je retirais ma guitare:

— C’… C’était bien alors ? C’est pas forcément le style avec lequel je suis le plus à l’aise mais… enfin, ça va. Je crois.

En déposant ma précieuse sur son socle:

" C'était super ! Tu te débrouilles très bien...Un peu de rock ne fait pas de mal...Mais, tu est plus à l'aise avec quel genre alors..."

Plus les étincelles disparaissaient, plus je la voyais reprendre le rôle de la jeune élève nerveuse...face à son professeur. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire...

"Pourquoi ? Le français est tout aussi magnifique...Il ne faut pas perdre ta langue d'origine...C'est plaisant d'être différent, parfois."

C'est vrai...Ma mère était d'origine polonaise. Seulement, je n'ai pas eu le temps de l'apprendre...

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Toujours aussi enthousiaste, son professeur alla ranger la guitare sur son socle, mais ne manqua pas de la complimenter sur sa prestation. Non qu’elle s’attendait à autre chose : elle venait à peine d’arriver et manquait un peu de confiance. Il était normal que le prof ne cherche pas à lui faire peur ou à la décourager. Mélissa savait qu’elle devrait attendre quelques jours, voir quelques semaines, avant que les choses ne se tassent. Beaucoup de professeurs seraient sûrement un peu plus indulgents avec elle, durant cette période, tant qu’elle ne faisait pas de trop grosses bêtises.
Elle n’avait pas beaucoup connu ça, mais c’était un fait qu’un changement d’environnement était perturbant pour un élève. Dans un cas comme celui de l’Institut, on y était amené pour plein de raisons, et pas toujours les plus roses. Il semblait donc logique que les profs y soient d’autant plus prudents avec tout ça. C’est en tout cas ainsi qu’elle décida d’interpréter la remarque de Monsieur Walker. Elle-même n’était pas plus satisfaite que ça de sa prestation : cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas vraiment pris le temps de chanter et de se faire plaisir. Ce serait quelque chose à corriger rapidement.

— J’aime bien le rock, mais je crois que je me débrouille mieux en pop. Enfin ça dépend… La variété française aussi, surtout parmi les classiques. Ça varie beaucoup, je crois.

La jeune femme haussa les épaules. Elle n’avait jamais été très douée pour se définir un style précis : elle appréciait la musique, toute la musique. Même celle sur laquelle on ne pouvait pas chanter, ni danser. Ce qui comptait pour elle, c’est que ça lui plaise et pour ça, il y avait trop de facteurs pour en faire une liste.

Même quand il s’agissait de chanter ou de danser, en fait. Elle avait bien sûr ses habitudes, ses chansons favorites. Mais il n’y avait pas vraiment de style qu’elle pouvait placer au-dessus de tous les autres. C’était simplement quelque chose qu’elle ne faisait pas, du coup elle était souvent bien embêtée quand il s’agissait de répondre à cette question qui survenait le plus souvent.

— Ah mais je dis pas que j’aime pas chanter français ! Mais j’aime pas chanter quelque chose sans comprendre parfaitement. Et beaucoup de chanson, dont mes favorites, sont en anglais. Donc j’ai voulu apprendre le plus vite possible.

Elle avait réagit un peu vivement, comme si elle avait peur qu’on puisse penser qu’elle n’apprécie pas sa propre langue. Ce n’était pas le cas, elle était même très bien placée pour apprécier les harmonies possible dans les deux langages.

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Hit the bom bom, baby !

Je me connais. Malgré ma dévotion pour mes élèves, j'ai du mal à rester indifférent face à leurs choix musicaux. J'essaie, mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas m'empêcher de grimacer quand j'entend le mot " pop". Ce n'est pas mon genre, mais pas tout du tout. Trop de flafla, de chorégraphie, de brillant et de sexualité. J'ai du mal à concevoir que des enfants écoutes du Katy Perry sans que les parents interviennent. Les mouvements que certaines chanteuses font dans leur vidéoclips me répugnent, prônant plus leur corps que les paroles de leur chanson.

J'exagère peut-être, je généralise sûrement, mais je ne peux pas retirer cela de ma tête. Oui, il y a autant de sexe, sinon plus dans le rock, mais...c'est moins démontré, plus subtile et le public cible est plus vieux.

Bref, je préfère ma religion musicale: le rock, le folk, le country. Je dois apprendre à écouter les autres genres. J'ai écouté du rap, récemment. Certains sont intéressants, mais au bout d'une heure, nous avons fait le tour des sujets exploités dans la plupart de ces chansons...

" Selon ton humeur, tes sentiments...comme si chaque moment pouvait s'accompagner d'une chanson...Je pense souvent à cela. Quelle chanson pourrait exprimer ce que je ressens à ce moment précis....Il y en a toujours une qui sort du lot..."

Je constatais que je divaguais un peu. Que je parlais trop. Cela m'arrive rarement. Preuve que cette demoiselle ne me rend pas nerveux.

