LOUISON ✿ Parait que t'étais une princesse, moi je n'en ai jamais connu.

Mes parents ont toujours été des gens bien, des gens simple comme disait mon père. Parce qu'il roulait dans une grosse voiture aux vitres teintées, et aussi parce que notre pelouse, il l'avait faite importé tout droit d'Irlande. Pour avoir un plus jolie gazon que les autres qu'il disait. Oui, mes parents ont toujours été des gens simples, des gens avec des valeurs. Pas riches, non. Ils se contentaient de se donner les moyens. Et puis, non, ils ne s'aimaient pas. Leur mariage, c'était une histoire arrangée par leurs deux familles. Parce que mon père était un bon partie, et que ma mère, elle, elle avait tout d'une future bonne épouse, fertile et serviable. Ma mère depuis que je suis petite, je l'ai toujours vu sourire. Jamais un mot déplacé, jamais une phrase de travers, jamais un mot plus haut que l'autre. Les nouveaux voisins, elle est toujours la première a aller les accueillir, un beau sourire sur ses lèvres qu'elle refuse de maquiller. Ma mère c'est une femme bien, du moins c'est ce qu'elle disait. Pourtant elle n'a jamais été capable de m'élever correctement. Mon père lui, aussi simple soit il, s'est toujours prit pour un héro. Il était persuadé, ça oui, que ses brillantes études et sa grande conviction religieuse la religion garderaient sa petite famille a l'abris de tout. Et ce fut vrai. Ma famille ne manqua jamais de rien. J'étais la dernière d'une famille de huit enfants. Parce que mon père quand j'étais gamine, je l'entendais bien, qui disait a ma mère que si dieu leur avait fait cadeau d'autant d'enfants, c'est qu'ils étaient capables de s'en occuper. Et moi, je les écoutais. Oh oui, j'étais le genre gamine modèle. Mes frères et sœurs ont toujours été exemplaires, et la vie de ma famille dictée par de nombreuses règles. Numéro 8 ; on ne met pas les coudes sur la table, numéro 12 ; on ne sort pas de table sans demander la permission au par avant, numéro 14 ; réveil tout les matins a 6h pour la première prière de la journée, numéro 27 ; l'alcool est a bannir. Numéro 1 ; pas de relations sexuelles avant le mariage. Oh oui, mes parents étaient des gens simples, dirigés par des principes qui l'étaient beaucoup moins. Seulement eux, a tout ça, ils y croyaient. Alors j'y croyais aussi. Et puis, dès que je fut en mesure de marcher, on me confia a celle que j'appelais Nany. Et elle, elle était simple. Elle avait un langage qui souvent me faisait sourire, et une façon de faire qui par son naturel me surprenait. Alors que chez moi, chaque geste était mesuré, chaque parole contrôlée, avec elle, tout était différent. Elle parlait comme un homme, marmonnait des tas de choses que je ne comprenais pas. Pourtant rapidement, cette femme et son chignon toujours défait devint ma seule compagnie. Mon amie. Parce qu'a l'école, non, je ne m'entendais pas vraiment avec les autres enfants. Dès que je fus en mesure de lire, je m'asseyais là où personne n'allait, et je lisais. C'était mes moments a moi. Parce qu'au fond, je crois que quelque chose chez eux m'effrayait, quand ils couraient, hurlaient. Mais Nany, c'était différent. A l'heure du déjeuner, elle m'asseyait face a mon assiette et elle parlait. Elle me racontait ses voyages, les gens qu'elle avait put rencontrer. Et moi petite fille, sans jamais lui parler, j'écoutais. Parce qu'au milieu de ma vie sans imperfections, ils avaient quelque chose de rassurant, ma Nany et ses méchants mots.

Mais j'ai grandis. Avec le temps, je suis devenu ce que ma mère appelait une jeune femme. Et puis Nany est partie. Mes frères et sœurs, depuis longtemps ils l'avaient quitté la maison. Ils faisaient de brillantes études, de beaux mariages, de beaux enfants. Mais moi, on m'enlevait Nany, parce que j'avais plus besoin d'elle qu'ils disaient. Pourtant plus que jamais, j'aurais eu besoin qu'elle soit là. Parce que comme un papillon qui bat des ailes dans un pot de confiture, je crois que je paniquais. Je découvrais ma mère a laquelle, enfant, je n'avais jamais vraiment fait attention. Je découvrais cette femme qui s'appliquait a faire de sa vie quelque chose de beau et bien rangé. Et moi ça me plaisais pas. Elle parlait avec de grandes phrases, et des mots compliqués. Elle s'appliquait a me sourire. Non, cette femme qu'était ma mère ne ma plaisait pas. Quand a mon père, lui s'appliquait a me fuir. Parce que mon éducation ne le concernait en rien. Le soir, on se retrouvait tout les trois autour d'une jolie table. Mon père, il murmurait sa prière, mais jamais, non jamais, il ne leva la tête pour me demander comment c'était passée ma journée, le prénom de mes amis ou même juste si la purée dans mon assiette, je la trouvais bonne. Pourtant moi, j'étais là, je parlais peu, et je crois que je faisais tout mon possible pour qu'ils me voient. Mais restes aveugle papa. Restes aveugle. Et puis un jour, j'ai rencontré August. Ses parents a lui, ils étaient reporters photo, et ils avaient fait presque le tour du monde. J'avais dix huit ans, un ans d'avance sur les autres, quand il est venu s'asseoir a côté de moi dans l'amphithéâtre. Il m'a regardé, il m'a sourit. Et moi j'ai su que je tombais amoureuse. August, sur son visage y avait une grande balafre qui marquait sa joue. Il disait qu'il c'était fait ça en essayant de protéger un petit garçon contre un cobra. Et moi, je le croyais. Parce qu'assit a côté de moi, il était la seule personne depuis bien longtemps a sembler voir que j'existais. Moi, Louison. August, je sais pas bien si il a été ma chute ou plutôt mon ascension. Je sais pas bien.

La première fois qu'il a planté son regard dans le mien pour me demander si j'accepterais de sortir avec lui, je crois que je n'ai pas compris. Parce que moi mes frères et sœurs, enfant je les avais vu sortir, mais jamais après 18h, alors a August, je lui ai répondu que oui, je viendrais, mais qu'il ne faudrait pas que je rentre trop tard. Il s'est mis a rire. « T'es mignonne David, avec tes airs de princesse. » qu'il m'a dit. Alors il ajouté, qu'il viendrait jouer le Roméo sous ma fenêtre, et que comme Cendrillon, il me ramènerait avant que je me transforme en citrouille. Ce soir là, durant le repas, mon père nous fit le récit de sa journée, précisant combien celle ci avait été longue et pénible, et quand je demandais la permission de sortir de table, prétextant que je me sentais mal, il ne s'inquiéta pas. Ma mère en bonne épouse me proposa une tisane, de la soupe ou n'importe quoi d'autre. Je refusais. Et quelques minutes plus tard, pour la première fois de ma vie, j'allais contre les règles de mes parents. Je franchissais ma fenêtre alors que dehors il faisait noir, et je découvrais une vie que je n'aurais jamais cru exister. Parce que tout était différent de ce qu'on m'avait toujours apprit. L'homme et la femme pouvaient s'approcher sans forcément devoir parler mariage, et puis ils dansaient au milieu des lumières. C'était jolie. Ça ne ressemblait a rien de ce que j'avais put lire, et ce monde là, je pense qu'au fond il me plaisait. J'aimais la musique trop forte, et ce frisson qui vous parcoure quand on vous frôle d'un peu trop près. Là au milieu des gens, j'aurais surement été prête a mettre les coudes sur la table ou même me lever sans la permission de mon géniteur. Pourtant je ne le fis jamais. Après cette soirée là, presque que tous les soirs, je m'évadais par ma fenêtre, et mes parents n'en eurent jamais le moindre écho. Je restais Louison, celle toujours un peu trop réservée, un peu trop discrète. Louison, celle qui réussirait sa vie, deviendrait quelqu'un de bien. Et moi de plus en plus, de se dessin là je m'en éloignais. August, c'était pas le genre de type qu'on peut qualifier de bien. Je le savais, enfin je crois. Je le savais, mais cette totale opposition avec tout ce qu'on m'avait toujours appris me plaisait. Il était la flamme, et j'aimais m'en approcher, quitte a m'y bruler les ailes. Parce que cette sensation n'avait rien de comparable avec ce que j'avais pu découvrir au par avant. La messe du dimanche manqua alors de folie. Et moi je rêvais d'évasion, de voyages, alors que ma vie sombrait petit a petit dans quelque chose que je contrôlais plus.

Vous savez ce que ça fait, de retrouver votre mère au lit avec l'homme de votre vie ? Ma mère. La sainte parmi les saintes. Ma mère a moi. Ce jour là, quand je suis rentrée chez moi, j'ai trouvé étrange de ne la trouver nul part. Je rentrais plus tôt, je devais récupérer des dossiers. Alors je suis rentrée, je suis montée jusqu'à sa chambre, et puis je suis tombée sur eux. Ma mère, les pattes en l'air, lui par dessus. Ce qui s'est passé après, je crois que je ne m'en souviens pas vraiment. Je l'entend qui hurle mon prénom, s'excusant, parce que c'était la première fois, qu'elle ne recommencerai pas. Elle promettait des choses que je ne comprenais pas. Comme si tout me passait par dessus. Non, je ne voulait pas écouter ce qu'elle avait a dire. Et puis il était là, lui, August. Le regard planté sur moi, je crois que c'est lui, qui a tout brisé. Son regard dépourvu de tout sentiments. Moi. Personne. Alors que depuis plusieurs semaines, je m'appliquais a devenir quelqu'un pour lui, il me marchait dessus. Je n'existais plus. Ce jour là, je me suis enfermée dans ma chambre, j'ai glissé toutes mes affaires dans un grand sac, et puis, avec le peu d'économies qu'il me restait, je suis partie. Je fais ce dont j'avais toujours rêvé. Je suis partie. Pas bien loin, parce qu'au fond, je pense que j'aurais eu peur de me perdre; Oui, je suis partie, en me faisant la promesse de ne plus jamais avoir de nouvelles de ceux qui étaient ma famille. Alors je trouvais une femme plutôt âgée qui me proposa de l'aider dans sa librairie. Je rangeais des livres, et m'asseyait de longues heures face a elle pour l'écouter raconter des histoires. Elle m'offrait une vie qui sans le savoir m'apaisait. Et peu a peu, il me semblait que j'oubliais. Lui, les autres. Et puis, les années elles sont passées. La femme, elle est décédé, parce qu'avec ses cheveux blancs et son visage marqué par les années, oui, elle n'était plus en âge de vivre correctement. Quand a moi, j'héritais de la boutique. Et puis de la chambre juste au dessus. Elle était là, ma vie rangée, celle qu'au fond mes parents auraient désirés. Dans une pièce remplit de bouquins. Mon histoire a moi.