D'ailleurs, je m'approchais d'elle, les mains dans mes poches:

" Si tu pouvais me nomme une chanson qui te représente le mieux...En français ou en anglais...se serait laquelle ?'"

Non, je ne voulais pas la piéger...Je voulais juste la connaître. Dis-moi quelle chanson es-tu et je te dirais qui tu es....

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La question la prit bien plus au dépourvu qu’elle ne s’y attendait. Au début, un certain nombre de musique lui vinrent en tête, de tous les styles et de tous les genres. Qui correspondaient à tel trait de personnalité ou telle période de sa vie. Il y en avait même une pour là, maintenant, tout de suite, devant le prof, à hésiter sur la musique à choisir, mais aucune qui ne remplissait tous ces rôles à la fois.
De fait, quand il s’approcha pour demander, elle préféra reculer pour réfléchir. Sans même véritablement se rendre compte de son geste, elle cherchait juste dans son esprit et du coup se mit à enchaîner les allers-retours entre les tables.

— Euh… Je ne sais pas moi. Il faut que je réfléchisse.

À mesure qu’elle réfléchissait, les musiques auxquelles elle pensait étaient de moins en moins évidentes. Il y avait le rock, bien sûr, le jazz, les chansons qu’elle vénérait le plus. Mais cela n’avait rien à voir avec la représenter. Elle n’avait que respect pour Bohemian Rhapsody, mais ce n’était pas pour autant que c’était une chanson qu’elle désignerait pour la représenter.
Étonnamment, plus elle y pensait, moins l’idée d’une chanson lui paraissait logique. Elle pensait à des musiques, sans paroles. Des ambiances, des sons presque. Peut-être la première musique de film à l’avoir marquée plus que jamais. Peut-être la première fois qu’on lui avait fait écouter du classique, sa première chanson française. Elle se souvint de son frère allant dans la soundbox de son jeu préféré pour faire tourner en boucle la même musique. Douce, calme. Ça la représentait sans doute mieux que toutes les autres réunies. Ce n’était cependant pas la réponse à la question.

Mélissa se tourna vers son professeur avec un sourire désolé, et s’appuya sur la première table venue.

— Non, désolée. Je ne crois pas que je puisse en choisir une. J’ai à la fois trop et pas assez d’idées, je ne serais satisfaite d’aucune réponse, alors je préfère ne pas en donner.

Ce n’était sans doute pas ce que le professeur voulait entendre, mais c’était tout ce qu’elle pouvait lui dire. Ce n’était pas un cours et c’était encore moins noté, elle se fichait donc de ce qu’il pouvait penser d’elle après une telle réponse. Elle ne pouvait pas choisir, et ne le voulait pas.

— En plus, je ne crois pas que j’aurais choisi une chanson. Une musique, à la limite, mais je ne suis même pas sûre de moi.

I feel fantastic...

Topic avec Mélissa
Hit the bom bom, baby !

J'étais à l'aise. Vraiment. Je n'avais aucune difficulté à discuter, à donner mon point de vue, à la questionner. Quand je ne ressens pas une bonne énergie, je vais directement à l'essentiel ne donnant que le nécessaire, sans rien ajouter. Si cette personne ne semble pas vouloir me parler, alors pourquoi je me forcerais à lui prouver le contraire?

Je n'ai pas le goût de m'épuiser pour cela ? Oui, je souhaiterais me faire d'avantage apprécier, mais quand c'est perdu d'avance, autant se consacrer sur les personnes qui en valent la peine.

Pourtant, alors, je croyais avoir un bon début de relation, j'ai sentie une réticence. Une distance...

Je me suis avancé et elle a reculé détournant mon regard...

Elle réfléchissait à la question, certes, mais la manière dont elle a reculer au moment même où je me rapprochais...Pourquoi ?

Mon sourire disparue tranquillement retrouvant mon malaise et la honte. Je baissais la tête la laissant continuer sa marche entre les bureaux...

Je lui tournais carrément le dos pour retrouver mon bureau et prendre des feuilles, comme si sa répondre m'importait peu, maintenant....

Cette attitude, c'était contre moi-même...J'ai encore du mal à sentir la peur, la crainte des autres face à moi...C'est sûr que provoque encore des réactions, mais...je n'arrive pas à m'y faire. Alors, j'ai honte. La colère contre moi-même et ce stupide visage qui me rend aussi...effrayant.

Je me faisais peut-être des idées. Je sautais peut-être trop vite au conclusion, mais je n'y pouvais rien. Au moindre recule, drôle de regard ou détour, c'est à cause de moi...

" Une trame sonore alors..." dis-je doucement en replaçant les feuilles entre mes mains, comme si m'occuper les mains allaient me calmer.

" Laisser les autres te découvrir au fil des mouvements...." dis-je aussitôt en me retournant vers elle, les bras croisés. Je me fermais, malheureusement.

" Interpréter par eux-mêmes..."

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