Comment se passe ta vie dans la capitale française ? « Lou, elle met les pieds sur la table, fume un peu trop. Pourtant sa vie, elle est ici. Perdue au milieu des grattes, des cubes de bétons. Elle est là, sa vie de princesse. Son château. Pas de chevaux blancs, seulement le ronronnement des pots d'échappements. Pas de prince non plus, parce qu'ils s'avèrent souvent être trop différent. Lou, elle vit là, perdue entre un quelque part et puis ici. Lou, c'est cette fille là bas, celle qui n'a encore jamais vue la tour Eiffel, et qui refuse de rentrer dans le métro. Trop de gens qu'elle dit. trop de gens. Oui, Paris c'est son chez elle. Pouce, j'suis dans la cabane qu'elle pourrait dire ! Un endroit pas très rassurant au fond, mais au creux du quel elle s’abrite quand même. Sait on jamais. La vie de Lou ici, je vais pas vous mentir, c'est la vie de n'importe qui. Réveil en retard, café trop noir. » Tu es au courant de la prostitution massive dans cette ville ? « Y a des fois, Lou, j'ai l'impression qu'elle fait semblant. Ouais, semblant de pas savoir. Comme si ça la gênait, d'être au courant. Fermes les yeux jolie Lou. Fermes les yeux. Pourtant elle les entend parler les gens, de tout ça. Et puis, parfois le soir, elle rentre un peu tard, et elle les vois, ces filles là. Les garçons jamais, mais les filles, oui. Alors elle remonte le col de sa veste, glisse les mains dans ses poches. Elle joue a celle qui prend la fuite. Oui, elle fait celle qui sait pas. » Tu en penses quoi ? « Oh, Lou, ma jolie Lou, si elle en pensais du bien, je pense que je le serais. Parce que même si elle reste discrète quand a son avis sur le sujet, moi je le vois bien, qu'ils la révulsent. Elle les regarde, comme ça, sans trop regarder. Change de trottoir. Parce qu'un homme trop jeune n'a rien a faire avec une femme bien trop âgée. Du moins c'est ce qu'elle pense. Oui, il est possible que son histoire influe sur son jugement. Probable même. Parce que payer pour se genre de chose, ce n'est pas normal non ? Et puis, faut dire que Lou, des histoires elle en a lu a la pèle. Et les princes charmants, jamais on ne les paye pour qu'ils nous aiment, non ? » Et si un proche à toi baignait dedans, tu réagirais comment ? « Ah ah. Demandez a Ezechiel. » Tu as déjà fais appel à une ou une prostitué(e) ? « Et pourquoi donc ? Allez, Louison elle est jolie, si elle veut, des hommes, elle en trouvera pour partager ses nuits. Oh, ça elle ne le sait pas, non. Alors c'est peut être juste une question d'éducation. Oui, parce que parmi les choses qu'on lui a appris, y a aussi le fait que vendre son corps pour de l'argent, c'est mal. Bouh, pas bien ! Non, la prostitution, c'est pas pour elle, pas pour ma Lou. Quelque chose qu'il vaut mieux faire semblant de ne pas voir. Comme tout le monde. »

« Han, la partie pour laquelle je ne sais jamais trop quoi dire. Alors on va se contenter des banalités. Moi c'est V. Pour quel prénom ? Ah ah, ça c'est un secret. J'ai fêté il y a peu de temps mes vingt ans. Et oui, je rentre dans la cours des grands ! Que dire d'autre ? Oh oui, niveau fuseau horaire, je suis made in France si ça peut vous intéresser. Et puis, les Rp, c'est un peu mon dada, alors je passe pas mal de temps sur les forums auxquels j'accroche, et puis, si j'accroche avec mon partenaire, je suis la renne des gros pavés. Pas encore effrayés ? Bon alors je peu vous dire que votre jolie monde, je l'ai découvert sur PRD, que ça a été un vrai coup de cœur, tant au niveau du contexte que du design. Oui, j'adhère carrément. » :frenchkiss: